Manifestation de lycéens à Trinité. • ©Marc Balssa
Les élèves du secondaire dénoncent les mesures de lutte contre le Covid-19 dans leurs établissements. Des décisions satisfaisantes du recteur de l’académie et du préfet sont attendues.
Décidément, il ne fait pas bon être lycéen ces temps-ci. L’année scolaire touche à sa fin et les quelques 17 000 élèves ne savent pas comment ils vont la terminer, passer leurs examens et envisager leur avenir proche. Alors qu’ils demandent des solutions à des dysfonctionnements du système éducatif, les autorités leur répondent en évoquant des problèmes.
Leurs revendications sont pourtant simples : garantir leur sécurité et la protection de leurs proches tout en assurant leur formation. Ils trouvent anormal que les restaurants scolaires sont fermés, alors que nombre d’entre eux ne peuvent pas déjeuner à domicile.
Ils trouvent incohérent le principe de la demi-classe, qui favorise la promiscuité. Le maintien et la réorganisation des cours à distance afin de limiter le risque de contamination leur semble plus judicieux.
Le plus étonnant est qu’aucune réponse convaincante, à leurs yeux, ne leur a été portée à une question claire. Ils demandent aux adultes d’allier la continuité pédagogique rationnelle et une protection efficace contre le virus.
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Contestation ou rébellion ?
Ce mouvement de contestation n’a rien d’une rébellion contre le système. Les élèves réclament la protection de l’État. Ils demandent d’être associés aux décisions les concernant. Ils souhaitent étudier en toute quiétude et vivre en toute sérénité.
Aucune remise en cause de l’autorité n’est entendue dans les propos de ces jeunes. Aucune contestation du système éducatif n’est à l’ordre du jour, en dépit de ses insuffisances. Nous avons affaire à des jeunes soucieux de cohérence et de transparence de la part des décideurs.
Et si nous prenions cette mobilisation pour ce qu’elle est, à savoir un mouvement de colère orienté contre la surdité de certains adultes ? Et si nous considérions qu’il ne s’agit pas ici de désobéissance civile, mais d’un appel à l’acceptation de règles basées sur la confiance mutuelle ?
Osons une hypothèse : loin d’être des révolutionnaires, nos lycéens nous donnent une leçon de démocratie. Dans ce régime, le citoyen dispose de son libre-arbitre, choisit ses représentants et conteste les décisions qui lui paraissent injustes.
La démocratie en temps de pandémie, un bon sujet pour le Bac qui approche à grands pas.

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