La course au gigantisme est lancée.

  • Dans le port de Rotterdam aux Pays-Bas, l’éolienne Haliade-X de General Electric est difficile à photographier. Chacune de ses trois pales mesure 107 mètres de long, la taille d’un terrain de football, et son mât s’étire sur 260 mètres de haut.

Avec sa capacité de 14 MW et un facteur de capacité de 64%, l’Haliade-X est la toute dernière née du constructeur américain, qui envisage de l’installer au Royaume-Uni et sur deux autres sites en mer aux États-Unis.

 

En novembre 2020, elle a battu un record de 312 MWh produits en une seule journée, ce qui signifie qu’une seule rotation peut alimenter un foyer britannique pendant deux jours! Ou 8,3 secondes de fonctionnement pour la consommation électrique d’une maison de 50 mètres carrés en France.

Ces machines, destinées à être implantées en mer, là où les vents sont les plus puissants, n’ont plus grand-chose à voir avec les premières générations d’éoliennes offshore dans les années 1990, dont les capacités ne dépassaient pas quelques centaines de kilowatts.

 

Aller plus haut

Aujourd’hui, la course au gigantisme est lancée et on se demande où elle s’arrêtera. Une éolienne plus grande génère plus d’électricité, ce qui améliore son rendement. La maintenance est aussi réduite car on a besoin de moins de turbines pour produire la même quantité d’électricité.

«Ces éoliennes géantes sont taillées sur mesure pour répondre aux appels d’offres des exploitants», explique au New York Times Vincent Schelling, directeur du design et de de la production chez General Electric.

Cette dernière, qui a racheté les activités énergie du français Alstom en 2015, se tire la bourre avec l’allemand Siemens et le danois Vestas, eux aussi engagés dans la conception d’éoliennes géantes.

Au mois de mai 2020, Siemens Gamesa avait ainsi triomphalement annoncé avoir construit l’éolienne la plus grande du monde, d’une capacité de 15 MW et dotée d’un rotor de 222 mètres de diamètre. «Nous disposons déjà de la technologie permettant de passer à une taille supérieure», assure Morten Pilgaard Rasmussen, le directeur de la technologie offshore chez Siemens.

Mais jusqu’où ira cette course? Verra-t-on un jour des éoliennes aussi hautes que des gratte-ciels? L’érection d’un mât de 800 mètres de haut n’est pas vraiment un problème. Le poids exponentiel des pales et la contrainte exercée sur la structure constituent en revanche un obstacle à l’agrandissement.

Mais la conception de matériaux plus légers et plus résistants pourrait résoudre cette difficulté. Pour Rasmussen, il n’existe pas de plafond purement technique au gigantisme. «La limite sera financière, tranche-t-il. Comme c’est le cas pour les bateaux ou les avions, c’est le marché qui nous dira quand nous arrêter.» Attention à ne pas produire un futur A380

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