Alors que l’épidémie atteint un plateau dans plusieurs Etats de l’Union européenne, les gouvernements ont déjà amorcé des mesures de sortie progressive du confinement. Mais la Commission européenne les invite à une meilleure coordination.

“Au minimum, les États membres devraient s’informer mutuellement et informer la Commission en temps utile avant de lever les mesures et de prendre en compte leurs points de vue” : tel est le principal message que la Commission européenne a adressé hier aux 27 capitales, dans un document intitulé “Feuille de route européenne pour la levée des mesures de confinement du COVID-19”, et que l’exécutif européen pourrait officiellement présenter ce mercredi. “Il est essentiel qu’il y ait une approche et un cadre opérationnel communs”, insiste Bruxelles, qui veut éviter que le déconfinement “se fasse en ordre dispersé”.

Reprise progressive de l’activité

“C’est pourtant déjà ce qui se passe”, face aux mesures déjà adoptées dans certains pays. Depuis ce mardi 14 avril, plusieurs commerces peuvent en effet rouvrir leurs portes en Europe. C’est le cas en Autriche et en Slovaquie pour les petits commerces, ainsi qu’en République tchèque depuis le 9 avril. L’Italie, pays européen le plus touché par l’épidémie, amorce elle aussi une “reprise très partielle des activités”, indique Ouest-France qui précise que la réouverture de certains commerces reste soumise au respect d’un certain nombre de conditions sanitaires : “port du masque, gel désinfectant à disposition, distances d’un mètre entre les personnes, un client à la fois dans les espaces de moins de 40 m2, ménage des commerces deux fois par jour”.

En Espagne, les salariés ne pouvant pas faire de télétravail ont eux aussi repris le travail lundi 13 avril. “Ce déconfinement partiel en Espagne est loin de faire l’unanimité. Il est jugé “prématuré” par certains, bien que “le nombre de nouvelles contaminations [soit] au plus bas depuis le 20 mars”.
Lundi 13 avril, le président français a quant à lui annoncé une prolongation du confinement pour un mois supplémentaire, précisant que “les restrictions commenceraient à s’assouplir progressivement par la suite”. Un plan de sortie de crise plus détaillé sera dévoilé d’ici la fin du mois, a indiqué Emmanuel Macron dans son allocution.

Presque toutes les écoles restent en revanche fermées en Europe, au moins jusqu’au mois de mai. Le Danemark fait office d’exception, en prévoyant le retour à l’école dès mercredi 15 avril pour les enfants de moins de 11 ans. Par cette mesure, le pays est ainsi l’un des rares à amorcer une véritable politique de déconfinement, même si “l’expérience s’apparente à un saut dans l’inconnu”. Le gouvernement danois reste néanmoins prudent et “promet d’observer de près les chiffres des contaminations afin d’ajuster les étapes de réouvertures ou de durcir les mesures s’il le faut”.

Une coordination nécessaire

Malgré la levée de certaines restrictions, les gouvernements demeurent ainsi prudents dans leurs annonces. En Espagne, la population reste sous confinement strict pour encore deux semaines dans le cadre de l’état d’urgence, et le télétravail est toujours la norme. D’autres pays comme le Royaume-Uni, la Roumanie ou la Lettonie, tentent quant à eux de prévenir tout relâchement dans le respect des consignes de confinement. “L’épidémie n’est pas encore maîtrisée”, a également averti le président français Emmanuel Macron malgré des chiffres encourageants de ralentissement de la propagation du virus.

De son côté, “l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’en dépit de certains signes positifs, tout assouplissement reste prématuré” et “alerte sur les risques d’une reprise de la pandémie car la circulation mondiale du virus, qui nécessiterait des stratégies coordonnées, est un facteur d’incertitude”.

Dans les premiers jours de la pandémie, les Etats membres ont adopté des mesures en ordre dispersé. Ce qui n’a pas manqué d’alerter la Commission européenne sur le danger couru : “l’UE était sur le point de ‘se déchirer’ dans les premiers jours de la pandémie”, souligne ainsi la présidente de l’institution. Mais “les dirigeants européens ont reconnu que la sortie de crise devrait être mieux coordonnée, en demandant à Bruxelles de proposer des lignes directrices”, qui devront donc être discutées dès demain, poursuit le quotidien.

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