Dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 décembre, les pompiers de différentes communes de l’île ont dû intervenir au hangar bananier de l’Habitation Victoire à Trianon au François pour éteindre les flammes de l’incendie qui a ravagé 1500 m2 d’outils de travail. Ce hangar qui venait d’être rénové, il y a tout juste 6 mois pour un montant de 2 millions d’euros, est aujourd’hui inutilisable. Cet incendie met à mal 50 familles martiniquaises exerçant dans la production. Après la rude épreuve de la crise sanitaire et des sécheresses, difficile pour les salariés de rebondir. Les restes de cocktails molotov retrouvés au beau milieu du sinistre confirment la piste d’une démarche ciblée, criminelle et condamnable.

Cet incendie ciblait le secteur de la banane qui a dernièrement mené une campagne publicitaire “tapageuse”. Elle est très vite devenue une controverse (Justice N°3). Les producteurs ont fait l’objet d’une grande polémique liée au chlordécone. Nous savons, depuis plusieurs années, que l’usage en grande quantité de ce produit impacte et impactera nos sols et notre santé pendant de longues années. Pourtant, des producteurs de bananes, fiers d’avoir innové et changé leurs méthodes culturales, ont lancé cette campagne qui dément un usage de produits toxiques dans la banane. Elle a pour but d’inciter les Martiniquais à avoir confiance en la production locale et à consommer une banane traitée avec des méthodes nouvelles. La campagne de communication reste douteuse pour beaucoup puisqu’ils n’ont aucune garantie que ces bananes soient si saines. Le préfet a lui-même déclaré que cette publicité pouvait être “trompeuse” dans une Martinique où seulement 2% de la production de banane est biologique. Il condamne cette action violente à l’encontre de cette unité de production dont le propriétaire aurait activement participé à l’empoisonnement à la chlordécone. Famille qui est la cible d’un acharnement, selon son représentant, Jean-Michel Hayot, qui dit avoir déjà été victime, en décembre dernier, d’incendies dans une partie de son champ de cannes. Les employés, qui sont venus constater l’ampleur des dégâts, se retrouvent maintenant sans emploi et expriment leur désarroi quant à leur avenir professionnel.

Marie-Hélène Marthe dite Surelly, déléguée du personnel CGTM, estime qu’après des années à attendre un nouvel han- gar “ c’est un coup dur’. Cela ne faisait que 4 mois qu’ils avaient commencé à utiliser ces locaux. “Il s’agit de pères et mères de famille qui ne savent pas comment envisager l’avenir “. Dans un communiqué, le groupement des producteurs de banane de Martinique, Banamart “ condamne avec la plus grande fermeté l’incendie criminel » et considère que « ces actes sont inadmissibles et injustifiables “.

La CGTM Soem, par la voie de Daniel Gromat, son secrétaire général, appelle à une collecte pour ces pères et mères de famille touchés par ce drame. L’organisation dénonce ces pratiques “ui ont pour objet de décimer le peuple martiniquais, qui doit vivre avec son histoire “. Daniel Gramat appelle “à plus de concertation et de débats afin de faire progresser notre Martinique. Sans priver la population de son pain. Casser l’outil de travail des Martiniquais est loin d’être la solution”. Il lance un appel à faire peuple pour un avenir meilleur.

Il est clair que le scandale lié au chlordécone suscite une légitime colère, mais doit-on pour autant s’en prendre au gagne- pain des familles martiniquaises ? Ce scandale ne justifie pas des comportements provoquant d’autres injustices.

L.R in Justice

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