Ce jeudi 10 mars, l’After Work de Tous Créoles dédié aux coulisses de la Transat Jacques Vabre était un moment de partage très intéressant, à plus d’un titre.

Des Hommes et Femmes motivés, réunis et soudés pour l’organisation d’une manifestation nautique d’envergure, c’est ainsi que je définirais ce moment de partage.

En effet, l’association “Martinique Transat” à l’initiative, et organisatrice de l’arrivée à la Martinique de cette formidable course nous racontait la genèse puis les étapes de l’organisation de celle-ci.

Jean Trudot et Damien de Longueville, ont avec humour et passion conté leurs rencontres avec les organisateurs de la course, Madame Tabarly, l’adhésion des sponsors privés et publics, le Maire de Fort de France Didier Laguerre, la Présidente du CMT, le Groupe Bernard Hayot…et de différents autres intervenants, sponsors et décideurs pour le choix de la Martinique comme destination d’arrivée.

Une rencontre conviviale organisée par l’Association “Tous Créoles” présidée par Gérard Dorwling-Carter.

Nous ne pouvons que remercier “Martinique Transat” et ses partenaires d’avoir su mettre la destination Martinique à l’honneur aux niveaux national et international, et d’avoir montré qu’avec beaucoup de volonté, de travail, d’acharnement tout est possible.

Ceux qui n’ont pas fait le déplacement  pour cet After Work ne connaîtront pas l’anecdote du drapeau bleu “béni” de cette magnifique arrivée dans la plus belle Baie du monde : celle de Fort de France.

Philippe Pied

Vous trouverez ci-dessous l’article de Mike Irasque et les interviews de MM. Villageois et Laguerre, publiées sur Antilla un peu avant la Transat

Transat Jacques Vabre : la Martinique, terre d’arrivée

Ainsi c’est la Martinique et Fort-de-France qui ont été choisies par les organisateurs de la prestigieuse Transat Jacques Vabre, pour l’arrivée de la 15ème édition de la réputée course nautique, en novembre prochain. Les ‘’chevilles ouvrières’’ de l’événement en ont récemment présenté les contours et enjeux, sur le site de notre Grand Port Maritime.  Présentation non-exhaustive.

Plus précisément, quatre ‘’classes’’ de bateaux (Class 40, Imoca, Multi 50 et Ultimes) quitteront la ville du Havre, en Normandie, le 07 novembre prochain ; ces bateaux emprunteront alors trois parcours différents (et à n’en pas douter hautement exigeants) mais pour une arrivée commune en baie de Fort-de-France (au niveau du ‘’Terminal de croisières’’ de la Pointe Simon). Des durées de courses qui seront donc différentes selon les parcours et classes d’embarcations (de 13 à 20 jours, selon les organisateurs). Au programme des « réjouissances » attendant les skippers compétiteurs ? Le Golfe de Gascogne, le Cap-Vert, l’Equateur, l’archipel brésilien ‘’Fernando de Noronha’’, sans oublier la zone redoutée dite du ‘’Pot au Noir’’ (une zone météorologique « très instable »).

Une course qui, en outre, s’inscrit dans la ‘’route maritime’’ du café, empruntée par les navires marchands du 17ème siècle. A ce titre, l’Histoire entre la production de café et la Martinique – ‘’berceau’’, dès le 18ème siècle, de cette production vite mondialisée – a peut-être constitué l’une des motivations des organisateurs quant au choix de notre pays comme terre d’arrivée de cette prestigieuse compétition. Une arrivée-événement qui devrait donc valoriser, également, la production de café martiniquaise, et peut-être – Jacques Vabre étant une entreprise au poids international dans cette production – contribuer au développement de cette filière sous nos cieux. A suivre… .

Mike Irasque


A l’issue de cette présentation nous avons successivement échangé avec Jean-Rémy Villageois, le président du Grand Port Maritime de la Martinique, et avec Didier Laguerre, le maire de Fort-de-France.


Jean-Rémy Villageois : « Il n’y a pas beaucoup de courses de cette envergure, donc là on a ramené un beau ‘’bébé’’… »

Jean-Rémy Villageois, le président du Grand Port (MI)

ANTILLA : Quelle est la « genèse » de l’implication du Grand Port dans ce projet ?

Jean-Rémy VILLAGEOIS : C’est une histoire de gens qui se connaissent, qui ont une sensibilité à la voile de haut niveau, de compétition, de gens qui ont une vision pour la Martinique, notamment d’élu.e.s politiques qui ont envie de développer l’image de l’île comme répondant aux attentes mondiales, et aussi de techniciens, qui diront ce qui est possible ou pas. Il y a également des intérêts publics – je représente l’intérêt général – et privés, c’est-à-dire des gens qui investissent de l’argent pour des retombées économiques. Donc c’est cette ‘’équipe’’ qui a bien fonctionné, autour de la passion de la voile.

En quoi consistera, par exemple, le travail que devra mener le Grand Port pour cette arrivée en Martinique ?

On va mettre à disposition une partie de l’appontement de la Pointe Simon (à Fort-de-France) qui a l’avantage d’être en ‘’cœur de ville’’ et qui est très grand. D’ailleurs une partie de cet appontement est suffisante pour ‘’loger’’ les plus grands bateaux. Mais ça demandera des aménagements parce que cet appontement est très haut sur l’eau, et même si certains bateaux sont grands ils sont quand même assez bas, donc il faudra mettre des pontons flottants, etc. Il y aura donc plusieurs aménagements, assez coûteux, à mettre en place, et il faut bien sûr qu’ils soient solides. Et puis il y a la partie régalienne, c’est-à-dire les accords de course, les autorisations de passage, parce que les bateaux arriveront mais il faudra continuer le trafic maritime. Le porte-containers arrive à 6 heures, et il ne faut pas qu’il soit en retard ; il faut que le pétrolier parte à telle heure précise, etc. Donc il faudra gérer cela correctement, donc évidemment sans collision(s).

