P.B.

Publié le 07/07/20

Photo: Vue satellite du complexe ESPN Wide World of Sports, à Disney World, à Orlando, en Floride, qui doit accueillir la reprise de la MLS et de la NBA en juillet 2020. — Planet Labs / AFP

Le grand tournoi « MLS is back » est en train de virer au fiasco. Avec au grand minimum 13 joueurs de trois équipées infectés (et sans doute plus) par le coronavirus à Orlando, la ligue américaine de soccer a annoncé, lundi, que le FC Dallas était forfait. Alors que des équipes sont arrivées tardivement dans la « bulle » de Disney World, en Floride, plusieurs autres matchs devront sans doute être repoussés, et la colère gronde chez des joueurs qui ont le sentiment de jouer les cobayes. A tel point que la star du LAFC, Carlos Vela, a annoncé qu’il ferait l’impasse sur un tournoi censé commencer mercredi pour rester auprès de sa femme enceinte. Si officiellement, une annulation du tournoi n’était pas – encore – à l’ordre du jour, lundi, tout pourrait vite évoluer. La NBA, elle, suit la situation de près, alors que les playoffs doivent démarrer à la fin du mois au même endroit.

Dallas forfait, à qui le tour ?

La MLS a annoncé lundi par un euphémisme que le Dallas FC avait été « retiré » du tournoi. « La santé des joueurs est notre priorité », assure évidemment la ligue. Une décision saluée par le club, alors que 10 de ses joueurs et un membre du staff ont été testés positifs au coronavirus – semble-t-il avant d’arriver à Orlando.

Selon la MLS, il y a au total 13 joueurs positifs (10 à Dallas et 3 dans deux autres clubs) parmi les 557 joueurs à Orlando. Mais selon les médias américains, il y a deux cas de Covid au Vancouver FC et cinq au Nashville SC, et ces équipes n’ont donc pas pu s’entraîner. Le match Dallas-Vancouver, qui devait avoir lieu jeudi a été annulé à cause du forfait de Dallas. Et celui entre Nashville et Chicago, qui doit lancer le tournoi mercredi, devrait être au minimum repoussé, selon ESPN – la conférence de presse prévue lundi a été annulée. Pendant ce temps-là, les Colorado Rapids ont finalement pris l’avion lundi soir pour rejoindre Orlando, après des tests négatifs.

Vela boycotte le tournoi, Rubio critique les ratés de la bulle

A ce stade, tous les cas de Covid ont, officiellement, été contractés avant de rejoindre Orlando. Selon la MLS, il n’y aurait donc pas eu de contamination sur place. Mais les joueurs ne se sentent pas vraiment en sécurité en Floride. Carlos Vela, meilleur buteur l’an dernier (34 buts en 31 matchs) avec le LAFC, a annoncé qu’il ne participerait pas au tournoi. La star mexicaine a choisi de rester à la maison avec sa femme « durant une grossesse à risque ».

Le gardien de Columbus, Matt Lampson, fera, lui, le voyage mais ce survivant du cancer a expliqué qu’il faisait partie des joueurs « à risque » en cas d’infection. Le Chilien Diego Rubio, des Colorado Rapids, enfin, a relayé – avant son départ pour Orlando – le témoignage inquiétant d’un joueur d’une équipe confinée :

« Leur équipe est supposée être en quarantaine après un test positif. Mais il n’y a personne pour livrer les repas dans leur chambre, ce qui est censé être le protocole, donc ils doivent prendre l’ascenseur pour aller dans la salle des repas et le ramener. Ils disent aux autres joueurs de faire attention avec les surfaces et d’utiliser une tonne de gel hydroalcoolique »

Une bulle partielle, et des cas de Covid qui explosent autour en Floride

Sur le papier, l’idée de la MLS ne semblait pas idiote : rassembler tous les joueurs dans une bulle, les tester à leur arrivée et avant chaque match. Le problème, c’est que la bulle est loin d’être hermétique : si les joueurs vivent bien en vase clos dans des hôtels privatisés du complexe ESPN Wide World of Sports, à Disney World, les employés, eux, sortent chaque jour pour rentrer chez eux, selon le Orlando Sentinel. Il y a, certes, un protocole en place avec des prises régulières de température, mais avec des patients pré-symptomatiques qui peuvent être contagieux, le système est loin d’être blindé. Surtout que le coronavirus explose en Floride, qui a été l’un des premiers Etats américains à déconfiner, avec 8.000 nouveaux cas quotidiens en moyenne depuis la fin juin.

La NBA espère tirer les leçons de ces ratés

La NBA, qui a choisi le grand complexe de Disney World pour terminer sa saison à partir du 30 juillet, suit la situation de près. La principale différence, c’est que la MLS a laissé les joueurs, qui n’avaient pas vraiment envie de passer leur été isolés à Orlando, arriver au dernier moment. Les équipes NBA, elles, vont débarquer dans les prochains jours, plusieurs semaines avant le début de la compétition, ce qui devrait permettre de mieux contrôler les joueurs et les dépistages. Allez, sinon, il ne restera plus qu’à tout déménager au Canada

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