Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé vendredi le déploiement de ces tests qui viennent compléter l’arsenal de dépistage déjà disponible, mais ne remplacent pas les tests PCR des laboratoires.

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France Télévisions

“A partir du 12 avril, les pharmacies pourront vendre des autotests à ceux qui souhaitent en acheter”, a annoncé Olivier Véran, vendredi 2 avril, dans un entretien à Brut. Après le feu vert donné le 16 mars par la Haute Autorité de santé (HAS), les autotests vont donc être prochainement accessibles en pharmacie. Franceinfo vous explique le fonctionnement de ce nouvel outil de dépistage dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

1. A qui sont-ils destinés ?

Les autotests ont pour but de faciliter le dépistage chez les publics “qui ne se font pas assez tester aujourd’hui”, selon le site du ministère de la Santé. “En Outre-mer, par exemple, ou dans les milieux de précarité, et aussi chez les jeunes”, a précisé Olivier Véran lors de son interview à Brut. L’objectif est plus largement d’inviter la population à se tester régulièrement pour freiner la propagation du virus. La HAS a autorisé le recours à ces autotests uniquement pour les personnes de plus de 15 ans. Les enfants ne sont donc pas concernés par l’arrivée de ce dispositif.

Ces autotests sont uniquement nasaux et donc différents des tests salivaires mis à disposition depuis le mois de février dans les établissements scolaires, dont le résultat intervient 24 heures après le prélèvement. Aucun autotest salivaire n’est pour l’heure homologué par la HAS en France.

   2. Comment se déroule le test ?

L’autotest est plus simple à effectuer que les tests RT-PCR ou antigéniques. Il consiste en un prélèvement nasal, mais non nasopharyngé. Il est donc moins profond (3 à 4 cm) et moins désagréable pour la personne testée. Il suffit ensuite d’exposer le prélèvement à un réactif et le résultat est obtenu en 15 à 20 minutes.

Selon l’avis communiqué par la HAS, tout résultat d’autotest positif devra cependant être confirmé par un test RT-PCR effectué en laboratoire. Selon le ministère de la Santé, si l’autotest est “un outil de plus” dans la détection des cas de Covid-19, il ne doit pas se substituer aux tests existants. “Les personnes symptomatiques et les cas contacts doivent continuer à faire des tests antigéniques et PCR”, précise le ministère. Pour faciliter la traçabilité des cas, certains tests devraient être munis d’un QR code que les personnes testées positives pourront utiliser pour se signaler, auprès des services de l’Assurance-maladie notamment.

3. Ces tests sont-ils fiables ?

En Allemagne, l’Institut Robert-Koch a mené une étude sur l’efficacité des autotests. Elle s’établit à 71,7%, contre 98% pour les tests RT-PCR. D’autres études établissent une efficacité à 80% pour les personnes symptomatiques, qui tombe entre 50 et 60% chez les personnes asymptomatiques, rapporte Le Monde.

En France, l’Agence nationale de santé et des médicaments (ANSM) valide des tests dont l’efficacité est supérieure à 80%, mais a tout de même autorisé ces nouveaux moyens de détection des cas. “Ces tests sont moins fiables, mais leur plus grande acceptabilité par la population et le fait que l’on gagne en rapidité pour casser les chaînes de transmission, tout cela fait la différence”, assure Cédric Carbonneil, chef du service d’évaluation des actes professionnels à la Haute Autorité de santé, interrogé par le quotidien. Sur son site, le ministère de la Santé avance également que “la répétition régulière des prélèvements” permet d’augmenter la fiabilité des autotests.

4. Où s’en procurer ?

Seules les pharmacies pourront vendre ces dispositifs médicaux à partir du 12 avril. Les grandes surfaces n’y seront pas autorisées, contrairement à la demande qu’elles avaient formulée. Le groupe Carrefour avait notamment constitué un stock d’un million d’autotests dans la perspective d’une mise sur le marché. Ce ne sera pas le cas. Le ministre de la Santé justifie ce choix par la nécessité d’expliquer le fonctionnement de ces tests par un professionnel de santé.

5. Combien coûtent ces tests ?

Des autotests sont déjà disponibles en Allemagne ou en Suisse. Ils sont vendus 24,99 euros le lot de cinq, mais cela concerne la vente en supermarché, autorisée chez nos voisins. En France, leur validation par la HAS permet leur prise en charge à 100% par la Sécurité sociale. Exclusivement vendus en pharmacie, ils seront donc délivrés sans reste à charge pour le patient, comme le précise le site du ministère de la Santé, mais leur prix n’est pas encore connu.

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