LeBénin se prépare à accueillir l’African CitiesLab-2023 SUMMIT. Les 23 et 24 mai2023, AfricanCities Lab réunira des décideurs, des leaders d’opinion, des professionnels de l’urbanisme, des universitaires, des entrepreneurs, des acteurs publics et privés et des jeunes du monde entier pour re dynamiser le développement des villes africaines.

Cet événement phare vise à accroître la portée et l’influence de la recherche, de l’innovation entrepreneuriale et des activités créatrices de solutions sur le continent africain en ce qui concerne les questions liées aux villes numériques et intelligentes.

A cette occasion, un appel à contributions a été lancé afin de rassembler des propositions d’articles présentant des travaux originaux et percutants. Dans ce sens, des ressources créatives ont été proposées pour révéler le fonctionnement irlandais des Youth Banks et débattre de son ouverture en Afrique francophone. Le Bénin offre une plateforme privilégiée pour mesurer des opportunités d’investissement et de partenariat de ce nouveau modèle, grâce à l’émergence de la Zone Franche du Savoir et de l’Innovation à Sèmè City. La région dans son ensemble entend devenir un laboratoire carrefour privilégié de ces réflexions. A ce titre, le Togo organisera cette année la Semaine africaine de la microfinance du 16 au 20 octobre, multipliant les retours d’expertise-terrain et les ouvertures venues d’ailleurs.

Une aide bien réelle dans un monde virtuel ? Quelles formes innovantes pourront prendre demain des plateformes de mise en relation entre des investisseurs locaux et internationaux et des porteurs de projets africains ?

Les Nations Unies se sont dotées d’ambassadeurs et d’ambassadrices de renom pour favoriser des partenariats durables, à l’instar de Máxima Zorreguieta Cerruti, de nationalités argentine et néerlandaise, qui est l’actuelle reine consort des Pays-Bas.

Du fait de sa formation dans le domaine de la finance, la reine Máxima est aujourd’hui l’une des avocates spéciales des Nations unies pour la finance inclusive et elle prête, dans son pays d’adoption, une attention toute particulière à la question de la migration des talents, du fait de ses origines argentines.

Code for Equity, Youth Bank, Media for Equity… Nombreuses sont les innovations participatives à explorer à travers le monde, sur le sol africain nourri du partage d’expérience issu du débat européen, à travers l’histoire du Mont-de-Piété.

Sa construction remonte à 1624 à l’initiative de Cobergher, surintendant général des Monts-de-Piété qui les installe dans les quinze plus grandes villes des Pays-Bas méridionaux. Sous le ministère de Richelieu, en 1637, le médecin Théophraste Renaudot réussit à intéresser le cardinal à la fondation dans Paris du premier établissement de prêt sur gages.

A l’heure de la révolution numérique, Code for Equity décrit une méthode de financement qui rémunère des codeurs ou développeurs web en échange d’actions dans une entreprise au lieu d’argent. Il peut également d’agir de parts sociales dans une coopérative ou même d’un rôle accru dans la structure de gouvernance d’une association comme contrepartie.

Plusieurs villes en Angleterre développent ce modèle en particulier à Manchester où le Code for Equity a pris son envol. Il s’inscrit dans le prolongement d’un modèle historique récent : Media for Equity.

Le Media for Equity, ou prise de participation de médias dans les start-up, en échange d’espaces publicitaires s’est lui aussi développé outre-Manche. JC Decaux et Virgin ont conçu dans ce sens un partenariat hors-du-commun pour développer en plein cœur de Londres ce modèle d’investissement alternatif grâce à des espaces publicitaires permettant de toucher des influenceurs, leaders d’opinion, consom’acteurs…

L’Afrique et l’Europe peuvent travailler de concert à réunir les talents et œuvrer à bâtir de nouveaux modèles de gouvernance pour les générations futures. Des réseaux facilitent d’ores-et-déjà des ponts, à l’instar de l’Association Française des Fundraisers qui organise les 27, 28 et 29 juin prochains son 22eme séminaire de la collecte de fonds. Une plateforme telle qu’une confédération nationale des Youth Banks à Sèmè City pourrait élargir les horizons pour susciter de nouvelles banques de la jeunesse inspirées des Monts-de-Piété ou d’autres agoras d’échanges.

Encouragée par les sociétés savantes (l’Académie et les Rosati), Arras joua un rôle précurseur dans ce modèle de micro-crédit venu d’Italie au XVe siècle et symbolisé par un griffon. Cet animal mythologique, doté d’un corps de lion, d’ailes et d’un bec d’aigle, qui gardait les mines d’or d’Apollon dans le désert de Scythie, était déjà l’emblème du premier Monte di Pietà crée en 1462 par le moine Barnabé de Terni.

A Arras, son utilité sociale fut rapidement reconnue : apporter un financement rapide pour répondre à un besoin de trésorerie. L’institution prêtait de l’argent sur gage à des taux plus avantageux que ceux pratiqués chez les usuriers installés dans le quartier. Le pignon de sa façade fait de courbes et de contre courbes fut le premier modèle arrageois connu et annonçait les façades baroques de la place des Héros et de la Grand’Place.

Un an après avoir créé Will, le tout premier sans-abri du métavers, le réseau Entourage et ses 152.000 citoyens engagés ont organisé, le 12 avril dernier, une collecte de dons sur cet univers virtuel immersif. Concrètement, chaque participant pouvait se promener grâce à son avatar dans la ville spécialement créée pour Will. Cet événement en 3D conçu par l’agence TBWA visait à sensibiliser les participants à ce qu’est la réalité de la vie des sans-logis et aussi à récolter des dons, en crypto, en monnaies fiduciaires ou par l’achat de NFT depuis des bornes installées dans le décor du métavers.

Les internautes pouvaient aussi discuter oralement avec les avatars des sans-abris de l’association qu’ils rencontraient en se promenant virtuellement. Le bilan de cette opération n’a pas encore été dévoilé. Un éventuel succès pourrait encourager d’autres associations à suivre cet exemple. L’échec de plus en plus cuisant du métavers qui n’attire pas beaucoup d’adeptes sème toutefois un certain doute, selon l’Association Française des Fundraisers…

Kevin LOGNONÉ

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