La  Ministre Marie-Luce Penchard, fournit ici (lettre réponse du 2 septembre 2011 au Psdt Lurel) quelques précisions sur les différents engagemntss de l’Etat en faveur de la Guadeloupe. Parmi ceux-ci, on note que l’Etat allait financer intégralement à hauteur de 590 M€ la reconstruction du CHU de Pointe-à-Pître et engagé prés de 60 M€ dans le cadre du Fonds Exceptionnel d’Investissement (FEI) sur pas moins de 35 projets programmés en Guadeloupe en 2009 et en 2010. Les passages soulignés sont d’Antilla.

Marie-Luce Penchard, lors d'une visite en Martinique (En compagnie de Serge Letchimy)

Monsieur le Président,

Je suis extrêmement surprise par les termes de votre courrier du 12 juillet dernier relatif au
financement, par l’Etat, des projets portés par la Région Guadeloupe.
Comment ne pas l’être?
Vous m’interrogez sur la suite que j’entends réserver à un certain nombre de demandes de
financement dont, pour la très grande part d’entre elles, ni moi, ni mon cabinet, pas même mes
services au Ministère de l’Outre-mer, n’avons eu connaissance jusqu’alors.
Vous dressez une longue liste de projets qui ne figurent pas, que l’on sache, dans les documents
de programmation 2007-2013 en cours d’exécution – ni dans les CPER, ni dans les POE – et dont
le Préfet de région n’avait pas été destinataire avant de recevoir copie de votre correspondance,
alors même que ces projets pourraient avoir vocation à s’inscrire dans la prochaine génération
des documents de programmation CPER/POE.
Et je suis d’autant plus surprise, qu’au-delà de ces projets sur lesquels je me permettrai de
revenir dans un instant, la lecture de votre lettre tend à laisser croire plus généralement que l’Etat
ne serait pas au rendez-vous des projets guadeloupéens.
C’est passer bien vite sous silence le soutien déterminant que l’Etat a apporté au plus fort de la
crise, en engageant prés de 60 M€ dans le cadre du Fonds Exceptionnel d’Investissement (FEI)
sur pas moins de 35 projets programmés en Guadeloupe en 2009 et en 2010. Au 31 décembre
dernier, le taux d’exécution de ces projets frôlait les 70% et, encore récemment, en plus des
engagements de financement déjà pris, je faisais débloquer, par exemple, prés de 400 OOO€ au
titre du FEI pour un dossier porté par la commune de Goubeyre.
Vous regrettez, par ailleurs, le peu de projets guadeloupéens retenus dans le cadre des
investissements d’avenir: c’est oublier que tous les appels à projets ne sont tout simplement pas
encore ouverts et, pour ceux déjà lancés, les résultats non encore connus; mais c’est oublier
aussi que la Guadeloupe est par exemple, l’unique DOM à avoir un projet lauréat de l’appel à
manifestation d’intérêt porté par l’ADEME (le projet MILLENER porté par EDF verra ses
principales expérimentations se tenir en Guadeloupe) .
Vous le savez bien, le Gouvernement a été et reste plus que jamais aux côtés des
guadeloupéennes et des guadeloupéens.
D’ailleurs, si d’aucuns jugeaient utile malgré ces quelques chiffres d’illustrer plus avant encore cet
engagement résolu de l’Etat en Guadeloupe, il suffirait pour cela de se pencher un instant sur les
orientations qui président au contenu des projets listés dans votre lettre.
Parmi les priorités, qu’on ne peut que partager, vous évoquez par exemple les projets de
réhabilitation relatifs à l’eau et à l’assainissement: vous n’ignorez pas que, depuis 2007 et
jusqu’en 2013, dans le cadre de la programmation CPER/POE, mon ministère intervient déjà à
hauteur de 7 M€ sur l’eau potable et que, sous réserve d’acceptation de la maquette révisée du
CPER, l’ONEMA a indiqué qu’elle s’engageait à verser 7 M€ supplémentaires sur
l’assainissement, ce qui revient à doubler son engagement par rapport à la maquette initiale.
S’agissant des transports et des projets de désenclavement terrestre et maritime, vous savez à
quel point je suis attentive à ce que les actions programmées dans le cadre du CPER soient
mises en route sans tarder. A cet égard, 2 M€ ont d’ores et déjà été engagés sur des opérations
prêtes.
Il en va de même des projets concernant l’enjeu si important des travaux de renforcement
parasismique, qu’il s’agisse des financements que l’Etat consacre à la mise aux normes du
logement social à hauteur de 10 M€ par an avec, en 2010, 6 M€ qui s’y sont ajoutés au titre du
FEI et du plan de relance; qu’il s’agisse encore des 3,3 M€ par an que l’Etat consacre à la
consolidation ou à la reconstruction des écoles.
S’agissant d’ailleurs des établissements scolaires, comment ne pas regretter que le renforcement
parasismique de la cité scolaire de Baimbrigde n’ai toujours pas fait l’objet du moindre
commencement de travaux par le Conseil régional, alors même que l’Etat a fait en sorte de
dégager un financement à hauteur de 20 M€ dès 2009.
Enfin, comme vous le savez, je me suis déplacée les 21 et 22 juillet derniers en Guadeloupe
accompagnée de Xavier Bertrand, Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé. A cette
occasion, nous avons annoncé que l’Etat allait financer intégralement à hauteur de 590 M€ la
reconstruction du CHU, ce qui constitue une avancée majeure à la fois pour les guadeloupéens
et le personnel hospitalier. Nous avons aussi souhaité contribuer à la réorganisation du service
des urgences, pour laquelle l’ARS a déjà investi 6 M€. Enfin, le soutien financier pour la
reconstruction de l’hôpital de Capesterre-Belle-eau avec Ephad sera poursuivi.
Pour ce qui concerne les projets nouveaux que vous avez listés et portés à ma connaissance
dans votre lettre du 12 juillet, le Président d’une grande collectivité ne peut ignorer à quel point il
importe d’envisager d’abord la programmation d’études préalables dans le cadre de la fin des
programmes 2007-2013 afin de disposer, le moment venu, de projets expertisés susceptibles
d’intégrer les futurs CPER et POE 2014-2020, en cohérence avec les priorités définies
conjointement par les partenaires financiers.
Vous le savez et la vérité exige qu’on le rappelle: l’Etat soutient et soutiendra toujours les projets
guadeloupéens qui contribuent à combler les retards en équipements véritablement structurants
dont nous avons besoin en Guadeloupe et qui contribuent efficacement à stimuler le
développement économique.
Cela suppose naturellement qu’au-delà des listes et énumérations, les projets soient
suffisamment avancés en termes de contenu concret et de plan de financement. Cela exige,
enfin, qu’au-delà du catalogue, ils s’inscrivent dans le cadre d’une véritable stratégie régionale de
développement économique et social.
Dans cette attente…  Marie-Luce PENCHARD

Partager.

Comments are closed.

Exit mobile version