Pour la première fois, un ancien président de la République a été condamné à de la prison ferme : Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence dans l’affaire des écoutes.

Martin Lemaire,

L’ESSENTIEL

  • Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence dans l’affaire dite “des écoutes” par le tribunal correctionnel de Paris ce lundi 1er mars. L’ancien président a été condamné pour cela à trois ans de prison, dont un ferme, une première pour un ex-chef de l’Etat, dont les deux coprévenus, Thierry Herzog et Gilbert Azibert, ont écopé des mêmes peines.
  • Nicolas Sarkozy, qui va faire appel de cette condamnation, est ressorti libre de la salle d’audience et n’ira pas en prison. Comme le permet le code de procédure pénal, le tribunal a estimé que l’ancien président pouvait bénéficier d’aménagement de peine et purger ses années de prison libre, mais sous condition. Le fait qu’il puisse être placé sous surveillance à domicile via un bracelet électronique a été évoqué par le tribunal. L’appel est suspensif et la peine n’est donc pas effective.
  • En résumé, Nicolas Sarkozy est reconnu coupable, depuis ce lundi, d’avoir tenté de corrompre Gilbert Azibert dans le but d’obtenir un non-lieu dans une autre procédure judiciaire, celle qui le liait à l’époque à Liliane Bettencourt. Selon le tribunal correctionnel de Paris, l’ancien président a donc bien tenté, au milieu des années 2010, d’obtenir de la part du magistrat des informations confidentielles le concernant et de faire obstruction à l’enquête – une annulation de la saisie de ses agendas présidentiels a notamment été évoquée. Dans le deal, un appui pour une promotion prestigieuse du magistrat aurait été promise par l’ancien président. Tout cela a fait suite au travail des enquêteurs, qui ont mis au jour des conversations téléphonique entre Nicolas Sarkozy et son avocat de l’époque, Thierry Herzog, sur la fameuse ligne officieuse d’un téléphone portable prépayé au nom de “Paul Bismuth”.
  • Gérald Darmanin a fait part de son soutien à Nicolas Sarkozy, lors d’un déplacement à Alès (Gard), ce lundi 1er mars. “Chacun sait l’affection et le respect que j’ai pour Nicolas Sarkozy qui a été un grand président de la République et qui, en ces moments difficiles, a mon soutien amical. Je n’oublie pas tout ce qu’il a apporté à notre pays”, a-t-il déclaré. Le ministre de l’Intérieur a été son porte-parole lors de la campagne présidentielle de 2014
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