Alfred Marie-JeannE s’est ému de l’annonce d’un possible non-lieu dans l’affaire du Chlordécone fondé sur la prescription et l’annonce de la disparition de documents du dossier d’instruction . La réponse du chef de l’État.


Monsieur le Président, Cher Alfred

Le chlordécone a été utilisé aux Antilles pendant plusieurs décennies engendrant une pollution persistante des terres et des eaux dont les effets se font toujours sentir aujourd’hui.

Des plaintes ont été déposées à partir de 2006. L’instruction se poursuit et les éléments contenus dans le dossier demeurent couverts par le secret de l’instruction. Par ailleurs, au nom du principe de la séparation des pouvoirs, il ne m’appartient pas d’interférer ou de commenter les déclarations qu’auraient fait les juges d’instruction aux parties civiles.

Lors de mon déplacement aux Antilles en 2018, j’ai eu l’occasion d’indiquer que face à cette pollution, fruit « d’un aveuglement d’une époque désormais révolue », « l’Etat devait prendre sa part de responsabilité et avancer sur le chemin de la réparation et des projets » pour vivre avec puis sortir du chlordécone.

L’action volontariste du Gouvernement a permis depuis des avancées significatives. D’une part, au titre de la réparation individuelle, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 a créé un fonds national d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP). D’autre part, le plan chlordécone IV, qui sera présenté dans les prochains jours après une période de consultation locale menée en Guadeloupe et en Martinique, donne les moyens de construire une réponse collective pour mieux connaitre les effets de cette pollution et accompagner la population dans tous les domaines impactés.

Le ministre de la santé et le ministre des outre-mer, chacun en ce qui le concerne, veilleront à la bonne déclinaison de ce plan pour répondre au mieux aux besoins et aux attentes légitimes des Guadeloupéens et des Martiniquais. Ils sont à votre écoute pour vous apporter toutes les précisions nécessaires.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Pour ce qui est en mon pouvoir de faire, soyez sûr que je serai là ! J’ai décidé en conscience de dire les responsabilités de chacun et d’assumer celles de l’Etat ! J’irai au bout. 

Emmanuel Macron

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