Le  Brésil de Lula a organisé ces 8 et 9 août un sommet international pour la forêt amazonienne. Un enjeu crucial qu’Emmanuel Macron a semblé pourtant dédaigner.

Cette forêt tropicale est la plus grande réserve de biodiversité au monde et elle joue un rôle fondamental dans la stabilité climatique régionale et mondiale en aspirant le carbone dans ses sols et en relâchant de l’oxygène dans l’atmosphère.

Sans elle, l’humanité perd une alliée importante dans la lutte contre le dérèglement climatique.

La sauvegarde de l’Amazonie est  un projet  objet  de ce sommet qui, à Belém, a réuni pour la première fois les huit pays qui ont cette forêt en partage.

La France a une responsabilité en Amazonie du fait de la Guyane française .

Message lu au nom du président de la République française. (Extrait)

“Monsieur le président Lula, Messieurs, les présidents,

… à confirmer l’engagement fort de la France pour la protection des forêts et de l’Amazonie en particulier.

la forêt est dans la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité.

En 2022, 4 millions d’hectares ont disparu des forêts primaires tropicales qui stockent le plus de carbone et de biodiversité à l’échelle de la planète. Ce sont 2,5 gigatonnes d’émissions de CO2 qui ont été générées en plus, soit l’équivalent d’une année d’ émissions fossiles de pays comme l’Inde. Il est urgent … de mettre un terme à la déforestation.

Il faut trouver des solutions concrètes à nos problèmes communs, non pas en mettant sous cloche, les forêts tropicales mais en associant les populations qui vivent dans la forêt de la forêt, et qui en sont les premières gardiennes.

De nombreux engagement ont été pris : à Glasgow en 2021, nous nous sommes engagés à stopper la déforestation d’ici 2030 à Montréal en 2022, nous nous sommes engagés à sauver 30 % des terres et des mers mais nous devons aller plus loin.

Il est impératif de mener ce combat de manière intégrée, de lutter à la fois contre les fléaux de la déforestation, de la pollution et de l’orpaillage illégal en Amazonie, tout en défendant les populations qui la peuplent. Ce combat ne peut être que collectif et régional


Les huit pays de la région (Brésil, Bolivie, Colombie, Guyana, Pérou, Venezuela, Equateur et Suriname) membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), créée en 1995 ont  signé une déclaration commune entérinant la création d’une nouvelle alliance, appelée “Alliance amazonienne de combat contre la déforestation”, afin de préserver la plus grande forêt du monde, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour”.

“La forêt tropicale n’est ni un vide à occuper ni un trésor à piller. C’est un parterre de possibilité qui doit être cultivé”,

a déclaré le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, à l’ouverture de travaux.

Des envoyés de Norvège et d’Allemagne, principaux financeurs du Fonds Amazonie, ont également participé aux travaux. À l’exception de la France, d’Emmanuel Macron, pourtant invité  par le président Lula, représenté  par son ambassadrice au Brésil, Brigitte Collet, malgré la situation stratégique de la Guyane à 90% recouverte par la forêt tropicale.

La déclaration commune publiée à l’issue du premier jour du sommet , un  document de 22 pages et divisé en 113 points appelle à redoubler d’efforts pour réduire la déforestation, par la création d’un centre de coopération policière pour lutter contre l’orpaillage.

Des observateurs en faire remarquer qu’il s’agi  surtout d’un consensus de façade, où de nombreuses divergences ont entaché ce sommet, notamment entre la Colombie et le Brésil autour de projets d’exploration pétrolière en Amazonie.

Toutefois, les sept premiers mois du mandat de Lula, la déforestation a déjà reculé de 42,5% en comparaison à la même période l’année passée, sous l’ère Bolsonaro.

Le “point de bascule” de l’Amazonie, à savoir la destruction de plus d’un cinquième de la forêt  qui pourrait la faire alors basculer en savane,  pourrait être enclenché vers 2050, selon les experts du Giec.

Plus l’on déforeste, plus l’on perturbe le cycle de l’eau de l’Amazonie et plus l’on tend vers son assèchement. Et franchir ce point de non-retour aurait des conséquences considérables pour  tout le continent sud-américain,  les pluies qui tombent au nord de l’Argentine, dans le sud du Brésil, au Paraguay et l’Uruguay viennent de l’Amazonie.

Une baisse des précipitations est d’ailleurs déjà observée dans le Mato Grosso dans la région du Cerrado au sud du Brésil, où domine la culture du soja destinée principalement à l’exportation pour les filières agricoles européennes. “Les agriculteurs s’y sont massivement reportés, faute de pouvoir étendre leur culture en Amazonie, en raison notamment de la loi prise par l’UE pour empêcher la commercialisation de produits issus de la déforestation”.

Le poumon vert de la planète peine donc à reprendre son souffle à l’issue de ce sommet régional, sorte de répétition générale avant les grands rendez-vous internationaux pour le climat, que seront la COP28 à Dubaï cet automne et surtout la COP30 qui a aura aussi lieu à Belèm. Laissant ainsi quelques mois aux pays de l’OTCA pour s’accorder et parler d’une seule voix.

Gdc

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