Lettre de la FEDOM (Fédération des entreprises d’outre-mer. )

Les ministres Barbara Pompili et Sébastien Lecornu se sont immédiatement félicités de ce vote en déclarant que cette réforme « vise à s’assurer que les projets miniers soient désormais compatibles avec l’ambition environnementale du gouvernement, notamment en matière de protection de la biodiversité et de la forêt primaire ».

Le ministre des Outre-mer a enfoncé le clou en déclarant : « Plus nous renforçons notre lutte contre l’orpaillage illégal, plus nous permettons à une filière aurifère durable et responsable de se consolider. »
Une filière aurifère durable, c’est naturellement souhaitable et personne ne peut contester cet objectif. Mais encore faudrait-il que l’état sorte de l’ambiguïté dans laquelle il se complait depuis que le président Emmanuel Macron a jugé, en mai 2019, que le projet Montagne d’or n’était « pas compatible avec une ambition écologique en matière de biodiversité ». Alors que d’autres projets sont en cours d’instruction, notamment celui appelé « Espérance », le gouvernement se contente de répéter qu’ « Il y a une place pour une filière aurifère en Guyane, mais encadrée. »
Mais encadrée comment ? On pouvait espérer que la réforme du Code minier en cours d’examen permettrait de répondre à la question, mais le texte se limite à autoriser le gouvernement à procéder par ordonnance à la refonte de la partie législative du Code minier et du livre premier du Code de l’Environnement.
Pour l’heure, donc, la situation reste figée, sauf à se rappeler que le 24 décembre 2020, le tribunal administratif de la Guyane a annulé le refus implicite du ministère de l’Économie de renouveler les concessions de la Compagnie de la Montagne d’or et a enjoint à l’état de prolonger ces titres miniers en soulignant « la faiblesse » de ses arguments, alors même qu’il n’avait même pas envoyé de représentant à l’audience pour défendre sa position !
Quelques arguments de bon sens devraient donc guider l’état dans ses réflexions. Il faut tout d’abord rappeler que c’est l’orpaillage illégal qui est, de très loin, le principal responsable des dégâts écologiques : déforestation, dérangement de la faune, pollution massive des sols des fleuves et rivières, destruction des écosystèmes aquatiques, création de pistes sauvages, rejets de déchets divers…
Que cet orpaillage illégal extrait entre 10 et 20 tonnes d’or annuellement contre 1 à 1,5 tonnes produites légalement…


Que la filière aurifère « légale », constitue le deuxième secteur industriel en Guyane, emploie près de de 600 salariés et représente 25 % des exportations en valeur de la Guyane en 2019 (Rapport IEDOM).
On voit le formidable potentiel de cette filière en matière de création de richesses et d’emplois pour un département qui est l’un des deux plus pauvres de France. Nous considérons depuis toujours qu’activité économique et préservation de l’environnement sont compatibles. L’état va t-il enfin en prendre conscience en Guyane ?

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