Souvent confondue à tort avec une courtisane, la geisha se définit par sa pratique des arts traditionnels japonais. Elle vend ses talents afin de tenir compagnie et distraire de riches hommes d’affaires lors d’occasions spéciales telles que des banquets ou soirées prestigieuses. Danse, musique, discussion, les geisha collectionnent les qualités artistiques et sociales. Elles se distinguent par leur raffinement, leur culture générale et leur beauté. SOURCE : https://universdujapon.com/

Découvrez l’univers mystérieux et voluptueux des geisha ainsi que leur rôle dans la conservation des traditions séculaires.

❔ Signification du mot japonais « geisha »

Le nom « geisha » est composé de deux caractères que l’on peut traduire par « art » et « personne ». Littéralement, le mot signifie « Personne qui pratique les arts ». La geisha est donc avant tout une artiste japonaise. Elle dispose des compétences essentielles pour divertir ses clients tout en valorisant les traditions ancestrales. La geisha, de par sa délicatesse et sa force, fait partie du monde des fleurs et des saules (karyūkai).

apprentie geishaApprentie geisha (maiko) dans une maison de geisha (okiya) sous la surveillance de la “mère” (okâsan). 

🌸 Origine et évolution du métier de geisha

Le concept de muse artistique est apparu pour la première fois en 794 sous le règne de l’empereur Kamu qui convia des danseuses pour distraire les samouraïs et guerriers. C’est cette association d’art et de divertissement qui donna naissance, plus tard aux geishas que l’on connaît aujourd’hui.

La tendance se développa à l’ère Edo dans l’ancienne capitale du Japon. Petit à petit, les danseuses cultivèrent d’autres talents comme le chant, la poésie, la musique classique et l’art de la conversation. Elles étaient souvent invitées aux banquets (ozashiki) en tant que dames de compagnie pour servir le saké et divertir la noble clientèle.

Saviez-vous que les premières geisha officielles étaient des hommes ? De nombreuses femmes appelées onna geisha, ont ensuite rejoint le métier jusqu’à devenir majoritaires. Ce n’est qu’à partir de 1800, que la profession devient exclusivement féminine.

Au cours des années, le métier de geisha fut officiellement reconnu et s’en suivit un code de conduite très strict. La croissance de la profession est associée à l’émergence des maisons de thé.

geikoPhotos de geiko dans le Temple Ryuhonji. ©kyoto flowertourism/Flickr.

Alors qu’elles étaient des centaines de milliers pendant la période Edo et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les geishas se font de plus en plus rares. Elles n’étaient plus que 15 000 au 19e siècle et on en compte à peine 200 aujourd’hui, principalement dans le quartier de Gion.

En effet, pendant la guerre le gouvernement a fermé les « villes fleurs » pour recruter les geishas à l’usine. De plus, les jeunes filles ont désormais l’obligation de terminer le collège avant de s’orienter vers ce métier.

Si le nombre de professionnelles a très fortement diminué par rapport à l’époque, il semble avoir un regain d’activité grâce aux médias. Ainsi, le nombre d’apprenties geisha (maiko) est en progression.

👉 Le rôle de la geisha

La geisha, appelée également geiko, est une hôtesse qui maîtrise les arts traditionnels japonais. Dévouée à son pays, elle incarne à elle seule le folklore et la culture japonaise avec raffinement et élégance. D’apparence soignée, elle présente une esthétique parfaite, avec un maquillage travaillé, un chignon impeccable, un kimono japonais en soie et un éventail qu’elle manie avec brio.

La geisha maîtrise les danses, le chant et la musique. Elle joue du shamisen (instrument à cordes) et du taiko (tambour). La cérémonie du thé, les jeux, la poésie, la calligraphie et l’art de la conversation n’ont pas de secrets pour elle. Par ailleurs, sa culture générale est particulièrement riche. Enfin, jusqu’au 20e siècle, la geisha est considérée comme une ambassadrice de mode.

festival Miyako Odori - spectacle de geishaReprésentation de geisha lors du festival Miyako Odori qui se déroule les 3 premières semaines d’avril à Kyoto.

