22 Mai 2020. Martinique.

1 – L’ennemi ce n’est pas Victor Schoelcher, mais le Schoelchérisme. 

Face à esclavage dans nos pays, Schoelcher a sauvé l’honneur de la France (contre la France elle-même) par l’intransigeance de ses luttes. La récupération politicienne de son combat par l’idéologie assimilationniste, le schoelchérisme, visera à occulter la résistance incessante des esclaves, à nier leurs héroïsmes divers, et à magnifier une France abolitionniste généreuse. Il faut défaire le schoelchérisme et respecter Schoelcher. 

2 – Le schoelchérisme a semé du Schoelcher dans tout l’espace martiniquais, à coups de statues et de dénominations. Conquérant génocideur et esclavagiste impériale trônent en place d’honneur dans notre ville capitale. Césaire n’a jamais voulu les enlever de Fort-de-France. Son argument était de ne pas effacer une réalité historique dont nous devons avoir conscience pour mieux la problématiser. Mais du point de vue symbolique, le rééquilibrage n’est toujours pas effectué. Ni en panneaux d’explication pédagogique ni en élévations centrales et signifiantes. 

3 – La nuit politique qui pèse sur la Martinique s’accompagne d’une absence de pensée politique des plus préoccupantes. Des ferveurs et des énergies se retrouvent à la dérive. 

 

Patrick CHAMOISEAU va

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