Acteur majeur et mondial du transport maritime, le Groupe CMA CGM a donc, de ses propres mots, « rejoint l’univers de la yole martiniquaise ». Symbole de cette intégration, le récent baptême par monseigneur David Macaire, le 25 octobre au Quai des Tourelles du Grand Port Maritime, de la Yole CMA CGM dénommée ‘’Pasé Lanmen’’ : une appellation aucunement anodine. Eléments de présentation.

Plus précisément, la CMA CGM a noué un partenariat avec ‘’Alizés Yoles’’, l’emblématique association de la pionnière Maryse Lamon et du mèt mapipi Georges-Henri Lagier, afin d’engager cette nouvelle embarcation dans les compétitions de notre Championnat, Coupe et, bien sûr, dans le Tour de Martinique. Précisons que ce sont deux embarcations qui ont été dévoilées – et bénies – le 25 octobre dernier : une bébé yole et une grande yole. Deux constructions impressionnantes et majestueuses, orchestrées par le charpentier de marine, Daniel Jacqueline. Une grande yole dont l’appellation, nous le disions, atteste d’une transmission en actes. Catherine Defontis, la directrice Martinique de la CMA CGM, nous en dit davantage.

Catherine Defontis :

« Il nous paraissait important de soutenir ce que le monde de la yole vit actuellement… » 

Antilla : Quel est pour la CMA CGM le sens de son « entrée » dans le monde de la yole ronde ?

Catherine Defontis : La CMA CGM, de par sa taille et de par son activité internationale, demeure une entreprise familiale, avec des valeurs humaines et une volonté de préserver la culture sur tous les territoires où elle est présente. La yole est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO et elle est très importante en Martinique, donc il nous paraissait important de soutenir ce que le monde de la yole vit actuellement, c’est-à-dire une transmission de savoirs entre les grands anciens, comme Georges-Henri Lagier, vers les jeunes yoleurs, qui ont été formés en bébé yoles et qui arrivent bientôt aux commandes en tant que jeunes patrons. Ce projet nous a beaucoup parlé et nous avons voulu donner les moyens au monde de la yole d’assurer cette transmission, afin que la Martinique conserve ses traditions.

GH Lagier, Maryse Lamon et Félix Mérine

Notre yole ronde existe depuis des décennies, l’implantation de la CMA CGM en Martinique se compte également en décennies, donc pourquoi ce partenariat aujourd’hui ? Ce sont la transmission générationnelle et la préservation culturelle qui font que cette opération se décline concrètement aujourd’hui ?

Tout à fait. Ce soir cette yole sera baptisée ‘’Pasé Lanmen’’, avec justement cette idée de transmission, de passage de relais entre cette ancienne et cette jeune génération. C’est aussi ce que nous observons actuellement de très important dans la société : c’est poser un regard bienveillant et s’assurer que chacun soit en mesure d’accueillir les savoirs de l’autre et inspirer les anciens à transmettre leurs savoirs, pour qu’ensemble, nous puissions continuer à être performants.

Daniel Jacqueline

Il se dit que cette yole ‘’CMA CGM Pasé Lanmen’’ a déjà de grandes ambitions et l’envie de taquiner les équipes mapipi dès les prochaines compétitions : vous confirmez ?

(sourire) Nous soutenons l’ambition de Georges-Henri Lagier et de son fils Georgie, qui, c’est vrai, a l’ambition de rejoindre les mapipi. D’ailleurs en tant que patron de bébé yole, Georgie était déjà dans les mapipi. Donc la suite au prochain épisode (sourire).

Propos recueillis par Mike Irasque


Père et fils unis par la passion


Georges-Henri Lagier
Georgie Lagier Lamon

« C’est énormément d’émotion, je ne vais pas le cacher, je suis content pour lui », nous confia Georges-Henri Lagier, mapipi historique et émérite de la yole ronde au sujet de son fils, Georgie, qui est donc le premier patron de la yole Pasé Lanmen. A l’âge de 16 ans. « Mon objectif c’est de gagner le plus de trophées possible », nous confia à son tour Georgie, « égaler le nombre de trophées de mon père serait incroyable, le dépasser serait vraiment un rêve, mais ce sont mes objectifs (sourire). Et je sais qu’il y aura beaucoup de travail à faire, encore et encore. » Pour l’anecdote (néanmoins éclairante) l’adolescent était, de ses propres mots, à bord d’une yole dès l’âge de deux ans et demi. Comme quoi il n’y a pas de secret. « Normalement le championnat commence vers janvier, donc on va bien s’entraîner durant les prochains mois », poursuivit Georgie, « on va former l’équipage à avoir beaucoup de mental, pour l’emmener au plus haut niveau possible. » Disons-le, la transmission est au cœur de l’existence de Georges-Henri Lagier. « Pasé lanmen c’est ne pas garder pour soi tout ce qu’on sait », nous glissa-t-il, « donc je vais leur transmettre tout mon savoir ; je vais les accompagner dans les bons moments mais aussi dans les moments difficiles, pour qu’ils soient en pleine possession de leurs capacités et faire un travail le plus efficace possible. Ils sont jeunes donc fougueux, mais cette fougue doit être accompagnée par une expérience vécue. » Paroles de sage. (MI)

Crédit photos : Roland Dorival.

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