Ces hôtesses ont donc toutes les qualités requises pour vous faire passer un excellent moment en émerveillant à la fois vos yeux et votre esprit. Elles travaillent principalement dans les maisons de thé (ochaya) et les restaurants pour animer des banquets et divertir les clients aisés.

Intégrées auprès des cercles des hommes influents et gardiennes des coutumes japonaises, elles tiennent un rôle important dans la société. Par ailleurs, ce métier est très respecté au Pays du soleil levant où la compagnie d’une geisha reste un grand privilège.

🙈 Confusion entre geisha et prostituée

Si par extension, les geisha sont réduites à la prostitution, notamment dans l’esprit des Occidentaux, cette pratique est officiellement exclue de la profession depuis le 18e siècle.

La confusion vient de plusieurs facteurs. Tout d’abord, les geishas et les prostitués se partageaient les mêmes quartiers. C’est-à-dire les kagai, ou rues dédiées au plaisir. Tout comme les courtisanes, elles fréquentaient les mêmes maisons de thés, au service d’une clientèle fortunée.

Bien qu’exclues du métier à l’origine, les faveurs sexuelles étaient possibles. Il était alors courant, à l’ère Edo, d’accorder ces pratiques ou encore de vendre la virginité des geisha au prix fort.

D’autre part, certaines prostituées de hauts rangs avaient une façon de s’habiller et de se maquiller similaire aux geisha.

Enfin, les médias ont contribué à la diffusion des idées reçues à travers les œuvres littéraires et cinématographiques telles que Mémoires d’une geisha.

Quoi qu’il en soit, la prostitution ne fait pas partie des fonctions des geisha d’aujourd’hui.

✍ Formation de la geisha

Ne devient pas geisha, qui veut. Si de nombreuses jeunes filles japonaises rêvent de devenir geisha, le métier demande au moins 5 ans de formation et un apprentissage très strict.

Autrefois les petites filles rejoignaient les maisons des geisha (okiya) dès l’âge de 6 ans. Cette époque est heureusement révolue. En effet, il faut être âgé de 15 ans au minimum et avoir terminé le collège pour devenir geisha.

maikoPhotos de maiko dans le Temple Ryuhonji. ©kyoto flowertourism/Flickr.

Pendant 5 ans, les élèves geisha (maiko) apprennent tous les codes de conduite associés au métier. Elles étudient les règles de bienséance, l’art de l’habillement, du maquillage, la façon de se tenir, de se déplacer et de s’asseoir avec élégance. Cela ne vous rappelle pas un peu Miss France ?

Elles apprennent également les arts traditionnels tels que la danse, le chant, le service du thé, la composition florale, ou la littérature. A terme de leur formation, les geisha excellent dans tous les domaines artistiques.

Les maiko accompagnent les geiko dans leur vie quotidienne et à leur rendez-vous. Elles entretiennent un lien fort avec leur aînée et apprennent à se faire une place dans la communauté très fermée de la bourgeoisie.

👘 Code de conduite des geisha

De nombreuses règles régissent la vie des geisha. En effet, leur devoir de raffinement les oblige à contrôler tous leurs gestes pour respecter ce code très strict. Ainsi, les jeunes femmes ne sont pas libres d’aller où elles le souhaitent ni de faire ce qu’elles veulent car elles sont obligées de suivre des critères bien précis respectant les traditions.

Maison des Geisha

En général, les geishas vivent dans les okiya des villes fleurs (hanamachi) à Kyoto. Ces maisons sont composées d’une mère (okâsan) et de plusieurs geisha qui vivent sous le même toit avec parfois du personnel pour aider à la cuisine ou au ménage. L’okasân éduque et prend sous son aile les jeunes filles pendant leur formation.

