La candidature de la Martinique au titre du label « Réserve mondiale de Biosphère » a été retenue. L’annonce a été faite en direct lors de la 33ème session du Comité International de Coordination du Programme sur l’Homme et la Biosphère de l’Unesco qui se tient à Abuja, au Nigéria.

Discours du Président du Conseil Exécutif à l’occasion de la présentation de la candidature de la Martinisue
Réserve de Biosphère

Mesdames et messieurs les membres du programme Homme et Biosphère, vous qui êtes les ambassadrices et ambassadeurs des richesses naturelles de vos pays,
Mesdames et messieurs les représentants en vos grades et fonctions,
Madame la présidente de l’association Martinique Réserve de Biosphère, chère Nathalie de POMPIGNAN,
La Martinique s’adresse au monde.
Aujourd’hui, nous ouvrons certainement un peu plus grand la porte d’un nouveau rapport à nous-mêmes et à notre humanité.
Au plus haut niveau de l’Union Européenne, de l’Etat français et dans notre propre pays la Martinique, il est coutumier de nous enorgueillir de notre immense richesse naturelle, biologique et patrimoniale.
Il peut arriver que cette expression prenne une dimension regrettable parce que trop pittoresque.
Certes, nous faisons partie de la trentaine de hotspots de la planète ;
Certes, l’outre-mer représente un enjeu géo-écologique mondial de premier plan dans un contexte où le changement climatique nous impose une nouvelle conception du développement sociétal et économique, plus respectueux des équilibres et des relations de l’homme avec la nature ;
Mais dire que 80% de la biodiversité de la France se trouvent en outre-mer
Dire que 97% des surfaces maritimes de la France entourent ces pays océaniques
C’est bien mais ça ne saurait suffire.
Mais cela n’est pas une reconnaissance suffisamment intégrative, résiliente, inclusive, qui pourrait nous permettre de réconcilier l’Homme, le Martiniquais, l’Usage, le Patrimoine et la Nature.
Oui, cette harmonieuse relation qui a prévalu entre Homme et Nature a été le fondement de nos sociétés ancestrales.
Rechercher cette reconnaissance et cette valorisation ainsi que les faire admettre par les plus hautes instances du monde est un instant qu’il faut saluer. Le programme Homme et Biosphère de l’UNESCO donnait cette possibilité. ET VOUS L’AVEZ SAISIE.
La Martinique est désormais reconnue comme réserve mondiale de Biosphère.
C’est une avancée majeure dans cette nouvelle politique de la reconnaissance que nous souhaitons mettre en œuvre et valoriser. Elle me semble indispensable pour mon pays.

Je souhaite vous remercier toutes et tous, vous les pays du Monde, vous nos frères et sœurs des nations de cette planète que nous devons habiter ensemble et dans l’harmonie.
Au nom du peuple martiniquais, je vous dis merci.
Après la Yole, empreinte de notre histoire et notre rapport singulier à la mer, reconnue au patrimoine mondial culturel immatériel,
Dans la foulée de la candidature pour une reconnaissance au patrimoine mondial naturel de deux sites, les volcans et forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet
C’est le titre de réserve mondial de Biosphère, pour l’ensemble du territoire martiniquais, terrestre et marin que nous obtenons aujourd’hui.
Cet exploit ne saurait se résumer à l’obtention d’un titre.
Nous allons plus loin.
C’est une vision commune.
C’est une construction avec les élus de Martinique.
C’est un effort d’adhésion partagée avec les acteurs socio-culturels et économiques.
C’est avec efficacité et patience et surtout détermination que vous permettez à la Martinique d’améliorer son attractivité, de s’ouvrir à la coopération mondiale et de consolider un de ses leviers essentiels en matière de recherche, de valorisation, de protection de sa richesse biologique.
Et vous érigez tout cela en outil de développement.
En ce moment difficile – crise sanitaire, sous-développement structurel, effets de la mondialisation, changement climatique – Sachez, Mesdames et Messieurs les représentants des Etats, que cet exploit qui a été réalisé est aussi une volonté de résistance et une volonté de résilience. Parce que c’est l’émanation d’une volonté locale.
Ce n’est pas une contrainte réglementaire de plus : c’est une ouverture.
Ce n’est pas un renfermement sur nous-mêmes : c’est la reconnaissance d’une place dans l’équilibre écologique mondial que nous assumons.
Bien entendu, dans la foulée, la Collectivité Territoriale de Martinique restera à vos côtés, elle installera l’Agence régionale de la Biodiversité, poursuivra son travail en créant son premier laboratoire de pharmacopée et élaborera une stratégie ambitieuse de cohérence écologique et de spécialisation intelligente.
Malgré nos difficultés, malgré notre exposition au changement climatique, notre biosphère est un don précieux. « La nature doit être là pour nous rappeler qu’il ne faut jamais abandonner ».
Désormais la Martinique fait partie des plus de 700 territoires de biosphère que compte notre planète.
Merci encore pour la Martinique et merci pour les Martiniquais.
Serge LETCHIMY Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique

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