Dominica News Online –
« Je pense qu’à un moment donné, le gouvernement devra envisager une petite redevance pour la collecte des ordures en Dominique. » Telles furent les paroles du Premier ministre Roosevelt Skerrit lors d’une interview spéciale sur la radio d’État DBS récemment.
Le Premier ministre a dénoncé une attitude croissante de mépris envers l’environnement ainsi qu’un manque de propreté et d’ordre.
« Nous avons des responsabilités. Vous ne pouvez pas prendre vos ordures d’un village et aller les déposer à Bornes, à Dos d’Âne, à Méro ou à Saint-Joseph, surtout si vous n’êtes même pas de Méro ou de Saint-Joseph », a-t-il déclaré.
Pour lui, le problème de la gestion des déchets en Dominique relève à la fois d’un défi individuel et communautaire. « Nous devons apprendre aux gens de bonnes pratiques de gestion des déchets, que ce soit dans les écoles, les communautés ou à l’échelle nationale », a-t-il affirmé.
M. Skerrit a souligné que, partout dans le monde, les citoyens paient pour la collecte des ordures. « C’est un service coûteux », a-t-il rappelé.
Il a également mentionné que les pannes de camions compliquent parfois la collecte, mais que la mauvaise gestion des déchets est principalement due aux pratiques des habitants :
« Ce n’est pas parce qu’un camion est en panne que les déchets s’entassent partout, c’est parce que nous ne gérons pas nos ordures correctement. »
Le Premier ministre a ajouté que le public ne devrait pas dépendre uniquement du gouvernement pour ce service :
« Les individus et les entreprises doivent assumer une plus grande responsabilité », a-t-il insisté. « Je ne crois pas que les gens devraient se reposer exclusivement sur le gouvernement pour venir ramasser leurs ordures. »
Il a poursuivi : « D’abord, vous ne payez rien, ensuite vous n’adoptez pas de bonnes pratiques de gestion des déchets. Tout le monde veut envoyer ses ordures à Roseau, à Labass [décharge de Fond Cole]. »
Pour réduire ce problème, Skerrit invite les habitants à creuser un trou dans leur jardin pour y jeter les déchets périssables :
« Je comprends que les résidents de Roseau n’ont pas forcément d’espace, mais presque tout le monde à la campagne en a. Creusez un trou dans votre jardin pour y déposer les restes de nourriture, les feuilles et les branches mortes. Moi-même, à Morne Daniel, je ne jette aucun déchet périssable au site de gestion des déchets solides. »
Il a précisé qu’il les utilise comme compost.
En conclusion, M. Skerrit encourage les citoyens à adopter un esprit et une attitude de propreté et de mise en valeur de l’environnement. Se disant « très mécontent » du comportement de certains, il a exhorté :
« Nous coupons les arbres sans les replanter, nous détruisons la végétation. Nous devons apprendre à aimer la beauté, la propreté, et à respecter notre environnement. Ce n’est pas seulement un discours, c’est une pratique que nous devons adopter en tant que citoyens. »