José NOSEL


C’est par une loi du 24 octobre 1922 que le Parlement , en France, déclare le 11 novembre comme fête nationale. Quatre vingt dix ans plus tard, c’est par une loi du 28 février 2012, que le Parlement fixe le 11 novembre, désormais, comme jour de commémoration de tous les « morts pour la France ». On pourrait dire : qu’ainsi, était institué, le 11 novembre, comme « Mémorial Day Français », à l’instar du Mémorial Day Américain,  célébré chaque année le dernier lundi du mois de mai, et qui honore l’ensemble des militaires américains morts dans toutes les guerres.


Commençons par situer historiquement, l’origine de l’institution de ce « Mémorial Day à la Française ». La revue « Vie Publique » dans son édition en ligne du 9 novembre dernier nous en fait un bref résumé. Nous en reprenons ici les principaux extraits.
Les évènements du 11 novembre 1918
« Début novembre 1918, le chancelier allemand, Max de Bade, demande la suspension des hostilités et annonce l’envoi de plénipotentiaires allemands pour négocier. La délégation allemande est reçue en forêt de Compiègne près de Rethondes, le 8 novembre. Dans le wagon-bureau du maréchal Foch, les conditions de l’armistice sont présentées.
Le lendemain, en Allemagne, l’empereur Guillaume II abdique et se réfugie au Pays-Bas. La République est proclamée et le nouveau gouvernement accepte les conditions d’armistice.
Le 11 novembre à 5h45 du matin, l’armistice est signé dans les conditions demandées. Les hostilités sont suspendues le même jour à 11 heures.
Un armistice est une suspension provisoire des combats dans le but de négocier une fin des hostilités. Celui signé le 11 novembre est d’une durée de 36 jours et il est reconduit à plusieurs reprises. Ce n’est qu’au moment de la signature des traités de paix à Versailles, le 28 juin 1919, que la sortie de guerre est actée ».
Honorer un soldat inconnu, mort pour la France
« L’idée d’honorer un soldat inconnu est lancée le 20 novembre 1916, au moment de la bataille de Verdun. Le 8 novembre 1920, une loi est votée pour qu’un hommage soit rendu aux restes d’un soldat non identifié “mort au champ d’honneur”.
Représentant anonyme de la foule des “Poilus”, le Soldat inconnu est inhumé le 28 janvier 1921 sous la voûte de l’Arc de Triomphe à Paris.
Le 11 novembre 1923, le ministre de la guerre et des pensions, André Maginot, allume pour la première fois une flamme du souvenir. Depuis, elle est ravivée tous les soirs à 18h30.
En parallèle, de 1920 à 1925, 36 000 monuments aux morts sont édifiés. Les monuments aux morts deviennent les lieux de commémorations de la Grande Guerre au niveau local. Ils viennent donner une réponse à la forte demande mémorielle des familles.
Un premier défilé militaire commémoratif est organisé le 14 juillet 1919. Il célèbre la victoire des armées françaises sur l’ennemi.
L’hommage rendu le 11 novembre 1919 est discret. Une minute de silence est organisée en l’honneur des personnes tombées pendant la Grande Guerre. La cérémonie se déroule dans la chapelle des Invalides en présence du maréchal Foch.
L’année suivante, la cérémonie prend une dimension nationale avec la volonté d’honorer tous les soldats morts aux combats. Par la suite, les anciens combattants insistent pour que le Parlement déclare le 11 novembre comme fête nationale. C’est l’objet de la loi du 24 octobre 1922. »
De la loi du 24 octobre 1922 faisant du 11 novembre, une journée de fête nationale, à la loi du 28 février 2012, faisant du 11 novembre une Journée nationale de commémoration de tous les « morts pour la France ».
Le 11 novembre a donc acquis depuis 1922 le « poids sociologique et historique » que l’on connait, au point parfois d’éclipser dans des mémoires certaines des dix autres journées nationales annuelles instituées par voies législatives ou réglementaires. La loi de 2012, comme pour corriger cela, va venir prendre en compte toutes les victimes, civiles et militaires de toutes les guerres, y compris celles des Opérations Extérieures.
«  En plus de faire du 11 novembre la célébration du jour anniversaire de la signature de l’armistice de 1918 et de “commémoration de la victoire et de la paix”, la loi du 28 février 2012, étend l’hommage à tous les “morts pour la France” des conflits anciens ou actuels.
Tous les morts pour la France qu’ils soient civils ou militaires sont désormais honorés le 11 novembre. Ce texte permet de rendre hommage à tous ceux qui ont péri au cours d’opérations extérieures (OPEX). »
C’est en ce sens que l’on peut dire que le 11 novembre, en France, est désormais comparable au Mémorial Day Américain, lequel a pour objet , aussi, d’honore l’ensemble des militaires américains morts dans toutes les guerres. Il est intéressant de noter, que tout comme ce « jour de commémoration française des morts de toutes les guerres , le Mémorial Day Américain a évolué, en passant par plusieurs étapes. Ce dernier prendrait sa source à la fin de la Guerre de Sécession, vers 1868 ; aurait pris le nom de Mémorial Day en 1882 ; ne serait passé au niveau fédéral qu’en 1967 ; et ce n’est qu’en 1971 que ce Mémorial Day Américain a pris sa configuration actuelle célébrée le dernier lundi du mois de mai. Une différence , tout de même entre les deux « Mémorial Day », celui des Américains visent plus particulièrement les militaires morts pour leur pays (la fête des anciens combattants se déroule donc un autre jour) ; tandis que celui des Français concerne tous les « morts pour la France », civils et militaires.
Fort de France le 10 /11/ 2020
José NOSEL

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