Voilà donc la Martinique de nouveau soumise à un confinement de trois semaines et peut-être encore davantage si la situation sanitaire ne sʼaméliore pas. Cʼest la décision prise pour tenter dʼinverser la dangereuse progression du virus qui frappe chaque jour. Certes, avec la fermeture des établissements considérés comme non indispensables à la vie du pays, cette décision ne pourra quʼaggraver une situation économique déjà très déprimée, fragiliser encore davantage les petites entreprises, contraindre à de nouveaux licenciements et même entraîner la fermeture définitive des plus fragiles. Et cʼest à juste titre que les responsables des différentes organisations professionnelles tirent la sonnette dʼalarme.

Des adaptations doivent être mises en œuvre. Mais pouvait-il en être autrement quand lʼépidémie a déjà provoqué la mort de 30 de nos compatriotes, quʼelle sʼest déjà introduite dans nos Ehpad et que plane la menace de saturation des services de réanimation ? Fallait-il attendre que la Martinique entière soit contaminée pour prendre conscience de la gravité de la situation ? Dʼautant quʼaux ra- vages provoquées par la Covid-19 sʼajoutent ceux de la dengue et peut-être demain ceux de la grippe. Chacun doit comprendre que la lutte contre cette épidémie provoquée par un virus dont les scientifiques nʼont pas encore percé tous les secrets sera longue et difficile. Les progrès sont lents et ni la mise au point dʼun traitement, ni la découverte dʼun vaccin efficace ne sont pour demain, contrairement à ce quʼannoncent certains. Dans la situation actuelle, le recul de la pandémie dépend avant tout de la confiance que nous accordons aux scientifiques, du respect individuel et collectif des consignes édictées par les autorités. Dʼautant que, contrairement à ce que lʼon croyait, la maladie nʼépargne nullement les tranches dʼâge les plus jeunes.

Cette nouvelle bataille est loin dʼêtre gagnée. Dʼabord parce cette deuxième vague semble plus violente que la première mais aussi parce quʼune partie de la population se laisse influencer par les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux à propos de lʼorigine de la maladie ou qui proposent des “ traitements” inefficaces, voire dangereux. Lʼheure doit être dʼabord à la vigilance en ce qui concerne le respect des gestes barrières dans toutes les circonstances : au sein de la famille, sur les lieux de travail et en société. Elle doit être aussi à la solidarité.

Dʼabord pour soutenir tous ceux qui se dévouent, se trouvent exposés à la contamination pour sauver nos malades et lutter contre la pandémie. Notre soutien doit aussi aller vers ces salariés qui luttent pour obtenir lʼamélioration de certains de nos hôpitaux laissés à lʼabandon. Et au lieu de dénigrer systématiquement comme le font certains, lʼaction de la CTM dans la lutte contre la pandémie, pour des motifs bassement électoraux. Ils devraient au contraire soutenir son engagement sans précédent en faveur de lʼactivité économique et de ceux dont la précarité sʼest accrue du fait de la crise sanitaire. Car il faut bien reconnaître, lʼampleur de lʼimplica- tion de la Collectivité territoriale dans la lutte contre la crise à travers les mesures dʼanticipation adoptées lors du vote du budget supplémentaire de 265 millions dʼeuros, en grande partie destinés au soutien de lʼactivité économique et aux entreprises en difficulté. Effort auquel sʼajoutent les nouveaux crédits votés lors de la dernière décision modificative qui accentuent son effort en faveur de la lutte contre la vulnérabilité des populations : protection des femmes battues, soutien aux personnes isolées, en situation du handi- cap, lutte contre la dengue,etc. Mais tous ceux qui sont de bonne foi savent que la Collectivité de Martinique dont les finances sont juste convalescentes ne peut sʼendetter au-delà de ses capacités financières, quelle que soit la grandeur de la cause en faveur de laquelle elle sʼest engagée. Oui, en ces temps de pandémies multiples, les Martiniquais, au lieu de se diviser, doivent se rassembler afin de soutenir ceux qui se consacrent à atténuer les effets de cette épidémie dont nul ne peut prévoir la fin. Ils doivent exiger de lʼEtat français et du gouvernement Macron-Castex des mesures de soutien à la hauteur de lʼépreuve inédite subie par notre Pays dominé et miné par des inégalités de toutes natures.
Georges Erichot ( in Justice)

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