Pour le profane que je suis en la matière, ça a l’air compliqué non ?

(sourire) Ce n’est pas simple. Il ne faut pas qu’il y ait d’accident(s) et il y a des règles de priorités à respecter. Alors ça a peut-être l’air très simple ‘’sur le papier’’, mais dans les faits c’est très compliqué à mettre en œuvre. Il faut communiquer à l’avance, donner les règles, que les gens les respectent et s’assurer qu’ils les respectent. Par exemple, il faudra gérer à la fois quelqu’un qui arrive à 35 nœuds, et qui n’a qu’une envie c’est de passer la ligne d’arrivée, avec un porte-containers qui est en train de partir (sourire). L’adjoint au commandant de Port a travaillé aux Sables-d’Olonne, sur le Vendée Globe, donc nous avons des personnes qui ont des compétences et de l’expérience. Ce qui va beaucoup nous aider.

Cette arrivée dans nos eaux contient notamment des enjeux de visibilité pour plusieurs acteurs martiniquais engagés dans l’événement – Grand Port, Comité Martiniquais du Tourisme, Ville de Fort-de-France, etc. : cette « vitrine » crée-t-elle aussi une forme de pression pour vos équipes et vous ?

Cela nous donne envie d’y aller, et c’est pour ça qu’on le fait. Nous cherchons de la notoriété et de l’image, mais ça donne aussi une responsabilité.

Comme on dit, ‘’il ne faut pas se rater’’ ?

C’est ça (sourire). Surtout que beaucoup de gens vont nous observer : les brésiliens ont ‘’perdu’’ cette arrivée, donc ils essaieront de la rattraper, les îles voisines sont à l’affût, etc. Il n’y a pas beaucoup de courses de cette envergure, donc là on a ramené un beau ‘’bébé’’ (sourire). Par conséquent il faut qu’on travaille beaucoup, et surtout en équipe(s). D’ailleurs c’est ‘’l’équipe Martinique’’, avec des compétences dans le privé, le public, les services de l’Etat, etc. Mais il y a beaucoup de passionnés, donc j’ai la ‘’foi’’ ; ça va bien se passer.


Didier Laguerre : « Nous serons au rendez-vous de cette exigence d’excellence pour l’organisation de cette arrivée » 

Didier Laguerre – Maire de Fort de France (1)

ANTILLA : Comment la Ville de Fort-de-France s’est-elle retrouvée engagée dans ce projet ?

Didier LAGUERRE : Damien de Longueville, de GBH (Groupe Bernard Hayot, l’un des partenaires de l’événement, ndr) et Charles Larcher (directeur des Rhum Clément, ndr) sont venus me voir pour me dire qu’il y avait la possibilité que Fort-de-France soit candidate pour l’arrivée de cette Transat. Donc j’ai donné mon accord tout de suite, pour qu’on puisse se mettre au travail et apporter les éléments de garanties de la faisabilité d’une arrivée de la Transat Jacques Vabre sur le territoire de Fort-de-France.

Quels sont, par exemple, ces ‘’éléments de garanties’’ ?

C’est par exemple la superficie du plan d’eau, la proximité de ce plan avec l’espace à terre permettant d’accueillir l’organisation ; ce sont tous les éléments techniques et aussi l’envie des acteurs martiniquais, donc leur capacité à mobiliser, pour pouvoir accueillir cette Transat. C’est également le lien – puisque c’est une course autour du café – de ce produit-là en Martinique, qui nous a convaincus d’organiser cette course ici.

La Martinique était donc candidate à cette arrivée de la Transat Jacques Vabre : avec quels autres pays étions-nous en concurrence ?

La Martinique était en concurrence avec la dernière destination d’arrivée, le Brésil, donc nous avons défendu nos arguments ; certains partenaires – le Grand Port, les autorités de l’Etat etc. – ont été rencontrés par les organisateurs afin d’évaluer la faisabilité de cette arrivée. Et je le répète, nous avons à Fort-de-France – avec le Malécon, la proximité de La Savane, et les équipements du Grand Port – un contexte naturel et géographique excellent, pour permettre l’arrivée d’une course comme celle-là. Et pour permettre d’avoir le Village d’arrivée à proximité des bateaux.

Le fait pour la Martinique et Fort-de-France d’avoir « battu » le Brésil et d’autres concurrents, donc d’être exposées à une très grande visibilité, crée-t-il une forme de pression pour le maire que vous êtes ?

Ce n’est pas de la pression mais une exigence d’excellence, qui d’ailleurs me va très bien parce qu’il faut que nous soyons en capacité de démontrer que nous pouvons en Martinique faire preuve d’excellence. Et que nous savons organiser des événements d’envergure. Ce n’est pas la première Transat que nous accueillons, donc ‘’aujourd’hui’’ nous en ferons de même avec l’une des trois courses au large les plus réputées et prestigieuses au monde. Nous serons donc au rendez-vous de cette exigence d’excellence et de qualité pour l’organisation de cette arrivée, afin de démontrer, une fois de plus, notre savoir-faire. Et ce qui m’intéresse aussi, c’est que nous puissions pérenniser cette arrivée sur le territoire de la Martinique. Donc que la Transat Jacques Vabre arrive en Martinique, première terre d’arrivée du café dans la Caraïbe.

                                                                                                                       Propos recueillis par Mike Irasque

Crédits photos : René-Charles Suvélor (Benny), Marc Marsillon (Agence Média Relais) et Transat Jacques Vabre.

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