“Il est impératif de nous ouvrir davantage. Je suis un fervent défenseur du marché caribéen. Avec une population d’environ un million et demi de personnes parlant français et créole dans la Caraïbe, il est primordial que nous collaborions avec eux.”

La foire de Rivière-Pilote a bénéficié de la présence du maire, Jean-François Beaunol, démontrant ainsi son engagement envers les agriculteurs locaux. Lors de sa visite, il n’a pas mâché ses mots et n’a pas hésité à montrer son soutien indéfectible et sa détermination à les appuyer dans leurs initiatives futures.

 Que représente la foire pour la ville de Rivière-pilote ?

C’est quelque chose d’exceptionnel. C’est un produit que nous avons trouvé, qui a été créé par l’ancien maire monsieur Alfred-Marie Jeanne. Nous voulons donner encore un peu plus de valeur, un peu plus d’importance à cet événement. Nous sommes passés de la petite foire communale à une foire territoriale, nous la grandissons, nous la développons pour que la Martinique converge vers Rivière-Pilote. C’est un bon moment d’attractivité et de visibilité pour notre commune.

Le succès de la foire est dû à quoi selon vous ? Comment avez-vous fait pour développer l’événement au fil du temps ?

Nous avons adopté une stratégie qui est de développer progressivement l’événement.  Quand le covid est arrivé, nous avions fait en sorte de retravailler avec les producteurs pour leur redonner confiance. Nous avons fait le festival de la production locale pendant le covid pour leur permettre de garder confiance et ensuite nous avons relancé la même procédure.  Nous avons fait en sorte d’aller les trouver et puis faire passer aux Martiniquais l’idée que la foire n’est pas morte et surtout qu’il faut revenir à la production du territoire.

Cette année il y a plus de 300 exposants. Comment expliquer le fait qu’il y ait énormément de stands, surtout de non Martiniquais ?

Nous avons invité cette Sainte-Lucie, la Guadeloupe et la Barbade. “Je ne veux pas de produits importés” : c’est le principe que j’ai posé et j’ai d’ailleurs fait éjecter des produits de pays étrangers. L’objectif était de mettre en lumière la production locale, principalement celle de la Martinique.

Le fait que des pays étrangers soient invités prouvent t-elles que les relations entre les agriculteurs martiniquais et ceux de la Caraïbes évoluent de façon positive ?

Nous devons échanger et collaborer davantage. Notre population compte 300 000 habitants, mais nous observons une diminution démographique. Sur ce nombre, environ 200 000 personnes sont des consommateurs potentiels. Cependant, je doute que cela soit suffisant pour stimuler notre développement.

Nous devons donc élargir nos horizons et attirer ces consommateurs vers notre région, tout en recherchant des opportunités de partenariat et de développement. Il est crucial de leur offrir des opportunités de développement dans divers secteurs. C’est ainsi que nous pourrons progresser ensemble. Si nous nous limitons à notre territoire actuel, nos chances de succès seront minces.

Il est impératif de nous ouvrir davantage. Je suis un fervent défenseur du marché caribéen. Avec une population d’environ un million et demi de personnes parlant français et créole dans la Caraïbe, il est primordial que nous collaborions avec eux.

 

 

Qu’en est-il des financements cette année ?

 

Comme à l’accoutumée, les financements provenaient en partie de la municipalité, en partie des hôteliers ainsi que de la location de chapiteaux.

 

 

On parle beaucoup d’autonomie alimentaire et des problèmes des agriculteurs. En quoi la foire permet de mettre en valeur le travail des agriculteurs et aussi surtout leur permettre de trouver des perspectives pour développer leur projet selon vous ?

 

Premièrement, la foire agit comme une vitrine en exposant les produits agricoles locaux, permettant ainsi aux agriculteurs de présenter ce qu’ils produisent au grand public.

 

Deuxièmement, elle favorise le développement d’une clientèle locale en offrant aux visiteurs l’opportunité d’acheter des produits directement auprès des producteurs, renforçant ainsi les liens entre les agriculteurs et les consommateurs.

 

Troisièmement, la foire encourage la collaboration et le partenariat en démontrant que nous avons les compétences et les ressources pour développer notre pays ensemble. En mettant en avant nos capacités de production locale, nous démontrons notre potentiel de développement économique.

 

Actuellement, nous sommes trop dépendants des importations, mais en renforçant notre production locale, nous pouvons inverser cette tendance et créer de nouveaux emplois et opportunités pour notre communauté.

 

Propos recueillis par Thibaut Charles.

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