Depuis vendredi dernier à ce jour (21 février) le président de CCI France, Alain Di Crescenzo, est sous nos cieux afin notamment d’aller à la rencontre des équipes de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique (CCIM) et des entrepreneurs péyi, dans l’objectif affiché de « s’imprégner des problématiques locales et des propositions des acteurs économiques ». Nous avons brièvement interrogé M. Di Crescenzo quelques instants avant sa première étape de travail, à savoir deux tables rondes – au SkillFor Campus de la CCIM à Schoelcher -, deux séquences respectivement consacrées à la réforme de la fiscalité dans les outremers et à l’impératif d’attractivité du territoire pour les jeunes martiniquais.es.  

Photo de couverture : Philippe Jock et Alain Di Crescenzo

Antilla : Quelles sont, dans les grandes lignes, les raisons de votre venue en Martinique ?

Alain Di Crescenzo : C’est mon deuxième déplacement en Martinique en deux ans, et je m’étais d’ailleurs engagé à venir tous les deux ans. J’ai la conviction profonde que l’économie d’aujourd’hui est très différente de l’économie de demain. Et que c’est l’économie des territoires. Il faut comprendre ce qu’il se passe dans les territoires, autrement ça ne marche pas ; on ne peut pas, vu de Paris, imaginer ce qu’il se passe dans les territoires, ça ne fonctionne pas. C’est pour cela que je suis ici, sur le terrain. Troisièmement, je suis venu faire le point sur ce qu’on s’était dit l’an dernier sur le déploiement de notre ‘’plan stratégique’’. Et je peux vous dire que la CCI de Martinique est exemplaire. En effet, on a lancé toutes les opérations sur la transmission d’entreprises ; en deux ans, depuis le début de la mandature, on a fait + 100 élèves dans nos CFA (Centre de Formation d’Apprentis), on est à + 20% sur l’international, etc. Ce plan stratégique a donc vraiment été bien décliné en Martinique. Je suis ici également car je veux bien comprendre la situation et on a deux grands sujets à voir aujourd’hui. D’abord la fiscalité, qui pèse sur les entreprises et les prix, mais qui est essentielle pour les collectivités. Il nous faut donc absolument travailler sur la réforme de la fiscalité qui est en cours, de façon à ce qu’on ait un new deal (une nouvelle donne, ndr). Le deuxième grand sujet c’est l’attractivité, car nos jeunes de Martinique partent et ne reviennent pas forcément. Or on ne peut pas avoir d’économie solide si on n’a pas de compétences sur place, qui restent et développent les entreprises. Je veux donc comprendre quels sont les freins à l’attractivité et ce qu’on peut faire là-dessus, pour faire en sorte que nos jeunes restent sur cette très belle île et qu’ils développent des entreprises.

L'auditoire au SkillFor Campus
L’auditoire au SkillFor Campus

Concernant cette réforme de la fiscalité, êtes-vous sensible à certaines pistes déjà déclinées par des acteurs économiques de Martinique ?

Ce qu’on m’avait dit – et c’était encore plus vrai durant la période du Covid – c’est que dans l’« assiette » de l’octroi de mer, avoir les assurances et le prix du transport c’était un peu la ‘’double peine’’. On a aussi vu, concernant les produits de première nécessité alimentaire, qu’avoir une taxe qui implique autant de choses sur les prix, c’est à revoir.

Vous parlez toujours de l’octroi de mer là ?

Oui. Donc là-dessus il faudrait un plus grand ‘’emboitage’’ entre l’octroi de mer et la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) car ce n’est pas clair. Je viens donc écouter, et après j’enverrai une ‘’note d’étonnement’’ (type de rapport, ndr) au ministre. Cela ne restera pas ‘’lettre morte’’, au contraire, il s’agit de faire évoluer les choses. Il y aura donc une contribution des Chambres de Commerce pour la réforme fiscale.

Propos recueillis par Mike Irasque

Crédit photos : Maza-production, Mike Irasque

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