« Simenn Doubout Matinik-Gaoulé Kont Chlordécone » : un binôme militant qui correspond respectivement à l’intitulé d’une semaine de mobilisation(s), en octobre prochain, et au mot d’ordre du liyannaj d’une trentaine* de collectifs (partis et mouvements politiques, syndicats, associations, etc.). Lors d’une récente conférence de presse, les représentants dudit liyannaj ont expliqué les motivations les animant et rappelé les enjeux. Le Parti pour la Libération de la Martinique (PALIMA) fait partie de cette trentaine de collectifs et était représenté à cette communication médiatique par l’une de ses figures : Clément Charpentier-Tity. Entretien. 

Clément Charpentier-Tity :

« Nous travaillons à ce qu’il y ait une immense manifestation du peuple martiniquais, le 28 octobre »

Clément Charpentier-Tity

Antilla : Quel est l’objectif majeur ou essentiel de cette « Simenn Matinik Doubout » ?

Clément Charpentier-Tity : L’objectif est de mobiliser l’ensemble du peuple martiniquais pour obtenir réellement une victoire sur le plan du non-lieu, c’est-à-dire du retrait de ce qui apparaît comme une aberration, et pour obtenir des réparations justes par rapport à tout ce qui a été causé par le chlordécone. Et nous en savons l’ampleur.

Eu égard à des objectifs aussi ambitieux, par quoi passera concrètement cette semaine de mobilisation ?

Durant cette conférence de presse nous avons déjà annoncé deux temps forts : un village, le 22 octobre, avec des stands, des ateliers, et où des explications seront données sur les enjeux ; et nous travaillons à ce qu’il y ait une immense manifestation du peuple martiniquais, le 28 octobre. Et entre ces deux dates, 22 et 28 octobre, nous rencontrerons les conseils municipaux et les élu.e.s de tous bords politiques. En fait nous nous donnons ce mois de juillet, ainsi que les moins de septembre et d’août, pour sensibiliser la population, notamment à travers les manifestations et événements sportifs et culturels. J’ajoute que nous appelons les associations, et les martiniquais de façon générale, à faire des propositions d’actions innovantes concernant cette semaine.

« Oui il y a des phases de creux dans la mobilisation populaire, mais la conscience du peuple est là… » 

27 fevrier 2021, manifestation dans le dossier Chlordécone (MI)

La manifestation de février 2021, contre ce qui à l’époque était un risque de non-lieu dans ce « dossier chlordécone », avait rassemblé beaucoup de monde dans les rues de Fort-de-France, mais les manifestations qui ont suivi ont mobilisé peu de personnes : de manière très objective et lucide, croyez-vous à une remobilisation populaire conséquente ?

Le combat est dur car les réponses ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Et oui il y a des phases de creux dans la mobilisation populaire, mais la conscience du peuple est là, même au niveau de la jeunesse qui est consciente qu’il y a ce problème-là. C’est pour cela que nous nous donnons un temps pour sensibiliser de nouveau, remobiliser, et surtout nous cherchons l’unité la plus large, en incluant notamment les confessions religieuses, les mouvements philosophiques et humanitaires, etc. Car tout le monde a sa place, pour un problème qui concerne l’ensemble du peuple martiniquais.

Propos recueillis par Mike Irasque

*Une trentaine au moment de la rédaction de ces lignes. (MI)

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