Illustration : C’est un truc mortel”: Trump enregistré en février avouant les dangers du Covid-19 et voulant les “minimiser” (Trump le 8 septembre 2020 en meeting à Winston Salem, en Caroline du Nord. Photo Sean Rayford/Getty Images)


Le président a été enregistré disant que le virus était bien plus mortel qu’une simple grippe dès le 7 février. Trois semaines plus tard il parlait en public d’un “canular”


PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE – Il était au courant de son danger, mais a choisi de minimiser la situation. Donald Trump a été enregistré en train d’admettre vouloir réduire l’importance que représentait la menace du Covid-19 en sachant pertinemment à quel point ce coronavirus était dangereux. 

Dans des extraits du prochain livre du journaliste Bob Woodward, le républicain lui explique clairement mi-mars: “J’ai voulu toujours le minimiser”. “Je veux toujours le minimiser parce que je ne veux pas créer de panique”, ajoute le président dans “Rage”, à paraître le 15 septembre aux États-Unis, qui a été écrit sur la base de 18 interviews menées entre décembre 2019 et juillet 2020.

Toutes ont été enregistrées avec l’accord de Donald Trump et CNN en dévoile ce mercredi plusieurs extraits. Alors que Trump répète publiquement depuis le début de l’épidémie que le virus va “disparaître”, il a pourtant dit à Bob Woodward dès le 7 février que le Covid-19 était “un truc mortel”,

 “Le virus se déplace par l’air, c’est plus compliqué que par le toucher (…). C’est très délicat. Il est aussi plus mortel que les grippes classiques (…). Cela fait 5%, contre 1% ou moins habituellement, donc c’est un truc mortel”, énonce clairement Donald Trump qui va pourtant dans les semaines suivantes dire publiquement le contraire.

Interrogé en fin d’après-midi ce mercredi 9 septembre depuis la Maison Blanche, Donal Trump a revendiqué ses propos. “J’ai été très ouvert, que ce soit avec Woodward ou avec qui que ce soit: nous ne pouvons alimenter la panique”, a-t-il avancé.

“Je ne veux pas que les gens aient peur, je ne veux pas créer de panique”, a martelé le président qui avait affirmé, au début de la pandémie, que le virus finirait par disparaître “comme par miracle”.

Le 28 février notamment, en Caroline du Sud, Trump qualifie les attaques des démocrates concernant sa gestion du coronavirus comme d’un “canular” avant de le comparer à une grippe classique, comme vous pouvez le voir ci-dessous. Il mettra pas moins d’un mois à changer de ton sur le sujet, avant de le minimiser à nouveau.

Alors que le nombre de morts du Covid-19 approche désormais les 190.000 outre-Atlantique, la porte-parole du président a pourtant continué à assurer ce mercredi que ce dernier “n’a jamais menti aux Américains sur le Covid, il a fait preuve de calme”. Avant de quitter précipitamment la conférence de presse.

Joe Biden, son adversaire démocrate pour la présidentielle du 3 novembre 2020, est immédiatement monté au créneau. “Il savait et a fait exprès de minimiser. Il a volontairement menti sur cette menace que posait le virus à notre pays pendant des mois”.

”Les experts disent que s’il avait agi juste une semaine plus tôt, 36.000 personnes auraient été épargnées. Deux semaines plutôt, 54.000 vies de sauvées rien qu’en mars et avril”, a déclaré le candidat démocrate.

 

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