Regardez en vidéo la préparation d’une geiko :

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Affiche YouTube

 

Maquillage traditionnel

Les geisha et plus particulièrement les maiko ont un maquillage très reconnaissable. Le teint est recouvert de blanc à l’aide de poudre de riz pour rappeler les masques japonais. La bouche est en partie teintée de rouge. Le regard est souligné de noir avec des touches de rouge au coin des paupières et sur les sourcils. Certaines geishas colorent leurs dents en noir (signe de beauté autrefois au Japon). On est d’accord, les goûts sont subjectifs 😅

Le maquillage des geishas plus expérimentées est plus discret pour révéler leur beauté naturelle et contrairement à la maiko qui laisse sa lèvre supérieure blanche, c’est uniquement cette dernière qui sera colorée, signe d’une geisha accomplie.

Coiffure

Elles portent de longs cheveux noirs remontés en chignon traditionnel tenu par des épingles et agrémenté de décors floraux. De nos jours, la plupart des geishas utilisent une perruque pour ne pas abîmer leurs cheveux et obtenir un résultat impeccable sans trop d’effort. Les coiffures des geishas confirmées sont moins élaborées que celles des maiko.

Tenue vestimentaire

Chaque détail de la tenue révèle l’expérience et le rang des geishas. Il faut savoir que certains costumes pèsent plus de 20kg ! Les maiko portent un kimono traditionnel coloré avec une large ceinture (obi) très voyante, alors que les geiko arborent une tenue plus discrète avec des motifs plus sobres. Les sandales, ou geta, sont munies de semelles en bois plus ou moins épaisses. Ces dernières indiquent le rang de la geisha, tout comme la couleur des lanières.

Journée type d’une geisha

Au cours de la journée, la geisha développe ses compétences artistiques et culturelles afin d’être toujours au top. Elles passent également de nombreuses heures à soigner son apparence. En fin d’après-midi, elles se rendent discrètement dans les maisons de thé en empruntant les petites rues pour accueillir des hommes d’affaires fortunés.

📌 Questions pratiques : Rencontrer des geisha

Lors de votre prochain voyage au Japon, vous souhaiteriez rencontrer une Geisha pour vous immerger dans le folklore japonais et percer le mythe nippon ? Tout d’abord, sachez que ces dames de compagnie sont devenues très rares, toutefois vous pouvez encore en apercevoir notamment dans le quartier de Gion où elles vivent.

geisha dans la rue

Où peut-on voir des geisha ?

On trouve essentiellement les geisha et les maiko à Kyoto et plus précisément dans les hanamachi tels que Gion, Pontochō, Kamishichiken et Miyagawachō.

Si vous en avez les moyens, je vous conseille de réserver les services d’une geisha auprès d’une maison de thé, d’un restaurant ou d’un hôtel. Il faut parfois avoir de bons contacts pour y parvenir car la plupart des clients sont choisis sur recommandation.

Sinon, vous pouvez parfois les croiser en vous baladant à Gion, le soir lorsque les geisha se rendent sur leur lieu d’activité ou terminent leur travail.

Il est également possible de voir un spectacle de geisha lors de représentations publiques ou touristiques. Si la vieille capitale n’est pas sur votre route, vous pouvez également les apercevoir dans les hanamachi de Tokyo à Asakusa, Shimbashi ou dans district de Kagurazaka par exemple.

Tarif d’une geisha

Il faut savoir que le tarif est très élevé. En effet, comptez au minimum 2000 à 8000 yens pour un spectacle et trois fois plus pour une prestation privée. Aussi, vous recevrez la facture un peu après la soirée. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un grand privilège et que cette dame de compagnie vous fera passer un moment magique dont vous vous souviendrez longtemps.

Désormais, vous savez tout sur les geishas et leurs mystères. Véritables artistes, ces femmes belles et talentueuses continuent de faire rêver les Japonais comme les touristes. On ne sait jamais peut-être auriez-vous la chance d’en croiser une lors de votre prochain périple au Japon ?

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