Dans une interview au Parisien, Carlos Ghosn défend son bilan à la tête de l’Alliance entre Renault, Nissan et Mitsubishi. L’ex-PDG du groupe fustige ses successeurs, dont les résultats sont “lamentables”, et déplore la tournure que semble prendre l’Alliance. Malgré le cumul des pouvoirs qui le caractérisait, il continue de faire l’éloge de son mode de management.


Carlos Ghosn, ancien dirigeant de l’Alliance Renault, Nissan, Mitsubishi.
@JosephEid/AFP

Le patron déchu de Renault, Nissan et Mitsubishi continue de plaider sa cause. Dans une interview accordée au journal Le Parisien, Carlos Ghosn a tenu à défendre son bilan à la tête de l’Alliance, qui réunit les trois constructeurs automobiles, et à descendre ses successeurs. Nissan et Renault présentent ainsi, selon lui, des résultats “lamentables“. L’ex-PDG du groupe va plus loin en assurant qu'”il y a un problème de confiance des marchés dans l’Alliance“.

Ses deux marques emblématiques se sont en effet retrouvées prises dans la tourmente de l’arrestation rocambolesque de Carlos Ghosn au Japon, fin 2018. Depuis, les dirigeants des deux entreprises doivent remettre leurs bateaux à flots. En France, Jean-Dominique Senard, nommé in extremis à la présidence du groupe, et Clotilde Delbos, la directrice générale par intérim, ont dû mettre sur pied un plan d’économie. Luca de Meo, le nouveau directeur général arrivé le 1er juillet, devra le mettre en œuvre.

Pas de sa faute

Mais pour Carlos Ghosn, la faute de la débandade des deux marques auto ne lui revient pas, lui qui estime que les cinq dernières années de son mandat “sont les meilleures de l’histoire de Renault“. La course aux volumes dans laquelle s’était lancée l’ex-dirigeant ne semble pas être un problème à ses yeux. Quant à l’Alliance, si elle connaît des difficultés, il n’y est pour rien non plus. “Ma chute vient de l’obsession française d’une fusion dont Nissan ne voulait pas. Je pensais avoir trouvé avec la holding une issue acceptable par les deux parties…“, assure-t-il. Depuis son départ, les dirigeants des deux groupes ne trouvent pas à s’entendre. “Il n’y a plus de vraie mixité du management entre Renault et Nissan, mais une distanciation sournoise“, estime-t-il.

Il avait pourtant la réputation d’un patron omniprésent, sans contre-pouvoirs. Cumul des fonctions, autoritarisme, refus de la contradiction… Carlos Ghosn rejette d’un revers de la main tous les écarts de gouvernance qu’on lui reprochait. La preuve ? Le conseil d’administration venait de renouveler son mandat en juin 2018, juste avant son arrestation.

Le dirigeant, qui était à la fois président du conseil d’administration et directeur général de Renault et de l’Alliance, en plus de ses fonctions de président du conseil d’administration de Nissan et de Mitsubishi, semble faire l’éloge de la main de fer avec laquelle il dirigeait ces sociétés. “Une alliance pantouflarde n’a aucune chance de succès“, tranche-t-il.

Arnaud Dumas, @ADumas5

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