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    Home » Découverte littéraire: Cent ans de poésie en Martinique, par Michel Herland
    Littérature

    Découverte littéraire: Cent ans de poésie en Martinique, par Michel Herland

    juin 29, 2024Aucun commentaire
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    En 2019, Gérard Lamoureux, directeur des Éditions Long-Cours en Guadeloupe, a publié une anthologie remarquable intitulée “Cent ans de poésie en Martinique”. Malgré une réception discrète à sa sortie, cette œuvre précieuse mérite aujourd’hui une attention renouvelée, désormais disponible sur les rayons de Cultura (anciennement Librairie Antillaise). Cette anthologie, compilée par Michel Herland, met en lumière vingt-six poètes martiniquais, couvrant plus d’un siècle de création littéraire, de Drasta Houël, née en 1868, à Jean-Marc Rosier, né en 1976. Elle reflète l’évolution formelle et thématique de la poésie martiniquaise, tout en rendant hommage à des figures emblématiques telles qu’Aimé Césaire, Édouard Glissant et Monchoachi. À travers cette anthologie, Lamoureux offre une immersion profonde dans l’âme poétique de la Martinique, un voyage littéraire qui transcende les époques et les frontières.


    Cette anthologie, publiée en 2019 par Gérard Lamoureux directeur des Éditions Long-Cours (Guadeloupe) n’a pas reçu, en son temps, tout l’écho qu’elle méritait. Profitons de ce qu’elle est désormais disponible sur les rayons de Cultura (ex Librairie Antillaise) pour la présenter au public martiniquais, le premier concerné.

    Cet ouvrage recense vingt-six auteurs dont les dates de naissance s’échelonnent entre 1868 (Drasta Houël) et 1976 (Jean-Marc Rosier). Quant aux ouvrages cités, ils s’échelonnent entre 1903 (Les Martiniquaises de Victor Duquesnay) et 2015 (Urbaniles de Jean-Marc Rosier). Parmi les vingt-six poètes, six seulement sont des femmes, quatre d’entre elles, nées après la deuxième guerre mondiale entre 1951 et 1973, étant toujours actives. Enfin, on peut noter une forte concentration des poètes nés vers la fin de cette même guerre (six dans les seules années 1944-45-46).

    Du point de vue formel, la poésie martiniquaise a évolué comme la poésie française en général. Vers réguliers et rimés des premiers recueils, vers libres à partir de Césaire et Étienne Léro (1909-1939).  On peut rappeler ici que le second fut le cofondateur et l’administrateur de la revue Légitime Défense. Si celle-ci ne connut qu’un seul numéro, Léro ne rata pas l’occasion de s’en prendre à Gilbert Gratiant, selon lui l’un des « derniers représentants antillais d’un lyrisme de classe condamné ». Il y définissait par ailleurs par ailleurs la poésie nouvelle qu’il appelait de ses vœux comme « tentative vers l’expression, passagère et détournée, de la violence humaine ». Dans le numéro 4 de Tropiques, Suzanne Césaire lui fera écho en s’en prenant à John-Antoine Nau (non répertorié dans l’Anthologie) sous le titre « Misère de la poésie ». C’est dans cet article que se trouve la formule fameuse : « La poésie martiniquaise sera cannibale ou ne sera pas » ! Exception remarquable à cette temporalité du passage d’une forme à l’autre, le plus ancien poète du recueil, Drasta Houël, en fait une poétesse, Marie Philomène Julie Hérard de son vrai nom (et dont la mère était une du Mosé Houël du Prey de la Ruffinière !), pratiquait le vers libre non pas avant la lettre (les Petits Poëmes en prose de Baudelaire ont été publiés – à titre posthume – dès 1869), du moins à rebours de la mode du temps. Elle adopte au demeurant une forme qui ne sera que très rarement reprise : au lieu de passer d’un vers à l’autre en changeant de ligne, elle les sépare par un simple tiret (voir ci-dessous).

    Qu’est-ce qu’un poète martiniquais ? La définition qui vient immédiatement à l’esprit serait la suivante : né à la Martinique, le poète y aurait produit la plus grande partie de son œuvre. Cependant les intellectuels martiniquais ne sont pas tous, loin de là, demeurés attachés à leur terre. Obligés de quitter leur île pour poursuivre leurs études en Métropole, il y sont souvent restés (comme Gilbert Gratiant) s’ils n’ont pas accomplis ailleurs tout ou partie de leur carrière (l’Afrique pour René Maran et Joseph Zobel, les États-Unis pour Édouard Glissant et Hanétha Vété-Congolo). Encore faut-il ajouter à ces exemples que l’Anthologie retient également le plasticien Serge Goudin-Thébia qui, lui, n’est ni né à la Martinique ni même « martinicopolitain » puisqu’il naquit à Agen d’une mère catalane et d’un père guyanais. Rattaché néanmoins au groupe Fwomajé, il acheva à Tartane son parcours de vie. Au fond, le seul critère qui vaille – celui retenu par Gérard Lamoureux – c’est l’enracinement du poète dans un lieu, la Martinique, qui n’est pas nécessairement celui où il vit.

    L’Anthologie donne toute leur place aux poètes martiniquais considérés comme les plus remarquables, soit la trilogie Césaire-Glissant-Monchoachi. À noter que pour des questions de droits Césaire n’est présent que par des extraits du Cahier, … qui n’est certes pas son œuvre la moins marquante. On trouvera à la suite un extrait (très bref, parfois une seule ligne) de chaque poète  dans l’ordre de l’Anthologie, celui des dates de naissance. Dernière précision, quelques rares poètes ont proposé une version bilingue (français-créole) qui sera évidemment reprise. Si la poésie dite doudouiste est désormais récusée, on pourra quand même juger inimitable la musique d’un bel alexandrin.

