Repéré sur    Fax Info.

Deux ans jour pour jour après son retour de tour du monde par les pôles, Guirec Soudée s’est élancé à bord de son rameur océanique depuis l’île Del Hierro aux Canaries pour une longue traversée de l’Atlantique à la force des bras. Quelques 5000 kms à parcourir pour rallier Saint-Barth !

L’épreuve qui l’attend va lui demander une endurance à toute épreuve et un mental d’acier. Cela n’inquiète pas Guirec, il est animé par l’excitation de se retrouver à nouveau au cœur des éléments, en pleine nature, au beau milieu de l’océan où il se sent chez lui. Se couper de la civilisation est devenu un besoin vital chez lui et on peut dire qu’il va être servi.

 

Paré à ramer !

L’effort physique le mettra au défi d’un surpassement quotidien et d’une mise à l’épreuve mentale de chaque instant.

Au programme : 10 heures de rame quotidiennes pour traverser l’océan Atlantique d’Est en Ouest pour une arrivée sous le soleil des Antilles, plus précisément à Saint-Barthélemy. Pourquoi St Barth ? C’est sur l’île sœur qu’en 2014, Guirec et Monique (sa poule !) débarquent de leur première transat, il y travaillera une année afin d’économiser assez d’argent pour retaper son bateau Yvinec et faire cap sur le Pôle Nord.

C’est donc tout naturellement qu’il décide aujourd’hui de faire de Saint-Barth son île d’arrivée.

Cette traversée se fera en solitaire et sans aucune assistance  sur un monotype aviron océanique de 8 mètres de long construit en 2008. Tout juste 1,5m2 habitables ! Insubmersible, il est équipé d’un désalinisateur et de panneaux solaires. Sa vitesse moyenne de rame dépassera difficilement les 3 nœuds (5,5 km/h). Guirec a dû se restreindre au niveau nourriture pour optimiser le poids de son navire qui au départ pesait près d’une tonne.

 

En direct avec Guirec Soudée

« Déjà 26 jours que j’ai quitté les Canaries, d’après mes calculs j’aurais dû être à mi-chemin !

Après 7 jours à l’ancre flottante, enfermé le plus clair de mon temps dans le bateau, j’ai évidemment dérivé un peu dans tous les sens dont une soixantaine de kms à l’opposé de ma destination. Pour me remonter le moral je me disais que ça pouvait être bien pire, mais je me rétorquais aussitôt « oui enfin, ça pourrait quand même être beaucoup mieux ! » Bref, je me contredisais sans cesse. Vous rigolez sûrement, mais si vous restiez enfermé dans un bateau pas plus grand qu’un placard à balais, au milieu de l’océan, au bout d’un moment vous seriez bien obligé d’avoir des discussions houleuses avec vous-même.

La frustration de voir le nombre de jours de rame compliqués que j’avais effectué à contre-courant les jours précédents n’a pas arrangé le débat !

La très bonne nouvelle est que, depuis vendredi, j’ai enfin pu reprendre mes avirons ! La joie qui s’est emparée de moi quand je me suis mis à mon poste de rame est indescriptible. J’avais l’impression de retrouver ma liberté, une vraie délivrance ! Les vents portants sont revenus en force et c’est tant mieux, à présent je dévale à toute vitesse des creux de 5 à 7 mètres. C’est impressionnant, surtout dans un si petit bateau, mais il tient vraiment bien la route croyez-moi. J’ai cru plusieurs fois chavirer sur certaines vagues mais pas du tout !

La nuit par contre, l’affaire est plus dangereuse, j’entends les vagues arriver dans tous les sens mais je ne vois rien et ne peux anticiper le coup de rame. J’opte donc pour la sécurité en restant à l’intérieur, tout en assurant la veille.

Donc voilà les amis, tout est bien qui finit bien, je fais maintenant route directe sur les Caraïbes ! »

Aux derniers pointages, l’aventurier a déjà parcouru 1189 kilomètres. Il lui reste encore 4088 kilomètres pour arriver sur l’île sœur de Saint-Barth. Courage Guirec ! _AF

 

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