Un hommage à Térèz Léotin, militante du créole, s’est tenue à la bibliothèque de Ducos, ce mercredi 25 octobre. Plusieurs animations étaient au rendez-vous pour faire découvrir au public le parcours et l’engagement de l’écrivaine.

Ce mercredi 25 octobre, la bibliothèque de Ducos s’est transformée en un théâtre vivant où le créole a pu briller de mille feux. Dans le palmarès des écrivains martiniquais de renom, une figure incontournable était mise à l’honneur pendant cette soirée : Térèz Léotin, femme de lettre créole et ancienne membre du premier journal créole “Grif an tè”. Cette soirée captivante était une immersion totale dans la vie et l’œuvre de l’écrivaine, mettant en lumière son engagement pour la préservation du créole et la richesse de la culture martiniquaise. Au programme : un film documentaire bien construit, la présentation de son dernier ouvrage “Mémoires d’Outre-Mer”, des danses traditionnelles réalisées par les enfants de l’école de bèlè de Ducos ou encore une touchante remise de trophée par la maire de Ducos, Aurélie Nella. Cet hommage a permis au public de découvrir plusieurs facettes de la vie ainsi que l’engagement de cette spiritaine, franciscaine d’adoption.

Térèz Léotin une gardienne de l’Héritage Créole

Cette soirée était aussi l’occasion de mettre en lumière le livre de Térèz Léotin, “Mémoires d’Outre-Mer”, publié l’année dernière. Un ouvrage captivant, explorant les conséquences des émeutes populaires de décembre 1959, ainsi que le plan massif d’émigration des jeunes antillais mis en œuvre par le gouvernement français. L’enseignant et auteur créole Jean Louis Lowensky, qui a présenté l’ouvrage, a souligné l’importance du travail réalisé par Térèz Léotin, à travers celui-ci. “Pour moi, c’est le plus grand livre de Térèz Léotin, déclare-t-il. Dans cet ouvrage, elle endosse avec brio à la fois le rôle de conteuse et d’historienne. En nous contant l’histoire du BUMIDOM à sa manière avec son regard, elle ne craint pas de révéler son profond engagement pour la cause des émigrés antillo-guyanais en France.”

Au cœur de cette soirée d’hommage, un documentaire captivant, réalisé par l’association AKM, a su révéler l’histoire et la personnalité fascinante de Térez Léotin. Ce documentaire de 30 minutes, déjà diffusé, à la Bibliothèque Schœlcher à la Maison de la Canne au Trois-Îlets, a révélé les multiples facettes de la vie de l’écrivaine, qui, elle-même, a exprimé sa satisfaction en déclarant : “Ce film a bien montré qui est Térèz Léotin ! “C’était intéressant de pouvoir montrer à ceux qui ont pu voir ce film qui je suis, que cela soit dans mon rôle d’enseignante, d’écrivaine ou encore au sein du journal “Grif an Té”. Il témoigne du parcours riche que j’ai eu l’opportunité de vivre.”

La soirée s’est achevée avec un geste symbolique touchant. La maire de Ducos, Aurélie Nella, a remis un trophée à Térèz Léotin, sur lequel était gravée une inscription en créole : “Mési pou wosélélé kilti-nou”, signifiant “Merci d’avoir donné de la valeur à notre culture”. Une surprise pour Térèz Léotin, qui n’a pas hésité à partager ce qu’elle ressentait. “Initialement, ma présence était principalement axée sur la présentation de mon ouvrage. Recevoir ce trophée a été une véritable surprise pour moi, et cela a été une expérience des plus émouvantes.” Ce trophée exprime l’appréciation sincère de la communauté pour l’engagement inlassable de Térèz Léotin envers la culture martiniquaise et son héritage précieux.

Un message pour les Générations Futures

Pour de nombreux Martiniquais et ultramarins, Térèz Léotin demeure une enseignante, écrivaine et militante dévouée à la préservation du créole et (à) de la culture martiniquaise, établissant ainsi sa position incontournable dans l’histoire de notre île. Son dévouement à la préservation du créole et à la culture martiniquaise laissera un précieux héritage pour les générations à venir. “Aux générations d’aujourd’hui et à celles à venir, je souhaite leur dire qu’il est essentiel de prendre en considération notre langue. Nous avons deux langues : le Français et le Créole. Il ne faut pas dénigrer le Créole au bénéfice du français, ni l’inverse. Il n’y a d’ailleurs aucun intérêt à dénigrer l’une de ces deux langues. Il faut saisir cette opportunité que nous avons de pouvoir vivre pleinement notre bilinguisme,” termine-t-elle.

Thibaut Charles

 

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