    Michel HERLAND

    Drasta Houël (1868-1949)

    Elle semble sortie – toute sculptée de la lave – Son cou a le poli – d’une colonne d’ébène – où, ainsi qu’une guirlande – s’enroule son corail

    Les vies légères : évocations antillaises (1916)

    Victor Duquesnay (1872-1920)

    Comme au bord des étangs, le soir, de lourds oiseaux

    Gagnent, silencieux, leurs nids dans les roseaux

    Les Martiniquaises (1903)

    Daniel Thaly (1879-1950)

    La Capresse aux yeux noirs est onduleuse et belle

    Le Jardin des tropiques (1911)

    René Maran (1887-1960)

    Je n’apporte mes soins qu’au noir appareillage

    Où, les membres à poste, et cap droit au ponant,

    Je partirai sans bruit pour mon dernier voyage

    Le Livre du souvenir (1958)

    Gilbert Gratiant (1895-1985)

    • Joseph, il y a une élection, dimanche pour un député

    Mon tafia est bon ; voici une belle gourde ; les nègres ne sont pas ingrats

    • Joseph ni l’élection dimanche pou député

    Tafia-moi bon, mi an bel goude ; nègg pas ingrat

    Fables créoles et autres écrits (1996)

    Marie-Magdeleine Carbet (1902-1995)

    Sous la visière en cuir crasseux,

    Les doigts couturés de gerçures

    Crispés sur le litron de bleu

    Viens voir ma ville (1963)

    Étienne Léro (1909-1939)

    On ne ferme pas l’accordéon des journées

    Légitime Défense (1932)

    Aimé Césaire (1913-2008)

    Faites de moi l’exécuteur de ces œuvres hautes

    Cahier d’un retour au pays natal (1956)

    Joseph Zobel (1913-2006)

    Mon pays

    plus charnellement à moi

    que mère et que fils

    Incantation pour un retour au pays natal (1965)

    Georges Desportes (1921-2016)

    une décomposition lente de mangroves

    s’éteignant comme flammes à la fièvre des marais

    Sous l’œil fixe du soleil (1961)

    Édouard Glissant (1928-2011)

    et il y eut la froide nue fleur de l’avant, à l’heure où les voiliers, quittant le vent, rentraient dans l’horizon d’argile et de rames

    Le Sel noir (1960)

    Alfred Melon-Degras (1931-1960)

    la molle avalanche des flocons de l’ennui

    Soleils de toute liberté (1980)

    Daniel Boukman (1936-2024)

    • en dessous du grand vent présence obstinée l’arbre demeure

    • anba gran van pyébwa – a la i la

    Chiktay pawòl (1994)

    Joseph Polius (1942-2013)

    Comme une détresse de canne à sucre

    Sur l’espérance qui se givre

    Bonheur de poche (1968)

    José Le Moigne (1944-)

    sous l’arc de mes os

    s’échappent des tracées

    Des villes par-dessus les saisons (1993)

    Roger Parsemain (1944-)

    Épis, autos et escaliers

    Le tropique crevé d’allées

    L’Œuvre  des volcans (2009)

    Joby Bernabé (1945-)

    • Un bain de délivrance

    et d’une eau sans égale une parole enceinte

    • an pawol bon pou kò kon an ban démaré

    an pawol ko pòté pi bon dlo ki péni

    Démaré : anges de terre brûlée (2007)

    Serge Goudin-Thébia (1945-2013)

    sauter à la figure de la vie

    entrer en résonance, l’oreille au ventre

    L’Aérolithe (1991)

    Joël Beuze (1946-)

    La dernière pelletée jetée à la mort a mis mon cœur en cataracte

    Ferments d’ombre : paroles de roman (1979)

    Monchoachi (1946-)

    Bocanté splendeur contre l’ombre de l’ombre

    miséréré

    Bocanté fête et d’abondance (eh oui!)

    contre travaux forcée é é

    et désolation

    cé diléré ça

    Lémisté (2012)

     

    Suzanne Dracius (1951)

    Nous avons des passés qui marquent

    Et aussi un présent qui claque

    Un passé de marques

    Exquise déréliction métisse (2008)

     

    Éliane Marquès-Larade (1957-)

    La mer a pris sa source dans tes yeux sans vague

    Gare au transport des sens d’un accueil glutineux

    Les oiseaux en enfer (1985)

    Éric Pézo (1963-)

    Certains glissent au milieu des doigts de graviers

    Plantés dans les côtes du chemin-dimanche

    Chats-plumes à sept yeux qui voient tout

    Passeurs de rives (2003)

    Nicole Cage (1965-)

    Pauvre soleil

    Qui ne sait faire autrement que nous si violemment aimer

    Que nous si ardemment brûler

    Que nous si tendrement bailler l’ocre de la terre, la teinte amère du café

    D’îles je suis (2012)

    Hanéta Vété-Congolo (1973-)

    et si le vert le glaive haut devant la basse semence du serpent

    Avoir et être : ce que j’ai, ce que je suis (2009)

    Jean-Marc Rosier (1976-)

    Mais les âmes grenades jetées soupirent des rancœurs rances

    Urbanîles (2015)

    Gérard Lamoureux, Cent ans de poésie en Martinique – Une anthologie – 1903-2017, Le Gosier, 2019, 194 p.

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