J’ai de la peine à comprendre l’obstination de faire appel à l’Histoire dans cette affaire des statues de Schoelcher. Il apparaît à l’évidence que l’objectif n’est pas de réécrire l’Histoire mais de bâtir une Épopée.
Pour l‘Histoire le consensus est aujourd’hui établi. Les abolitions de l’Esclavage au 19° siècle sont dues à la conjonction de trois facteurs historiques :
1 – Les révoltes de plus en plus fréquentes et violentes sur les Plantations
2 – La maîtrise de la machine à vapeur qui devient économiquement plus rentable que l’entretien d’une cohorte d’esclaves
3 – la pression des mouvements abolitionistes en Europe : les Eglises Protestantes et la Franc-Maçonnerie (surtout en France)
Ce dont il est question ici, c’est la construction d’une Épopée (mythes historiques). Tout Peuple, tout Corps social, a besoin d’une Épopée pour nourrir son imaginaire collectif et sa fierté. Et cette Epopée se doit d’aller au delà de l’Esclavage : par ex l’invention d’une langue et d’une Culture autonome …
Trois questions se posent alors :
• Première question : les habitants de la Martinique peuvent-ils se retrouver entièrement dans i’Epopée de la France hexagonale : Vercingétorix, Charles Martel, Jeanne d’Arc, Louis XIV, Napoléon, les Taxis de de la Marne, la Résistance etc. ? (Bien entendu, cela n’a rien à voir avec la nationalité Française)
• Deuxième question : peut-on bâtir une Epopée sur des non-dits ou des dits des autres ?
• Troisième question : un peuple peut-il se retrouver dans une Épopée où on lui raconterait que sa liberté n’est pas de son fait mais octroyée par d’autres ?

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