Un bovin a été déchlordéconé en moins de 46 jours grâce à l’accompagnement du GDSM. Un pas de plus vers la décontamination des viandes martiniquaises. L’organisation prévoit de pousser son projet beaucoup plus loin, en aidant le plus d’éleveurs possible dans leur production.

C’est une bonne nouvelle pour les amateurs de viande locale. Un bovin Gros-Mornais a été déchlordéconé, en moins de 46 jours. Cette opération a pu être réalisée grâce à l’encadrement du GDSM (groupement de défense sanitaire de la Martinique), soutenu par la préfecture de Martinique ainsi que l’État, dans le cadre du plan Chlordécone IV. Une action qui donne un nouveau souffle d’espoir à propos du processus de réparation.

Le GDSM s’est donné pour mission de permettre aux éleveurs possédant des animaux avec un taux de contamination élevé, d’éliminer toutes traces de chlordécone dans leur sang. Pour les aider, cette organisation va dans un premier temps mettre en place un diagnostic pour cibler la source de la contamination et établir le risque que les animaux soient chlordéconés. Dans un deuxième temps, elle mettra en place avec les éleveurs, un plan de décontamination. Dans le cas de Louis Millon, éleveur du Gros Morne, il a dû faire en sorte de pouvoir nourrir son animal avec de la nourriture saine. Pour y parvenir, il donnait de l’eau de pluie à ces bœufs et les nourrissait avec de l’herbe non chlordéconé. Pour compléter, ses animaux étaient isolés dans des boxs mobiles et régulièrement déplacés, selon leurs besoins. A savoir qu’il fallait jusqu’à présent attendre 6 mois pour ne plus que l’animal soit contaminé par le Chlordécone.

Pour réussir cet exploit, cet éleveur possédait déjà tout ce dont il avait besoin. C’est là où cela devient un problème. Tous les éleveurs n’ont pas forcément les moyens nécessaires pour décontaminer leur production de viande. Le rôle du GDSM est donc de pouvoir pousser beaucoup plus loin l’accompagnement de ces producteurs. Pour y arriver, l’organisation peut aller jusqu’à devoir leur donner une aide, au niveau du matériel. “Nous étudions les cas de chaque éleveur et nous agissons en fonction de leurs besoins, explique Carole Beugnet, chef de projet GDSM. Il s’agit en quelque sorte d’une aide financière, même si elle n’est pas directe. Nous faisons donc en sorte de fournir aux éleveurs une aide matérielle, si les conditions sont nécessaires et qu’ils ne peuvent pas suivre correctement un plan de décontamination. Bientôt, il sera possible pour nous de permettre à ces personnes de bénéficier d’une aide alimentaire”

La question est maintenant de savoir s’ il sera possible dans les années à venir de multiplier ce genre d’action et par la même occasion ne plus jamais laisser les martiniquais manger de la viande empoisonnée. Le GDSM reste positif à ce sujet. “Il y a déjà peu d’animaux qui ont un fort taux de contamination à la chlordécone en Martinique, reprend Carole Beugnet. Notre objectif est de faire en sorte qu’il n’y en ait plus. Nous n’hésitons donc pas à encourager les éleveurs et leur rappeler qu’il est possible pour eux de générer une production de viande sans chlordécone. Il faut les motiver à continuer leur production tout en leur donnant les atouts nécessaires pour qu’elle soit saine.”

C’est un objectif 0 chlordécone dans l’assiette qui est lancé. En attendant de pouvoir aider beaucoup plus de producteurs, l’organisation prévoit pour le moment de réussir à en aider au moins une centaine, d’ici la fin de l’année.

Thibaut Charles

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