La Maison-Blanche reproche au réseau social son manque de coopération dans la lutte contre la désinformation.

Repéré par Barthélemy Dont sur New York Times

 

 

«Ils tuent des gens.» Joe Biden n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a dénoncé mi-juillet la désinformation liée au Covid-19 qui sévit sur Facebook, sans que la modération du site ne semble pouvoir l’enrayer.

Le président des États-Unis a ensuite assuré qu’il ne visait pas directement le réseau social mais les utilisateurs et utilisatrices répandant des mensonges à propos des vaccins. Cependant, sa déclaration, qui avait provoqué une réponse indignée de la part de Facebook, est le symptôme d’une forte dégradation des relations entre la Maison-Blanche et le plus grand réseau social du monde.

L’omniprésence de Facebook (qui possède aussi WhatsApp et Instagram) fait de facto du réseau social l’un des acteurs les plus importants de la lutte contre la pandémie, et donc un partenaire clé pour le gouvernement. Seulement, dans une enquête, le New York Timesraconte que les réunions récurrentes entre la Maison-Blanche et la plateforme sont rapidement devenues orageuses.

«Nous nous entretenons avec Facebook depuis la transition du pouvoir, explique au journal un porte-parole de la Maison-Blanche. Nous avons affirmé clairement qu’ils n’ont pas été à la hauteur et ont activement amplifié sur leur plateforme des contenus qui trompent les Américains.»

Le réseau social réfute ce constat et préfère mettre en avant ses efforts pour amplifier le discours pro-vaccination. Une pirouette qui excède les équipes de Joe Biden.

Crise au sommet

Selon le NYT, lorsque le gouvernement a demandé aux réseaux sociaux leurs données sur les personnes exposées aux fausses informations, Facebook a refusé un accès total et a préféré discuter stratégie de promotion du vaccin.

D’après les sources du journal, la Maison-Blanche a exigé d’échanger directement avec les data scientists de l’entreprise, fatiguée des lobbyistes sans compétences techniques. L’entreprise estime de son côté que la présence aux réunions de Kang-Xing Jin, ingénieur et directeur du pôle santé chez Facebook, était suffisante.

La mésentente entre Joe Biden et Zuckerberg, deux des hommes les plus puissants de la planète, ne date pas de l’arrivée au pouvoir du 46eprésident des États-Unis. Lors de sa campagne, celui qui n’était alors que candidat reprochait au réseau social son refus de retirer une publicité mensongère publiée par la campagne de Trump. Il avait affirmé lors d’une interview: «Je n’ai jamais été un grand fan de Mark Zuckerberg. Je pense qu’il est un vrai problème.»

Après l’attaque frontale de Biden en juillet, le réseau social et la Maison-Blanche ont accepté d’atténuer les critiques publiques et de tenter de travailler en commun. Pour autant, personne n’a accepté de changer de stratégie.

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