A l’occasion d’une conférence de presse ce jeudi 24 février, EDF en Martinique – par la voix de son directeur péyi, Olivier Flambard – a communiqué le bilan de l’entreprise pour 2021 et indiqué les « grandes priorités » pour l’année en cours. Une présentation durant laquelle le dirigeant souligna notamment le caractère « très dynamique » de certaines filières, singulièrement celle du photovoltaïque qui affichait un « taux de progression de 10% » en 2021 et qui laisse augurer d’un taux « quasiment double » à l’issue de cette année 2022 (« tellement il y a de projets en cours de raccordement actuellement »). Une croissance qui renvoie à la question – centrale – de la part des énergies renouvelables dans le « mix énergétique » de la Martinique ; la barre des 25% des dites énergies ayant été franchie, indiqua le directeur territorial. Les précisions d’Olivier Flambard.

Olivier Flambard – Directeur EDF Martinique

Antilla : L’énergie décarbonée est-elle un horizon absolu, ou un but objectivement atteignable ?

Olivier Flambard : Toutes ces filières – photovoltaïque, éolien, géothermie – vont progressivement permettre d’arriver à une énergie entièrement décarbonée (notamment l’énergie d’origine renouvelable, non émettrice de dioxyde de carbone, ndr). Et en superposition de cette dynamique, de cette tendance de fond et du développement de tous ces projets qui permettront de soutenir cette croissance, on a aussi la possibilité de faire un bond extrêmement rapide en convertissant le pétrole, qui est utilisé aujourd’hui dans les moteurs diesel, par des biocarburants produits à base de colza et qui permettent instantanément – puisque ça nécessite très peu de modifications des installations – de passer à de l’énergie complètement décarbonée. Donc il y a ces deux processus, un peu parallèles, qui permettent d’être plutôt sereins et rassurés par rapport au fait d’atteindre, dans la décennie, une énergie décarbonée.

Cet objectif initial de 53% d’énergies renouvelables dans le « mix énergétique » de la Martinique, reste-t-il objectivement possible ?

A ces horizons de temps, oui.

Concernant les réseaux de Martinique, les diverses opérations menées par les équipes d’EDF – pour l’enfouissement, le renouvellement, la rénovation des équipements, etc. – contribuent-elles à réduire la durée des coupures électriques pour les client.es ?

Bien sûr. Tous ces investissements sont faits d’une part pour raccorder toutes ces énergies renouvelables qui se développent, qu’elles soient photovoltaïques  ou éoliennes, et d’autre part pour améliorer la résilience de nos réseaux. C’est-à-dire améliorer cette résilience lorsqu’il y a une onde tropicale qui passe – jusqu’aux cyclones – notamment en enfouissant nos lignes, singulièrement celles qui passent dans les zones les plus boisées et qui nécessitent des temps d’intervention assez longs quand de la végétation tombe sur elles (ces lignes). Et pour le réseau de très haute tension, il s’agit d’aller chercher des niveaux de protection, par rapport aux cyclones majeurs, plus importants que ceux qu’on a aujourd’hui. Nos investissements – qui sont de 30 à 40 millions d’euros chaque année et qui vont même augmenter dans les quelques années qui viennent, parce que notamment ‘’tirés’’ par ces gros investissements pour le raccordement des énergies renouvelables -, participent vraiment de ces trois volontés : le raccordement en question, l’amélioration de la qualité de fourniture et l’amélioration de la résilience des réseaux.

Et concernant ces trois axes majeurs, le « chantier global » pour la Martinique reste-t-il objectivement conséquent ou beaucoup a-t-il déjà été accompli ?

Il y a toujours à faire, puisque les réseaux vieillissent et sont des investissements qui s’amortissent sur plusieurs dizaines d’années. On doit donc renouveler nos infrastructures en permanence ; je pense par exemple aux touts premiers réseaux souterrains, qui ont été construits il y a 30 ou 40 ans, avec des technologies qui sont aujourd’hui obsolètes. Il faut par conséquent les remplacer et c’est notamment ce qu’on a commencé à faire sur la zone de Schoelcher. Donc c’est un travail ‘’sans fin’’. Et comme ces investissements sont très importants – et qu’ils viennent encore d’être renforcés, notamment tirés par l’axe ‘’raccordement des énergies renouvelables’’ – on a fait un gros travail pour étoffer notre tissu industriel, pour aller chercher davantage d’entreprises qui travaillent pour nous : on est passés de sept à dix entreprises majeures dans les travaux de réseaux. Donc c’est de l’emploi et de l’activité économique pour le territoire. Et c’est clair que la transition énergétique, au sens large, est l’un des axes majeurs du ‘’Plan de relance’’.

                                                                                       Propos recueillis par Mike Irasque

Photos : MI et EDF-Martinique (facebook)

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