“On parle aujourd’hui de plus de 2 300 tonnes par an. Une chose qu’il faut aussi noter, c’est le fait qu’elle n’est plus concentrée uniquement sur certains territoires, ce qui est très alarmant”.

Lors des assises de l’économie de la mer de Nantes, la question des ports maritimes face au problème de la drogue a été abordée, à l’occasion d’une table ronde. L’efficacité de solutions telles que  “Smart contenair” ont été présentées.  Jean Remy Villageois, le directeur du port de la Martinique y était convié. Pour lui, il est nécessaire que les ports s’organisent pour lutter face à ce fléau.

Jean Remy Villageois, le directeur du Grand Port de la Martinique

Au cours des assises de l’économie de la mer de Nantes, plusieurs débats ont eu lieu sur la scène de la cité des congrès. Chacun d’entre eux abordait divers thèmes à propos du futur de la souveraineté maritime de la France. Parmi eux, une table ronde abordait le problème du trafic de drogue dans les ports maritime ces dernières années. Pour mener à bien ce débat, 4 experts et acteurs du secteur maritime ont été choisis : Didier Lallement, secrétaire général de la Mer, Ronan BOILLOT, directeur national des garde-côtes des douanes (DNGCD), Cédric ROSEMONT, CEO de Traxens ainsi que Jean-Rémy VILLAGEOIS, directeur général du Grand port maritime de la Martinique.

La drogue, un fléau pour la souveraineté maritime

“Consommer de la drogue est le plus souvent considéré comme un problème individuel par nos compatriotes. Or, l’individu qui consomme de la drogue, fait malheureusement le lit des narcotrafiquants,”  a tenu à rappeler Didier Lallement. “L’arrivée des narcotrafiquants dans nos ports, comme ils sont déjà présents, c’est la possibilité qu’il y ait de la corruption. Consommer de la drogue aujourd’hui, c’est détruire la souveraineté maritime, créant ainsi un périple sur notre intégrité nationale”. Dans ce contexte préoccupant, les participants ont saisi l’occasion de faire le point sur l’évolution de la production de drogue. “Ces dernières années, la production de drogue et particulièrement de cocaïne a fortement augmenté,” réagit Ronan Boillot. “On parle aujourd’hui de plus de 2 300 tonnes par an. Une chose qu’il faut aussi noter, c’est le fait qu’elle n’est plus concentrée uniquement sur certains territoires, ce qui est très alarmant”.

Face à cette expansion du trafic de drogue, une autre réalité préoccupante émerge dans les ports maritimes. “L’une des techniques qui sont le plus utilisées par les trafiquants de drogue consiste à ouvrir les conteneurs dans les ports pour cacher la drogue et ainsi la récupérer discrètement à l’arrivée, explique Cédric Rosemont. “Elle s’appelle le “Rip-off”. A cause de cette stratégie, il est possible de laisser passer un gros volume de drogue sans s’en apercevoir.” En général, cette technique est utilisée dans les pays d’amérique du sud.

Des solutions innovantes

Ronan BOILLOT, directeur national de s garde-côtes des douanes (DNGCD)

Pour lutter contre cette situation inquiétante, les participants ont pris conscience de la nécessité urgente de rechercher des solutions et de renforcer les mesures pour contrer ce fléau. “Aujourd’hui, nous avons pu développer un robot appelé “Smart contenair”,” reprend le CEO de Traxens, l’entreprise ayant conçu l’appareil. “Grâce celui-ci, on arrive à pouvoir connaître un événement par rapport à un conteneur, si par exemple sa porte a été ouverte pendant son voyage. En intégrant ces technologies, le “Smart Container” améliore la visibilité et la traçabilité des marchandises transportées, contribuant ainsi à la sécurité globale de la chaîne logistique.” Ces deux dernières années, il a été possible de déployer plus de 10 000 conteneurs sur une zone équateur, grâce à ce dispositif.

Pour illustrer cette situation, Jean Rémy Villageois, le directeur du port de la Martinique était présent pour faire connaître ce qu’à les structures comme la sienne pouvaient être exposées. “Les ports mondiaux voient au total 85% de ce qu’on consomme et donc aussi du trafic illicite”, témoigne-t-il. “Il est absolument essentiel que les ports s’organisent pour protéger la souveraineté et donc lutter face à cette situation. Si rien n’est fait, il y a un risque que la fluidité des marchandises ne soit plus au rendez-

vous et ce n’est pas une crainte, c’est un fait. Il ne faut pas oublier que le port est principalement au service de son territoire, les crises que l’on a traversé jusqu’à présent l’ont prouvé.” En 2022, c’est plus de 156 tonnes de drogues qui ont été saisies en France.

“La lutte contre le narcotrafic, c’est mettre à disposition de nouvelles surfaces mais surtout coopérer avec les services de l’Etat. Actuellement beaucoup de ports participent à ce combat.  C’est pour cela qu’il faut mettre en place des missions de sécurité, notamment concernant la protection des salariés,” termine directeur du port de notre île.

Thibaut Charles

 

Didier Lallement, secreta ire général de la Mer
Cédric ROSEMONT, CEO de Traxens
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