Publié le 27/01/2022 14:59
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“Dès l’enfance, quand on est asiatique ou noir, on peut être convaincu de tous les préjugés qui nous visent.” Conversation entre Grace Ly et Rokhaya Diallo sur le racisme ordinaire.

Dire à une femme noire que c’est une panthère, dire à une femme d’origine maghrébine que c’est une gazelle, dire à une femme asiatique que c’est une geisha, c’est non.” Brut a réuni Grace Ly et Rokhaya Diallo pour une discussion sur le racisme ordinaire. Qu’elles l’aient vécu ou qu’elles en aient été témoins, voici ce qu’elles en pensent. Tout d’abord, la première chose à proscrire est de demander de quel pays on est originaire avant de raconter des potentielles vacances passées dans ce pays. “Ou dans un pays qui n’a rien à voir ou nous dire : “Ah, t’es originaire du Sénégal ? J’ai vu un documentaire sur le Mali hier, c’était trop intéressant“”, relate Rokhaya Diallo, journaliste, autrice et réalisatrice.

Des “représentations grossières”

Grace Ly et Rokhaya Diallo pointent également leur invisibilisation dans les productions culturelles, que ce soient dans les livres ou encore au cinéma. “Ça m’a affecté dans mon estime de moi, parfois dans ma légitimité“, confie même Grace Ly. Rokhaya Diallo, elle, se souvient d’une représentation grossière des personnages d’origine africaine. “J’ai vécu la grande époque et très triste époque des grandes famines en Éthiopie et en Somalie, donc c’est vrai que tout ce qu’on associait à l’Afrique, c’était la famine“, déplore-t-elle.

Rokhaya Diallo et Grace Ly rappellent enfin que des préjugés et des discriminations peuvent s’opérer entre les communautés elles-mêmes. “Moi, on m’a déjà dit en tant que personne asiatique : “Vous êtes bien, vous êtes bien plus intégrés que les noirs et les arabes.” J’ai déjà entendu ce genre de phrase qui est clairement raciste, qui nous divise et nous oppose les uns des autres“, conclut Grace Ly.

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