Un montant de plus d’un milliard de dollars, en surfant sur la bulle et en revendant opportunément leurs stock-options.

Repéré par Céline Deluzarche sur The New York Times

31/07/2020 à 6h43

Alors qu’on n’attend pas de vaccin contre le Covid-19 avant 2021 selon le meilleur des scénarios, les dirigeant·es des start-ups qui sont en train de les développer ont déjà encaissé des profits substantiels.

Selon le New York Times, les hauts cadres des onze principales entreprises de biotech impliquées dans les recherches ont déjà empoché plus d’un milliard de dollars [850 millions d’euros] depuis le mois de mars.

Dans la plupart des cas, ces rémunérations sont liées à des plans de stock-options, dont la valeur s’est envolée en même temps que les cours boursiers de ces firmes –et qui, sait-on jamais, ont été vendues avant que le soufflet n’ait eu le temps retomber.

Le cours de Regeneron, une biotech qui développe un traitement à base d’anticorps contre le coronavirus, a ainsi bondi de 80% depuis le mois de février. Les principaux cadres exécutifs du groupe ont entre-temps revendu les parts dont elles et ils pouvaient se délester, empochant 700 millions de dollars au passage. Son dirigeant, Leonard Schleifer, a ainsi gagné 178 millions de dollars en une seule journée au mois de mai, rapporte le New York Times.

Moderna, qui enchaîne les communiqués de presse vantant les résultats prometteurs des essais de son vaccin, a vu son cours de bourse tripler depuis janvier. Ses dirigeant·es ont encaissé 248 millions de dollars de stock-options.

Profiter de la bulle

Mais le cas le plus emblématique de cette rafle est celui de Vaxart, une biotech d’à peine quinze personnes dont la valeur en bourse a été multipliée par six à la suite de l’annonce de sa participation à un programme gouvernemental d’essai sur un vaccin. Son PDG, Andrei Floroiu, arrivé seulement quelques semaines auparavant et qui avait reçu 4,3 millions de stock-options lors de son embauche, a vu son cadeau de bienvenue passer à plus de 28 millions.

Ces comportements flirtent parfois avec les limites de la légalité: les bénéficiaires des stock-options sont en principe tenu·es de les conserver un certain temps avant de les revendre. Par ailleurs, ces communiqués qui excitent tant les investisseurs et font grimper les cours de bourse jusquà des sommets himalayens reposent bien souvent sur des réalités enjolivées. Vaxart a bien été sélectionnée pour participer à un essai clinique, mais ne fait pas partie des bénéficiaires directes des fonds. Malgré leurs assertions, Moderna, Regeneron, Novavax ou Inovio n’ont pas la moindre preuve concrète qu’elles parviendront à mettre sur le marché un vaccin dans un court délai.

De plus, pas moins de 150 candidats sont en course pour créer ce fameux sérum anti-Covid. À supposer que l’un ou plusieurs d’entre eux parviennent à mettre au point un vaccin efficace et sans effets secondaires, leurs profits potentiels n’atteindront jamais la valeur que leur attribue leur cours de bourse.

Leurs dirigeant·es le savent pertinemment, raison précise pour laquelle elles et ils s’empressent d’encaisser leurs gains, avant que la bulle en vienne à éclater.

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