Les résultats d’une nouvelle étude menée par ALIMA (The Alliance for International Medical Action) sur les données cliniques et les facteurs de mortalité liée à la COVID-19 en Afrique de l’Ouest, ont été publiés dans la revue International Journal of Infectious Diseases. Cette étude intitulée COVISTA conclut que la maladie de COVID-19 est aussi sévère en Afrique sub-saharienne que dans les autres régions du monde.

Lire les résultats de l’étude COVISTA

« Bien que le continent enregistre relativement moins de cas, cette étude nous montre que les personnes infectées par le virus présentent les mêmes niveaux de sévérité que partout ailleurs dans le monde », déclare le Dr Marie Jaspard, chercheuse en maladies infectieuses chez ALIMA. « En Europe et aux États-Unis, on peut mesurer la gravité de la pandémie en observant son impact sur les services hospitaliers, particulièrement sur les services de soins intensifs. Sur le continent africain, nous devons, comme partout ailleurs, continuer d’étudier les interventions qui permettront de réduire la mortalité, dans la population générale comme dans les populations à risque. »

L’étude COVISTA (COronaVIrus STAndard of care) a été menée au Burkina Faso et en Guinée, en partenariat avec l’Inserm 1219 (Université de Bordeaux), la plateforme CORAL (Clinical and Operational Research ALliance), et les ministères de la santé de ces deux pays. Cette étude a recueilli des données cliniques auprès de 2 000 patients symptomatiques hospitalisés dans trois centres de traitement de la COVID-19, entre mars et novembre 2020. Les résultats s’alignent sur ceux d’une étude similaire menée par l’African COVID-19 Critical Care Outcomes Study (ACCCOS) et publiée dans The Lancet.

 

Renforcer la recherche sur la COVID-19 en Afrique est primordial

Plus de 3 000 projets de recherche sur la COVID-19 sont actuellement en cours, et la majorité sont menés en Europe et aux États-Unis. Seules 145 études ont lieu en Afrique. Tandis que quelques études rétrospectives en population ou des cohortes hospitalières ont rapporté des données sur la mortalité des patients en Afrique, très peu d’études de cohorte ont fourni des données probantes et individualisées sur la gravité de la maladie.

Or, il est essentiel de mieux comprendre les facteurs de mortalité dus à la COVID-19, particulièrement dans les pays à faibles revenus, où la capacité de prise en charge des cas graves reste très limitée. En effet, les soins indispensables au traitement des cas graves, telle que l’oxygénothérapie, sont rarement disponibles dans les pays africains par exemple. De plus, il est urgent d’identifier des traitements curatifs pour les patients encore à un stade précoce de la maladie, qui pourraient les empêcher de développer une forme grave de la COVID-19.

C’est pourquoi ALIMA a lancé COVISTA, avec pour objectif de décrire l’évolution clinique et biologique ainsi que le standard de soins chez les patients atteints de la COVID-19. Les résultats ont démontré que la maladie est tout aussi dramatique en Afrique que dans le reste du monde, notamment chez les personnes âgées et atteint d’hypertension artérielle.

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