Photo aérienne prise le 7 août 2020 d’une zone déboisée près de Sinop, État du Mato Grosso, Brésil. | Florian Plaucheur / AFP


Repéré par Robin

Si ce point de basculement est atteint, l’immense forêt ne pourra plus se régénérer et se transformera en savane.



Il y a un an, les images de l’Amazonie en flammes avaient fait le tour du monde. Aujourd’hui, les incendies sont repartis de plus belle, et rien ne semble avoir changé. Pire, la déforestation s’accélère encore et toujours, ce qui pourrait conduire la forêt sud-américaine à atteindre bientôt son point de non-retour.

Au cours des douze derniers mois, d’août 2019 à juillet 2020, la déforestation a augmenté de 34,5% par rapport à l’année 2018, rapporte CNN. Au mois d’août, l’Institut national de recherche spatiale (INPE) fait état de 29.307 incendies en Amazonie brésilienne -un chiffre qui, selon l’INPE, est encore en dessous de la réalité, car un satellite de la Nasa qui suit les incendies a connu un incident technique sur cette période.

Ces chiffres, qui ne cessent d’empirer, rapprochent petit à petit l’Amazonie de son point de basculement, c’est-à-dire le moment où la forêt tropicale ne produira plus suffisamment de pluie pour se maintenir. Ce jour-là, la forêt luxuriante mourra et laissera derrière elle une savane.

Quand ce point de basculement risque-t-il d’être atteint? Selon plusieurs expert·es, notamment Carlos Nobre, climatologue et chercheur brésilien à l’Université de São Paulo, l’Amazonie ne pourra plus se régénérer si elle dépasse les 20 ou 25% de déforestation, ajoute le média américain. À l’heure actuelle, le poumon du monde a perdu 17% de sa superficie d’origine.

+209% sous Bolsonaro

Nombre de ces incendies sont volontaires. Ils sont l’oeuvre de «mafias» de l’industrie agroalimentaire brésilienne, qui coupent dans un premier temps les arbres, avant de mettre le feu aux broussailles restantes pour transformer des pans entiers de cette forêt humide en champs cultivables.

Ce processus permet ensuite à ces industries de s’accaparer illégalement des terres, une pratique encouragée par Jair Bolsonaro, rapporte Le Monde.

Si en façade, le président brésilien a récemment réagi face à ces manoeuvres illégales -il a émis en juillet un décret visant à interdire les brûlis pour 120 jours-, les chiffres ne sont pas convaincants.

Depuis sa prise de fonction en janvier 2019, la déforestation a par exemple augmenté de 209% dans l’État d’Amazonas, le plus grand État du Brésil, situé dans le nord-ouest du pays, au coeur de la forêt tropicale.

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