Repéré sur le net

C’était à la mode d’aller danser chez des particuliers, qui, souvent avaient des maisons sur pilotis, pas encore enduites, et ils créaient une terrasse 🤪avec des bambous et la fameuse grande bâche verte qui était tendance….

Une époque où l’on buvait plus souvent que rarement des sodas, du coca, de la bière, du vermouth, punch coco, Martini et des liqueurs maisons.

Il y avait une ou deux bouteilles de whisky, une ou deux bouteilles de rhum vieux…

La boisson alcoolisée principale était la bière lorraine, avec ses caisses jaunes que l’on prenait en consigne, les adultes ne buvaient pas de champagne, et ne sortaient pas pour se saouler la gueule mais pour danser.

S’il y avait une soirée le samedi, on mettait sur le flyer: Après Dallas…

Car il n’était pas envisageable de voir les Martiniquais aller danser sans voir ce salopard de JR Ewing, le sympathique Bobby, le naïf Cliff Barnes.

Il n’y avait pas de replay, les magnétoscopes n’étaient pas dans tous les foyers pour pouvoir enregistrer donc les gens regardaient Dallas en direct.

Mais quand ils débarquaient ensuite dans les soirées, il n’y avait aucun round d’observation, ils envahissaient la piste de danse.

Quelque soit le style musical, il fallait revenir dans le zouk, du coup ça se frottait dans tous les sens….

Les djs alternaient le zouk avec des Mazurkas, biguine, compas (Tabou combo, magnum Band & freres Dejean…etc), soukouss, salsa et surtout le « tcha tcha tcha », de la Pop (Michael Jackson…etc), le raggamuffin, l’ancêtre de la dancehall, et la séquence de Bob Marley ou Steel Pulse vers 3h du matin.

Je voyais les invités venir demander des titres à mon père, comme s’ils se croyaient au hit parade de Rci, alors qu’aujourd’hui c’est beaucoup plus rare.

Le pire était les « soubarous » ou « nèg an ba bwa » qui venaient devant le dj, en écartant les bras, et en disant par exemple:

« Kouman pa ni salsa 🤷🏽‍♂️ »

Quand je suis devenu Dj je ne supportais pas cette manière de demander un titre.

Parfois tu avais des personnes et majoritairement des femmes qui voulaient tellement parler en français en étant polies à l’extrême qui pouvait vous dire: Monsieur le « Disque Jockère » vous n’auriez pas Mango Vè-a par exemple.

Mais le point positif, tout le monde dansait et transpirait sur la piste de danse, il n’y avait pas de navettes, on pouvait marcher deux ou trois Km à pied sans jamais se plaindre.

Il n’y avait ni coup de gueules sur rci, ni sur Facebook, ni sur whatsapp.

Les Martiniquais n’étaient pas aigris, et allaient vraiment s’amuser, avec leur déodorant Printil, leur dentifrice Très-près et leur parfum Caron…

Certaines femmes aimaient bien leur eau de Cologne « Bien-être »

Il n’y avait pas d’accès pour handicapés, pas de sorties de secours, pas de commissions de sécurités….pas de déclarations à la mairie, pas de voisins qui portaient plainte…nous n’avions aucune notion sur ces sujets.

Sété bwa pou nou alé, avec du recul, en repensant à certains lieux dans des culs de sacs, je me dis qu’il y avait une inconscience….

Mais paradoxalement, l’inconscience permettait aux adultes de s’amuser pleinement, sans portables, sans filmer, sans faire de selfies, de toute façon c’était l’époque de la séduction en soirée.

Aujourd’hui on aligne les bouteilles de champagnes, Whisky, rhum vieux, on arrive en soirée tard, et on repart dès 2h ou 3h et parallèlement on ne danse pas tant qu’on a pas bu un minimum.

C’est l’alcool qui fait danser aujourd’hui.

À l’époque c’était jik jou, parfois 8h du matin, tant que mon père n’avait pas passé « An nou alé » de la Perfecta, personne ne partait.

Il n’y avait ni verrines, ni crèpes, ni paninis….sété ti-pains, épi apré columbo poul épi diri an tjou moun !

Vers 1h du matin il y avait une annonce: Bonsoir, vous êtes priés de laver vos timbales et les garder…

Il n’y avait jamais assez de gobelets.

Les hommes laissaient les toilettes pour les femmes, préférant pisser dans la nature…et revenir inviter les femmes à danser sans se laver les mains 🤢🤢🤢

On ne voyait pas la « raie » des hommes ou des femmes, les fesses étaient couvertes, je jupon était tendance, contrairement au string qui ne l’était pas, les femmes portaient les bâches, des vêtements larges, beaucoup de tissus…

Les playbacks étaient à la mode dans les petites soirées, il y avait toujours ce chanteur surprise qui arrivait, avec son : « Est ce que ça va, wé, on tape on tape on tape tape tape »…

Bref une belle époque, des gens heureux, il n’y avait pas de masques, pas de Covid-19, moins de râleurs, les chauffeurs de taxis avaient des enfants dans beaucoup de communes, les artistes couchaient à tout va…..

Je ne sais pas si c’est parce que c’est plus facile de coucher avec des filles aujourd’hui, ou ils draguent avec leur portable, je ne vois même pas nos ados contemporains se faire la cour…

Mais c’était beau les jeux de séductions entre hommes et femmes.

Quand à seulement 22h une femme vous disait déjà: « J’ai mal aux pieds » c’est qu’elle n’était pas intéressée.

Le pire quand elle disait: « Je ne danse pas » et que certains hommes goujâts répondaient: « Ki sa ou vini chèché » cela me faisait rire, car il y avait vraiment des querelles, des jurons pour une danse, c’était un vrai folklore….

À présent le folklore est sur Facebook, les gens s’invectivent sans même se connaitre, nous sommes devenus pathétiques 😅

Bon allez….bonne soirée, j’ai assez parlé !!

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