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©O. Duflo

Pour les journalistes du New York Times, les rôles des hauts placés dans le trafic de stupéfiants, d’armes et de blanchiment d’argent en Haïti, ont été exposés dans un document rédigé par le président, Jovenel Moïse. Le contenu était si explosif qu’il aurait motivé son assassinat.

Caroline Popovic • Publié le 13 décembre 2021 à 14h33, mis à jour le 13 décembre 2021 à 14h36

Selon le récit de  Maria Abi-Habib, journaliste au New York Times, le président défunt, Jovenel Moïse s’apprêtait à livrer son document aux autorités américaines.  

En tête de la liste des personnes accusées de trafics illicites par Jovenel Moïse, il y avait Michel Martelly, ancien président d’Haïti et son beau-frère, l’entrepreneur Charles Saint-Remy.

Pour protéger leurs activités illégales, ces 2 hommes, qui ont propulsé Jovenel Moïse au pouvoir en 2017, ont encadré les faits et les gestes du nouveau président.

La nomination de chaque ministre a dû être validé par Martelly ou par Saint-Remy.  Afin de surveiller les actions du nouveau président, Michel Martelly a placé son homme de confiance, Dimitri Hérard à la tête de la garde rapprochée de Jovenel Moïse.  

Lors de la nuit du 7 juillet 2021, c’est Hérard qui a ouvert la barrière de la résidence du président aux assassins. Il a déclaré que les hommes étaient des officiers de l’Agence Anti-Drogue des États-Unis, la DEA.  Et lorsque le président Moïse a demandé de l’aide, Hérard ne s’est pas déplacé.

Scier la branche sur laquelle on est assis

Jovenel Moïse est devenu président grâce à l’appui de Michel Martelly qui lui, ne pouvait pas se présenter pour un deuxième mandat consécutif. 

Moïse était censé “garder le siège au chaud” pour Martelly qui semblait envisager une candidature en vue de la prochaine présidentielle  

 


Au centre, Michel Martelly rend son écharpe de président d’Haïti en 2016. • ©archives

Agacé d’être la marionnette, Jovenel Moïse, (lui-même accusé de corruption), aurait décidé de démanteler les réseaux illégaux de Michel Martelly et de Charles Saint-Remy entre autres.

Le président Moïse voulait nationaliser un port maritime, propriété des proches de Michel Martelly et lieu soupçonné de transit de la drogue et des armes.

Jovenel Moïse voulait développer des projets agricoles à l’endroit où se trouvaient des pistes d’atterrissage sauvages utilisés par les avions non identifiés en provenance du Venezuela et de Colombie.

Selon les témoignages recueillis sur place par les journalistes du New York Times, des voitures de la police transportaient les marchandises déchargées des avions.

Jovenel Moïse aurait donné l’ordre de détruire les pistes. Peu de temps après, il a été assassiné.

C’est Martine Moïse, la veuve du président, qui a entendu les échanges entre les tueurs qui voulaient à tout prix trouver le document du président. 

L’enquête judiciaire piétine, ce qui arrange ceux et celles pointés du doigt par les écrits du président défunt. Ces derniers restent introuvables à ce jour.          

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