La Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), en partenariat avec CAP Emploi et Pôle Emploi, a récemment organisé un événement de « job dating » entre des demandeurs d’emploi en situation de handicap(s) et de potentiels employeurs ; une mise en relation(s) qui s’est déroulée entre les murs du site de Plateau Roy. De quoi s’agissait-il? Les précisions de Nathalie Palcy-Pavadé, la responsable du CLIC, le « Centre Local d’Information et de Coordination » de la CTM.

Nathalie Palcy-Pavadé :

« Ce ‘’job dating’’ est véritablement une porte ouverte pour recruter des personnes compétentes »

Antilla : Pourquoi ce « job dating » a-t-il été organisé ?

Nathalie Palcy-Pavadé : Ce ‘’job dating’’ s’inscrit dans la continuité de la ‘’Semaine des personnes en situation de handicap’’ et il s’agit là d’un rendez-vous annuel où nous mettons en relation des demandeurs d’emploi en situation de handicap et des employeurs. Cette action est menée en partenariat avec Pôle Emploi, Cap Emploi et l’URASS (Union Régionale des Acteurs du Secteur Social et Médico-Social) et il s’agit de mettre en avant les talents et compétences des personnes en situation de handicap, qui sont malheureusement encore vues par certains comme n’étant pas aussi compétentes que les personnes valides. Or la ‘’porte d’entrée’’ ne doit pas être le handicap mais doit être l’emploi. Ce sont des personnes qui sont certes en situation de handicap mais qui ont des compétences, des savoirs-faires, et qui doivent donc se ‘’vendre’’, car au bout ce sont des emplois qu’il faudrait décrocher.

« Nous avons vraiment trouvé que les demandeurs d’emploi et les employeurs étaient motivés et qu’ils avaient envie d’être là »

A votre connaissance les personnes en situation de handicap qui sont présentes aujourd’hui pour ce « job dating » croient-elles pleinement en leurs qualités et compétences professionnelles, ou certaines d’entre elles sont-elles un peu dans le doute et « sur la réserve » ?

Non, nous avons vraiment trouvé que les demandeurs d’emploi et les employeurs étaient motivés et qu’ils avaient envie d’être là. Certains sont demandeurs d’emploi depuis très longtemps, il y a des employeurs qui cherchent des salarié.e.s pour certains types de poste mais qui ne trouvent pas de demandeurs, donc ce ‘’job dating’’ est véritablement une porte ouverte pour recruter des personnes compétentes. Aujourd’hui les demandeurs d’emploi se disent satisfaits de leurs entretiens. A l’issue de cette mise en relation nous ferons le bilan avec les employeurs, pour savoir s’ils ont trouvé des profils qui correspondent à leurs besoins.

Propos recueillis par Mike Irasque   


« Progressivement on y arrive… » 

Laura Bellemare est assistante RH (Ressources Humaines) et la « référente handicap » au sein du Groupe Pierre Marie-Joseph ; une structure dans laquelle « plusieurs collaborateurs sont en situation de handicap ». Et d’indiquer : « Ces collaborateurs ont généralement des handicaps dits ‘’invisibles’’ – diabète, sclérose en plaques, etc. – qui nécessitent donc des traitements. Et mon travail consiste notamment à sensibiliser ces travailleurs, à leur dire qu’ils peuvent faire reconnaître ‘’leur’’ pathologie, qu’ils peuvent être accompagnés et qu’il n’y a pas de ‘’danger’’ à ce que l’employeur puisse les accompagner sur ces questions. » Notre interlocutrice de souligner : « Ce sont des réalités qui restent assez confidentielles, et c’est le travail du référent de maintenir cette confidentialité ; le collaborateur peut donc être accompagné mais n’a aucune obligation de communiquer sa ou ses pathologies à l’employeur. » Les préjugés d’employeurs sur des personnes en situation de handicap sont-ils toujours une réalité ? « Les préjugés demeurent et certains employeurs ont encore des réticences », observe Laura Bellemare, « mais il y a un travail qui se fait, comme ce type d’action de job dating, et progressivement on y arrive (sourire). » Puis notre interlocutrice de conclure par cette autre réalité, également très importante : « Il faut aussi sensibiliser les salariés dits valides, pour ‘’démystifier’’ ces questions et pour que ces salariés soient davantage à l’aise avec leurs collègues. » L’engagement continue. (MI)

*Crédits photos : CTM et Mike Irasque.


 

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version