Ce mardi 29 mars, les négociations se sont poursuivies entre les diplomates russes et ukrainiens en Turquie. Même si la vigilance reste de mise, cette réunion a permis certaines avancées diplomatiques, qui pourraient déboucher sur une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.

En Turquie, ce mardi 29 mars, Russes et Ukrainiens ont pour la première fois eu des “discussions substantielles” selon Moscou [Le Parisien]. Après “plusieurs heures de négociations“, “de premières véritables avancées diplomatiques” ont été observées, note Ouest-France, “alors que l’armée russe se heurte depuis plusieurs semaines à la résistance ukrainienne“.

Début de retrait russe à Kiev ?

Au terme de ces pourparlers sous l’égide du président turc Recep Tayyip Erdoğan, “les négociateurs russes ont annoncé que leurs activités militaires allaient être radicalement réduites autour de Kiev et Tchernihiv en Ukraine“, fait savoir Le Point. Reste néanmoins “à ce que cette promesse russe se traduise sur le terrain“, tempère France info. Pour le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou, il s’agit “désormais de se concentrer sur la ‘libération’ de la région du Donbass“, alors que “la progression de l’armée russe” apparaît “bloquée sur plusieurs fronts” [Libération].

Malgré “les signaux positifs” relevés par Volodymyr Zelensky, le président ukrainien a appelé son peuple “à la vigilance” comme le rapporte Le Monde. L’armée russe aurait cependant “bien commencé à réduire son activité militaire autour de la capitale ukrainienne” d’après les Etats-Unis [Ouest-France]. Le quotidien régional relate que les Américains observent un “changement de stratégie majeur” du côté des forces russes. Mais il s’agit jusqu’ici d’un “repositionnement” des troupes plutôt que d’un “vrai retrait“, considère le porte-parole du ministère américain de la Défense John Kirby [Libération].

Autre évolution notable, “la délégation russe a acté le principe, sous conditions, d’un sommet entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky “, annonce Le Parisien. Pour le négociateur en chef ukrainien David Arakhamia, “les résultats de la réunion […] (à Istanbul) sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d’Etat“, cite Libération.

De mon côté, je peux dire que nous faisons de manière égale deux pas vers la désescalade du conflit“, a déclaré Vladimir Medinsky (négociateur en chef de Moscou), ajoutant que les deux parties avaient effectivement évoqué la possibilité que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine se rencontrent pour signer un “accord de paix“, relate Politico.

L’Ukraine veut un “accord international” pour garantir sa sécurité

La question centrale de l’éventuelle neutralité de l’Ukraine reste “au cœur des négociations“, mais Kiev “veut voir sa sécurité garantie par un ‘accord international’, dont seraient signataires plusieurs pays garants” (comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie, la France et l’Allemagne), fait savoir Libération. Le quotidien indique également que le négociateur David Arakhamia a précisé que les Ukrainiens voulaient “un mécanisme international de garanties de sécurité où les pays garants agiront de façon analogue au chapitre 5 de l’Otan et même de façon plus ferme“.

Cette garantie de sécurité permettrait à l’Ukraine de proposer “d’adopter un statut neutre, ce qui signifie qu’elle ne rejoindra pas les alliances militaires telles que l’Otan, ce qui est une demande clé pour Moscou“, explique Politico. Quant à lui, “le chef de la délégation russe a bien précisé que ces propositions […] de l’Ukraine allaient être ‘étudiées très prochainement et soumises au président’” [Le Parisien].

Le conseiller du président ukrainien, Mykhaïlo Podolyak, a fait savoir au cours d’une conférence de presse que de telles propositions seraient soumises à un référendum en Ukraine, et devraient être ratifiées par les parlements des Etats garants, détaille Politico. Quant à la Crimée annexée, son statut pourrait être déterminé via une période de consultation de 15 ans, uniquement par le biais de négociations bilatérales entre Ukrainiens et Russes, toujours selon M. Podolyak [Politico].

En revanche, Le Parisien note que “si l’Ukraine renonce à l’Otan, elle maintient […] sa demande d’adhésion à l’UE“, alors que cela représente “une autre ligne rouge pour Poutine, qui craint plus que tout une possible contagion démocratique à l’est“.

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