« Donc tu pètes une statue à Schoecher , tu descends à Fort-de-France tu déboulonnes  une autre statut avec l’aide d’un groupe électrogène tout ça en face de la cour d’appel et à deux pas de la police mais que faisait le préfet?                                                 Réponse : « il devait compter les ananas ! »

Au-delà de la question pleine d’humour que pose le caricaturiste Gabourg et que beaucoup ont du se poser tout autant dans leur for intérieur on pressent des problématiques plus inquiétantes pour la communauté martiniquaise.

A l’évidence les services de l’ordre ne pouvaient ignorer l’atteinte portée ainsi à des biens publics, éléments de notre patrimoine  de notre histoire commune. Quelque soit l’interprétation que l’on peut avoir de cette histoire complexe et surtout mal ( ou pas du tout ) enseignée à nos enfants.

L’allusion au préfet qui devait être occupé à « compter des ananas » ressort d’une affichette officielle, émanant  des services de l’État, pour inciter au respect de la fameuse distanciation sociale propre à éviter la propagation du virus et qui pour marquer l’espace  à respecter a utilisé des reproductions d’images d’ananas. Le préfet s’est excusé de ce choix, sans que – je l’avoue humblement- l’offense ayant pu en découler ait été explicite à mes yeux.

Plus sérieusement on peut se poser la question de la raison de la passivité des forces de l’ordre. La statue de l’abolitionniste, à l’entrée de la commune de Schoelcher est située à une trentaine de mètres du poste de police du bourg.
Celle de Fort-de-France, face à la Cour d’appel (gardée en permanence) est à un clin d’œil du commissariat de Fort-de-France, rue Victor Sévère …

Alors que conclure?  Tout d’abord que les services de maintien de l’ordre public sont tout à fait insuffisants donc inefficaces.
Que l’on peut être trucidé sous les fenêtres des commissariats ou postes de police sans que les fonctionnaires ne puissent bouger le petit doigt, car en nombre insuffisants pour être opérationnels.

Autre hypothèse, l’ordre avait été donné de ne pas intervenir pour ne pas envenimer les choses. Si c’est ce qui s’est passé, le plan était mal conçu parce qu’en fait ces personnes ont largement su bénéficier du côté spectaculaire des images tranquillement prises des opérations de destruction, diffusées sur les réseaux sociaux, reprises par la presse française.

Reste un goût amer ressenti par une  majorité de citoyens de ce pays qui se sont émancipés du doudouisme schoelcheriste et qui savent que leurs ancêtres, au prix de luttes et de terribles souffrances ont conquis leur liberté. Dont celle de pouvoir « péter » sans grandes conséquences des éléments de notre patrimoine, de notre bien commun.

Gérard Dorwling-Carter

 

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