Décrite comme étant « Le Festival des Entrepreneurs » et la tournée de « tous les possibles », le Big Tour achève sa troisième édition annuelle ces 25 et 26 novembre par une étape jusque là inédite : la Martinique, au Palais des Congrès de Madiana. Un évènement qui a été notamment caractérisé par de nombreux stands d’exposants, et ponctué par des conférences, témoignages, ateliers et autres séquences de job dating. Les précisions – très enthousiastes – de Patrice Bégay, l’organisateur de cette étape sous nos cieux et le directeur exécutif de BPI France.

Antilla : Quel est, selon l’expression consacrée, le « cœur de métier » de BPI France ?

Patrice Bégay : La BPI accompagne les créateurs d’entreprise(s), les start-up, les PME (Petite et Moyenne Entreprise), les TPE (Très Petite Entreprise), les ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) et les grands groupes. Et nous avons une promesse, qui est de permettre aux entrepreneurs d’oser grandir pour servir l’avenir. Cette soif, cette envie d’entreprendre : on est là pour tous ces gens là. Et le Big Tour c’est le festival des entrepreneurs, autour de l’innovation et l’emploi ; c’est vraiment de redonner confiance, d’échanger, de recruter et de promouvoir l’esprit d’entreprenariat français. Donc de susciter des vocations, dénicher les talents, libérer les énergies créatrices, et multiplier par deux le nombre d’entrepreneurs en France. Et on va y arriver.

BPI France accompagne donc des entreprises de toutes tailles et « poids » ?

Oui et de différents secteurs. D’ailleurs dans notre réseau ‘’BPI France Excellence’’ nous accompagnons des entreprises de Martinique telles que Prochimie Industrie, Société Martiniquaise des Eaux de Source (SOMES), Citadelle, Plissonneau, Biolab Martinique, Clikodoc, Banamart, Hôtel Bambou, Alwégo, ou encore les Groupes SAFO, GBH, Corsair, etc. C’est donc très vaste – la French Fab, French Tech, French Touch etc. -, tous les secteurs sont là et sont représentés.

Aujourd’hui quand ‘’on’’ ne casse pas les codes on est comme les autres, on n’a pas de singularité » 

Quels sont, dans les grandes lignes, les services et métiers de BPI France ?

Nous avons la partie financements, et la partie investissements à deux niveaux : soit on investit de manière directe dans l’entreprise, soit on le fait de manière indirecte c’est-à-dire qu’on investit dans des fonds, qui eux-mêmes investissent dans les entreprises. Et nous avons l’accompagnement des entrepreneurs, qui est un nouveau métier. Face à la solitude les entrepreneurs ont besoin d’être accompagnés, donc on est là. Aujourd’hui et pour revenir à la Martinique et ses opportunités, dans tout ce qui touche à la technologie, l’innovation, l’agriculture, l’agroalimentaire, la pêche et l’aquaculture, il faut encourager les jeunes et les femmes à se lancer. C’est pour ça qu’avec Sandra Casanova (conseillère territoriale de la majorité à la CTM, ndr) on a monté un grand plan sur cette tournée pour pouvoir le faire. Et pour ça il faut améliorer la visibilité des produits locaux, développer l’entrepreneuriat au maximum, participer à la structuration des filières et soutiens à l’innovation, et encourager tout ce qui est démarches administratives positives pour entreprendre. Derrière ça, BPI France est à la fois la banque de l’industrie et la banque du climat, donc la politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) des différentes structures est importante dans nos décisions.

Quelle est la « genèse » de ce Big Tour ? Quel en est l’élément déclencheur ?

Il est en face de vous (sourire).

Vous en êtes donc à l’initiative ?

Oui, ‘’on’’ disait souvent qu’il fallait faire des campagnes de communication mais moi je ne crois pas à ça : je crois beaucoup en l’humain, à l’humain au centre de tout, et aux événements. La communication est devenue un véritable métier, et derrière ça il y a des événements qu’on crée, comme ce Big Tour, et qu’on fait vivre longtemps sur le digital. En fait, ce que je voulais c’était un grand rassemblement, que les français se retrouvent autour de sujets fondamentaux pour l’avenir. Sur la thématique du climat par exemple, on a eu une campagne qui était ‘’Climat cherche patron militant’’ (sourire) : d’habitude on dit que ce sont les Hommes qui travaillent sur le climat ; là on a inversé. Aujourd’hui quand ‘’on’’ ne casse pas les codes on est comme les autres, on n’a pas de singularité. Et on n’est pas écouté(es).

La troisième édition du Big Tour a débuté en mars dernier dans l’Hexagone : au-delà de l’affluence lors des différentes étapes, avez-vous senti une impulsion et relance concrètes depuis ces derniers mois ?

Oui et pour parler de la Martinique ‘’on’’ a créé 5000 entreprises en 2021, soit 32% de plus qu’en 2020.

Là on se dit qu’on a réussi notre journée… » 

Pour rester dans le concret, les séquences de job dating connaissent manifestement une forte affluence en ce premier jour du « Big Tour Martinique » : une réaction ?

Oui et ça fait un immense plaisir ; là on se dit qu’on a réussi notre journée (sourire).

Combien d’entreprises sont-elles représentées pour ces séquences de job dating ?

Il y en a 500 au total, ce qui est donc énorme.

Au fait, vous connaissiez déjà le tissu entrepreneurial de Martinique ?

Oui, depuis 40 ans (sourire). Comment ? Parce que le grand joueur de volley-ball, Willy Larcher, est originaire de la Martinique, parce qu’il a été mon entraîneur à Bordeaux et qu’il m’avait déjà fait vivre la Martinique, sans y aller. Vous vous rendez compte ? (sourire)

Au-delà de cette affluence pour l’étape martiniquaise du Big Tour, et de l’envie et l’enthousiasme entrepreneurial que vous décrivez, que pensez-vous très objectivement des forces et faiblesses de ce tissu ?

Cet état d’esprit, ici, est formidable ; c’est le lieu de toutes les pensées, et il faut juste dire aux gens ‘’ose’’ : ‘’Entrepreneurs, voyez la vie en… j’ose’’.

Propos recueillis par Mike Irasque

 

                                                                                                      

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