Plusieurs explosions ont touché les pipelines de la mer Baltique lundi 26 septembre, provoquant d’importantes fuites de gaz détectées par les autorités danoises et suédoises. L’Union européenne a promis la “réponse la plus ferme possible” à ce “sabotage“, tandis que Moscou rejette toute responsabilité.

Sabotage ? Attentat ? Coup monté du Kremlin ?“, s’interroge Libération. “Les spéculations vont bon train après la découverte de trois fuites au large de l’île danoise de Bornholm sur les gazoducs russes actuellement en stand-by au fond de la mer Baltique, Nord Stream 1 et 2“, poursuit le quotidien français.

Les gazoducs Nord Stream ont peut-être été endommagés par des attentats ciblés et ont donc fui“, remarque le quotidien allemand Der Tagesspiegel. D’autant que plusieurs pics sismiques ont été signalés lundi 26 septembre autour des gazoducs Nord Stream, entraînant “des chutes de pression spectaculaires” [The Guardian]. Des fuites de gaz qui devraient durer “au moins une semaine” ont estimé les autorités danoises, jusqu’à ce que tout le gaz soit sorti des deux ouvrages [20 Minutes].

La mise en service du gazoduc Nord Stream 2 avait “été suspendue en représailles à l’invasion de l’Ukraine” fin février, explique La Tribune. Quant à Nord Stream 1, le quotidien indique que le géant des hydrocarbures russe Gazprom avait “progressivement réduit les volumes de gaz livrés jusqu’à la fermeture complète du gazoduc fin août“. Pour autant, “tous les deux sont encore remplis de gaz“, précise France info.

Responsabilité russe ?

La rupture “d’un gazoduc, dont les parois sont constituées de 12 centimètres de béton et d’acier, semble peu plausible, a fortiori si l’incident a lieu à différents endroits le même jour“, considère Le Monde. Selon le journal du soir, “l’importance des explosions – l’une d’elles était d’une puissance équivalente à 100 tonnes de TNT, selon les relevés effectués par les sismologues – laisse également peu de doute sur le caractère volontaire des détonations“.

La Russie, vers laquelle se tournent tous les regards, a démenti être à l’origine du sabotage. Mais elle est la seule à être en capacité et avec une bonne raison de le faire : accentuer la panique sur le marché de l’énergie européen à l’approche de l’hiver“, estime Pierre Haski pour France inter. Celui-ci note par ailleurs qu’au “moment où Nord Stream était endommagé, la Pologne célébrait l’ouverture d’un gazoduc en provenance cette fois de la Norvège, pays membre de l’Otan et producteur de gaz offshore“.

L’incident a en effet conduit à une nouvelle hausse des prix de l’énergie en Europe. “Les marchés ont réagi avec nervosité face à ces mystérieux accidents. Le contrat gazier européen pour le mois prochain a bondi de 22 % aux Pays-Bas en séance mardi, à plus de 210 euros le mégawattheure” [Les Echos].

L’UE accuse, la Russie nie

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen évoque un “sabotage” [France info]. Elle a exigé mardi soir que toute la lumière soit faite sur ces évènements, ajoutant que “toute perturbation délibérée de l’infrastructure énergétique européenne active est inacceptable et entraînera la réponse la plus ferme possible“, rapporte 20 Minutes. La Première ministre danoise Mette Frederiksen avait affirmé plus tôt dans la soirée : “ce sont des actions délibérées, ce n’est pas un accident” [Le Monde]. De son côté, la Russie rejette toute responsabilité. Le Kremlin s’est dit au contraire “extrêmement préoccupé” par l’accident, ajoutant qu’il ne fallait exclure “aucune” explication, y compris l’hypothèse d’un sabotage [Les Echos].

Mais en raison du contexte géopolitique, Moscou est le principal suspect, accusé d’augmenter ainsi la pression sur les Européens. Dès lors, “plus personne n’exclut que la Russie s’en prenne aux infrastructures des pays de l’Otan qu’elle considère comme son véritable ennemi en Ukraine“, d’après Pierre Haski [France inter]. Une perspective qui serait une “escalade considérable“, mais “conforme à la fuite en avant” dont témoignent la mobilisation partielle et les référendums d’annexion dans les zones occupées du Donbass, où le oui l’a emporté “sans surprise” mardi 27 septembre.

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