Clément Charpentier-Tity du PALIMA

 

Dans la lettre du PALIMA du 28 juillet (2011), Francis Carole et  Clément CHARPENTIER-TITY réfutent de manière radicale la conception du Tourisme assumée actuellement par Karine Roy-CAmille, patronne du CMT de Région Martinique… Pour les deux signataires “l’orientation donnée par le néo-ppm au tourisme révèle une incapacité d’analyser et de remettre en question un modèle qui a fait la preuve de son inefficacité. On ne saurait nier que le tourisme représente un axe de développement important pour la Martinique. Néanmoins, le tourisme de masse et la tentation du tout-tourisme constituent une impasse à terme. Le secteur touristique doit être intégré dans un projet de développement national (Martiniquais) global et s’inscrire dans le durable.

En tous cas, pour eux…

“Un chapelet d’actions ne constitue pas une stratégie, avec une doctrine pertinente, des objectifs clairement identifiés, des lignes de forces, une hiérarchisation des actions et des moyens adéquats.”  Et, Cette absence de doctrine se fait d’ailleurs ressentir dans la pauvreté de la réflexion sur le « tourisme durable ».

En page 4 du rapport (point 6)(du CMT, ndr) , il est fait état d’ « un tourisme respectueux de l’environnement qui tiendra compte de la préservation de l’environnement ». Seulement le « tourisme durable » ne consiste pas simplement à « tenir compte de l’environnement ». Il doit être aux fondations même de notre stratégie de développement et irriguer nos objectifs, nos actions et nos procédures. Cette stratégie s’avère d’autant plus incontournable que, par nature, tous les types de tourisme ont un impact sur le milieu. La massification des flux touristiques génère des perturbations considérables sur l’environnement physique et humain, entraînant souvent une dégradation irréversible de certains milieux (« spirale de la mort » de Mc Elroy et de Albuquerque, 1998). Certains, avec une indéniable pertinence, considèrent même l’explosion de ces flux comme « une entreprise de subordination au modèle catastrophique du développement occidental » (A. Bastenier, 2006). C’est, incontestablement, une raison supplémentaire pour inscrire notre modèle de développement touristique dans le durable, d’autant que les écosystèmes de la Caraïbe, tout en étant extrêmement riches, s’avèrent fragiles comme l’ont démontré de nombreuses études. Tous les spécialistes s’accordent ainsi pour reconnaître que le milieu naturel de la Martinique est déjà fortement dégradé par la conjonction de l’agriculture, de l’industrialisation et de l’urbanisation (réduction de 30 % de la mangrove en 20 ans, pollution des eaux etc…). Le changement climatique exerce aussi une pression négative sur tous les milieux. Le tourisme renforce ce phénomène sur les fonds marins (exemple de la dégradation des écosystèmes récifaux) et sur toute la biodiversité. Le projet de réforme de l’actuelle majorité ne fait aucune mention de ces phénomènes et des moyens permettant de les prendre en charge :

Elaboration d’un guide du tourisme durable
Dispositifs de prévention et législation adaptée
Education de masse au développement durable
Mise en oeuvre des critères de durabilité (indicateurs environnementaux et socioéconomiques).

Par ailleurs, le développement durable présente l’avantage de favoriser une meilleure participation de la population à l’industrie touristique et une répartition plus équitable de ses revenus. FIN DE CITATION.

A connaître

Le PALIMA cite les chiffres suivants de la décroissance du secteur touristique dans notre Région Caraïbéenne
“Le « World Travel and Tourism Council » a publié des chiffres éloquents sur le recul de la fréquentation touristique dans la Caraïbe, en 2009 : Anguilla : – 22,6 % // Antigua et Barbuda : – 11,8 % // Bahamas : – 9,3 % // Barbade : – 8,7 % // Bermudes : – 10,5 % //
Dominique : – 12,1 % //Iles Vierges Britanniques : – 17 % //
Sainte-Lucie : – 5,8 % // St-Vincent et les Grenadines : – 11,2 % //
Saint-Barthélémy : – 14,9 %.
Ces données revêtent d’autant plus d’importance que, pour l’année 2009, le tourisme représentait 67,6 % des emplois à Anguilla, 80 % à Antigua et Barbuda, ou encore 78 % à Aruba. A titre comparatif, ce pourcentage est de 9,3 % en Martinique.” [ LE PALIMA, 64, Route des Religieuses – 97200 FORT DE FRANCE, 0696.45.43.13 lepalima@orange.fr]

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Attendons donc ce projet national (Martiniquais) global, qui est toujours invoqué par les oppositions, quelles qu’elles soient depuis 30 ou 40 ans, mais jamais mis en pratique lorsqu’elles passent au pouvoir, pour comprendre ce qu’il apportera de tranchant par rapport à tout ce qui s’est fait depuis trente ans. Et attendons aussi la suite des propositions du PALIMA, ou de toute autre structure politique, propositions concrètes aptes à permettre qu’un tourisme “nouveau” s’installe aux commandes de ce secteur économique…

 

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