Premier Breton déployé en immersion à Taïwan, dans le cadre du programme Erasmus for Young Entrepreneurs, Kevin Lognoné est originaire de la cite corsaire de Saint-Malo. Sur le terrain, innovation, travers-détroit, international: nombreuses sont les aspirations qui l’ont poussé à venir découvrir l’identité créative et culturelle de Taïwan. Pour comprendre les communautés sinophones d’outre-mer, le globe-trotter précise qu’il faut apprendre à valoriser audacieusement la diversité dans la culture locale : laisser Taïwan sortir et laisser le monde entrer. Comme on entrerait soudainement au cœur d’un diamant où toutes les facettes en font converger la lumière. Un clin d’œil aux eaux étroites de Julien Gracq dont le voyageur issu d’une 5eme génération de descendants d’orfèvres horlogers du pays du Mont-Saint-Michel aime s’inspirer dans son Erasmus entrepreneurial en Extrême-Orient.

Ce programme européen désormais ouvert sur l’Asie se veut bâtisseur de ponts, en offrant un environnement d’apprentissage interculturel. Objectif : échanger des connaissances et des idées entrepreneuriales.

Le territoire technopolitain Lannionnais tout comme le site de Stellantis à Chartres-de- Bretagne sont particulièrement affectés par les pénuries de semi-conducteurs. Sur place, Kevin Lognoné a découvert comment Taiwan est passée d’une économie agricole à un carrefour de haute technologie dans ce domaine. Après le choc pétrolier de 1973 le ministre de l’économie de Taïwan, Sun Yun-suan, a décidé de développer cette industrie avec l’aide de la diaspora taïwanaise travaillant aux Etats-Unis, pour donner naissance à la plus importante fonderie de semi-conducteurs.

Fortement influencée par le développement d’une économie sucrière héritée de la période coloniale japonaise, l’île de Taïwan positionne aujourd’hui son futur dans la production de semi-conducteurs pour les énergies renouvelables. Si des passerelles scientifiques et techniques pourraient se développer avec des pôles universitaires et industriels bretons, le programme Erasmus for Young Entrepreneurs met la jeunesse européenne au défi de penser et d’agir également comme des bâtisseurs de ponts. Un pari qui pourrait inspirer d’autres continents à nouer de nouveaux jeux d’acteurs ? Face aux vents mauvais et rebondissements liés au ralentissement du marché intérieur continental chinois, le monde aura besoin de co-construire de nouveaux partenariats. En prévision de la prochaine Exposition universelle d’Osaka, japonais et taïwanais projettent d’imaginer un laboratoire afro-futuriste de la « santé-densité » où l’histoire et l’avenir de nouvelles vocations se rencontrent, avec la force d’une promesse.

Des coopérations exemplaires ont pu être menées avec de nombreuses îles comme Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès, Haïti, et Saint-Vincent et les Grenadines mais aussi les Îles Marshall, Nauru, Palaos, Tuvalu. En 2004, Taïwan avait même financé un programme d’éradication du paludisme à Sao Tomé-et-Principe, jadis son allié historique dans le Golfe de Guinée.

En matière de diplomatie d’influence, n’essayez pas de faire mieux que vos concurrents, essayez d’être différents. Vous trouverez toujours quelqu’un qui sera plus intelligent que vous, pas toujours quelqu’un qui aura autant d’imagination que vous.

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