Modifier la Constitution tout en diminuant les budgets alloués aux Outre-mer. C’est semble-t-il le plan du gouvernement, qui veut à la fois éviter “l’effondrement des services publics” à Mayotte en y supprimant le droit du sol, tout en imposant aux territoires ultra-marins des coupes budgétaires. Qui impacteront donc les services publics ultra-marins. Une logique implacable.

Pour ne pas changer, le gouvernement ne semble réfléchir aux problèmes de la Nation uniquement sous le prisme de l’immigration, sans jamais réfléchir à l’impact de ses politiques d’austérité sur la qualité de vie de sa population.

Le problème ne date pas d’hier, tout particulièrement à Mayotte. Des années que les gouvernements successifs martèlent sur l’immigration massive de personnes comoriennes, sans jamais remettre en question sa gestion des services publics et des conditions de vie sur l’île aux parfums.

Mayotte affronte une crise migratoire historique, c’est une réalité. Que cette immigration soit l’unique raison au chaos qui y règne désormais, n’en est pas une. C’est d’ailleurs ce qu’a mis en lumière une étude réalisée par la sociologue Elise Lermercier, spécialiste de Mayotte.

“Il y a un raccourci qui consiste à établir un lien entre délinquance et immigration. Durant mes enquêtes, je n’ai pas observé de sur-représentation des migrants dans les bandes de jeunes délinquants” affirmait-elle en effet dans les pages du Parisien au début du mois de février.

Ce que le gouvernement oublie toujours de dire, vraisemblablement, c’est que l’accès à l’école, aux formations professionnels, à l’eau et la nourriture, sont largement en-dessous des moyennes françaises. Et que peu de choses ont été faites pour y remédier.

– Inaction de l’Etat –

Depuis sa départementalisation, qu’y a-t-il était vraiment réalisé pour améliorer les conditions de vie des Mahorais ? Quels contrôles ont été réalisés après le versement en 2017 de plus de 17 millions d’euros pour tenter de résoudre la crise de l’eau? Quels moyens ont été mis à disposition de la “plus grande maternité” de France, dont le taux d’occupation est en moyenne de 140% ? Quelles avancées pour les 85% des moins de 30 ans qui vivent sous le seuil de pauvreté ? Quelles réponses au surcoût de la vie ? Pas grand chose, semble-t-il.

Si Emmanuel Macron affirme que la suppression du droit du sol à Mayotte n’est pas “une attaque à la République”, citant la Nouvelle-Calédonie ou la Polynésie française qui bénéficient de lois différentes – en oubliant de préciser qu’il s’agit de territoires (partiellement) autonomes, il n’apporte aucune solution pour l’amélioration du niveau de vie des Mahorais. Il se plaint aussi de la création de “petits Français” au CHU de Mayotte. Le réarmement géographique ne l’intéresse étonnement plus tellement, ici.

 

Et au lendemain de l’annonce de coupes budgétaires immenses au détriment des Outre-mer, la question se pose désormais sur la dégradation future des conditions de vie de tous les Ultra-marins.

Dans son plan d’économie de 10 milliards d’euros, c’est en effet pas moins de 78 millions d’euros qui vont être économisés au niveau des Outre-mer. Qui sont, on le rappelle, des territoires déjà largement sous-financés, où la pauvreté, le mal-logement, le chômage, le manque de formation, battent des records.

Depuis des semaines, on entend les membres du gouvernement se gausser du vote de la loi immigration, responsable de tous les maux français à les écouter.

En coulisse, ils suppriment 700 millions d’euros de budget pour l’Education nationale (“mère des batailles” de Gabriel Attal), 1,5 milliards d’euros pour les logements ou encore 1,1 milliard d’euros pour l’emploi. Mais n’ayez crainte, on peut expulser plus facilement désormais, cela résoudra sûrement tous les problèmes auxquels les Utra-marins, et surtout les Mahorais, font face.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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