Photo de couverture : La maison de Verson en Normandie où a vécu Léopold Sédar Senghor, il y mourra en 2001.  (LOU BENOIST / AFP) – La maison normande du poète et ancien président du Sénégal a été léguée à la mairie de Verson. Les archives qu’elle contenait vont être inventoriées et pourrait réveler des textes inédits de l’auteur. 

C’est l’effervescence chez les chercheurs, la maison normande de l’homme politique et poète Léopold Sédar Senghor va bientôt révéler tous ses secrets. La bâtisse située près de Caen, dans le village de Verson appartenait à la seconde épouse de l’écrivain, Colette Hubert. L’ancien président sénégalais y vit d’abord les étés puis s’y installe dans les années 80, jusqu’à sa mort en 2001. Aujourd’hui léguée à la mairie, elle sera en charge de dresser un inventaire complet des trouvailles qui reposent dans l’habitation. Premier trésor, un cahier à carreaux intitulé Chant pour Naëtt, poèmes, écrit par l’auteur. Un document inestimable, premier jet de ce qui deviendra plus tard Nocturnes publié en 1961.

 

Léopold Sédar Senghor, poète et ancien président du Sénégal, en 1965 lors d'un colloque consacré à son oeuvre.  (FRANK PERRY / AFP)

 

“Voilà une pépite. On peut s’attendre à en trouver d’autres” car “Senghor élaborait son œuvre poétique quand il prenait ses vacances en Normandie”, explique Souleymane Bachir Diagne, professeur à l’université Columbia aux Etats-Unis. La BNF compte aussi sur les contenus de la maison pour enrichir sa collection loin d’être encore complète. “Il y a un fonds Senghor de 629 feuillets mais il n’est pas complet du tout. Le poète a donné accès aux secondes, troisièmes et quatrièmes versions des textes mais pas à la première, où il a plus hésité, tâtonné et expérimenté”, précise Claire Riffard, membre du CNRS, à l’AFP. Au total 25m³ d’archives mise en sécurité en 2015 dans un hangar attendent d’être inventoriées.

Une merveilleuse bibliothèque

D’ici là, la maison ouvrira ses portes au public à l’occasion des journées du patrimoine, les 17 et 18 septembre. L’occasion pour les visiteurs de découvrir la bâtisse construite en 1837. L’auteur n’est jamais très loin, des bustes à son effigie sont déssiminés dans plusieurs pièces, mais le clou de spectacle c’est le bureau de l’auteur et sa vaste bibliothèque. Des ouvrages dévoilent des dédicaces intimes. Certaines écrites par Senghor lui-même, “à ma Colette qui est ma poésie”, “à Colette, ma femme, à ma princesse de Beborg, belle jusqu’en ses fureurs vert et or”. D’autres par des amis illustres, “à Léopold Sédar Senghor, co-auteur sans le savoir de cette œuvre où il retrouvera tant d’échos familiers : ceux de notre jeunesse, de nos luttes et de nos communes espérances, fraternellement, Aimé Césaire”, se distingue sur les pages d’un exemplaire des œuvres complètes de l’écrivain martiniquais.

 

Le bureau de Léopold Sédar Senghor dans sa maison de Verson en Normandie.  (LOU BENOIST / AFP)
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