par Henri PIED.
A vrai dire, cette crise qui secoue le monde entier, et qui aura, partout des répercussions considérables, est interprétée, par chacun de nous selon une grille très personnelle. Ce n’est pas tous les jours que les maîtres cachés du monde moderne s’affolent, qu’ils sont jetés en pâture et qu’ils nous supplient, par l’intermédiaire des gouvernants, de les secourir… Ce n’est pas tous les jours…Si elle nous concerne évidemment, serait-ce seulement à cause de son impact redoutablement possible sur nos propres finances et comptes en banque, économies au sou par sou, taux d’inflation et pouvoir d’achat ou parce qu’il s’agit d’une maladie majeure de nos sociétés ?
Beaucoup hésiteront. Cela me rappelle une anecdote d’un de mes contemporains qui, à l’annonce du conflit commençant de la 2e guerre mondiale 1939-1945, répétait ce que l’un de nos plus illustres profs de philo, marxiste connu et assumé répétait alors « Un Tel, cette guerre n’est pas la vôtre…, c’est une crise du Capitalisme… Restez en dehors de cela ! ».

Malheureusement, la suite a montré que cette guerre-là, nous concernait directement, puisque des millions de jeunes hommes et femmes y ont perdu la vie, et qu’il fallait combattre, à côté des forces libres, je devrais dire plus exactement des forces de liberté…, contre les furies hitlériennes, mais en plus voire peut-être hélas, qu’il n’y avait pas d’alternatives. C’était cela ou c’étaient les horreurs nazies…
Si les découvertes macabres devenant évidentes au fil des avancées des troupes de la coalition américaine et soviétique, ont rendu très obsolètes les présupposés de notre apprécié prof, il n’en reste pas moins que ces réticences marquèrent une partie de nos « élites », et que, d’une certaine manière, elles ont perdurées longtemps, puisqu’on devine encore, à travers les regards que certains jettent sur les engagements des « Dissidents » de la Martinique réfutant ce qu’il y a eu d’héroïque et de prémonitoire dans leur traversée en gommiers vers Dominique et vers les grands ailleurs des batailles de la 2e guerre mondiale.
Ceci dit, ou re-dit, la crise financière actuelle a apparemment commencé avec les aléas des « Sub-primes » aux USA.

Il y a eu environ 3 millions d’Américains qui ont perdu leur habitation dans les mirages financiers qu’on leur promettait. Faites le calcul : 3 000 000 de maisons saisies ou saisissables à 250 000 dollars chacune cela fait… 750 milliards de dollars, le montant à 50 milliards de dollars près du plan Bush pour sauver (tenter de sauver) le système financier US.
Mais, il n’y a pas que cela. Attirés par des gains faciles sur des proies fragiles – ou fragilisées – d’autres requins que Freddie Mac ou Fannie Mae ont foncés. Et comme le plancton finit par nourrir les baleines, les hypothéqués US, déglingués et ruinés, devaient nourrir les prédateurs.
Il est vrai, que dans ce genre de circonstance, celui qui aurait raté le profit facile, perdrait aussitôt de sa crédibilité, et que les surplus de profits engrangés par ses concurrents auraient permis à ceux-ci d’avaler les timorés…
Malheureusement, la nourriture était viciée… C’est que un vice en cache un autre. Car les 750 milliards des hypothéqués de la Middle Class US, sont une goutte par rapport aux énormes déficits des USA eux-mêmes, qui servent à ce pays déjà puissant, travailleur et riche de vivre encore plus au-dessus de ses moyens qui sont déjà énormes sans cela…
Mais, il y a une deuxième fonction cachée dans cette triste équation. Si tout usage des déficits est une source de déboires, dès lors qu’elle se fait hors des règles, alors on doit se demander comment fonctionne, en général, la machine à déficit – de tout déficit. Qui les autorise, qui les finance ? Et, surtout qui y a accès.
Depuis celui des Sub-primes, du Trésor US, ceux des grands gouvernements de ce monde, et aussi de bien des déficits courants qui affectent, les grands budgets y compris ceux, par exemple de Sécu… Ne verrait-on pas alors que l’accès à ces facilités est limité à une poignée et que, bien des peuples affamés du «Tiers-Monde», s’ils pouvaient y avoir accès, aurait peut-être là une bonne opportunité de limiter d’autant leur misérable existence…
Comme quoi, tout le monde grignote, sans en avoir totalement conscience, sa petite part de gâteau…

 


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