En ce temps de crise, le consommateur puise dans ses économies personnelles pour survivre.

Un article intéressant vu pour vous sur www.ecoreseau.fr/ – Le dernier rapport de l’IRI (un cabinet d’études qui intègre le plus grand volume de données d’achats dans le monde) vient de révéler des changements dans la façon dont les consommateurs font face à l’actuelle crise du coût de la vie. L’étude examine l’impact de l’évolution de la demande de consommation sur 14 marchés majeurs en Europe, aux États-Unis et en Asie-Pacifique en analysant les achats en magasin pour l’année 2022. Il y a eu une réelle détérioration du revenu disponible chez les consommateurs à revenu moyen et faible.

Le retour de l’inflation en force, en raison de l’instabilité des prix de l’énergie et des pénuries du côté de l’offre fait encore augmenter les coûts des intrants. Le revenu disponible et les dépenses des consommateurs ont atteint des niveaux de crise inquiétants. Après la pandémie mondiale covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine, le consommateur est confronté à un climat économique imprévisible. Il est aux prises avec d’énormes contraintes financières qui le conduisent à adopter des comportements similaires à ceux de ses parents et grands-parents des années 1970 et 1980.

Les habitudes changent

En ce temps de crise, le consommateur puise dans ses économies personnelles pour survivre. En Europe, 71 % des citoyens ont déjà modifié leur façon d’acheter et 58 % ont réduit leurs dépenses essentielles : utiliser sa voiture pour se rendre au travail, sauter des repas, réduire le chauffage. Ainsi, ils s’adaptent en contrôlant leurs dépenses pour freiner l’impact de l’inflation notamment sur les aliments et autres produits de base. L’étude de l’IRI indique que 41 % des consommateurs lisent attentivement les étiquettes des emballages pour plus d’informations et 40 % déclarent rechercher plus fréquemment des articles à prix réduits, même s’ils sont légèrement périmés. Les acheteurs sont devenus plus volages et n’hésitent pas à délaisser leur hypermarché habituel pour traquer les promotions chez les concurrents. Ils se tournent de plus en plus vers les discounters en favorisant la gamme de produits à bon prix et souvent la quantité à la qualité.

D’autres habitudes ont changé : 47 % prévoient de moins manger dans un restaurant, un bar ou un café. Certains prennent un panier-repas, d’autres restent à l’intérieur pour prendre un verre entre amis plutôt que d’aller au bar et n’hésitent pas à prendre une douche à la salle de sport ou au travail… Tout est conçu pour engendrer moins de frais.

Ce rapport, riche d’enseignements indique des habitudes d’achat que nous n’avions pas adoptées depuis la fin des années 1970 et 1980, lesquelles pourraient ressurgir si le contexte économique ne s’améliore pas. Il est heureux que dans le tumulte de ces multiples crises mondiales, le consommateur apprenne douloureusement, que son comportement n’est plus en équation avec une planète épuisée. Il prend le contrôle de sa consommation. Rareté des ressources, crise écologique, crise financière, crise du sens…Des contraintes salutaires, peut-être, pour changer de mode d’achat, de consommation et d’existence.

Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
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